mercredi 4 octobre 2017

Saint François, l'humble joie...

"Plus il aime et plus il se connaît indigne d'aimer. 
C'est qu'il n'y a pas de progrès en amour, pas de perfection que l'on pourrait un jour atteindre. 
Il n'y a pas d'amour adulte, mûr et raisonnable. 
Il n'y a devant l'amour aucun adulte, que des enfants, que cet esprit d'enfance qui est abandon, insouciance, esprit de la perte d'esprit. L'âge additionne. L'expérience accumule. La raison construit. L'esprit d'enfance est toujours neuf, repart toujours aux débuts du monde, aux premiers pas de l'amour."
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"D'ailleurs il n'y a pas de saints. 
Il n'y a que de la sainteté. 
La sainteté c'est la joie"
Christian Bobin, "Le Très Bas"


Que l'humble joie du Poverello nous accompagne sur le chemin de nos vies...





mardi 19 septembre 2017

Le pardon


"doux et humble de coeur..."
Nous savons aujourd'hui que pour pouvoir pardonner, il nous faut passer par l'expérience libératrice de nous comprendre et de nous pardonner à nous-mêmes. Souvent nos erreurs, ou le regard critique des personnes que nous aimons, nous ont conduit à perdre l'amour de nous-mêmes. Cela fait que nous finissons par nous méfier des autres, fuyant l'affection, nous remplissant de peur dans les relations interpersonnelles. Alors, pouvoir accuser les autres devient un faux soulagement. Il faut prier avec sa propre histoire, s'accepter soi-même, savoir cohabiter avec ses propres limites, y compris se pardonner, pour pouvoir avoir cette même attitude envers les autres.
Mais cela suppose l'expérience d'être pardonné par Dieu, justifié gratuitement et non pour nos mérites. Nous avons été touchés par un amour précédant toute oeuvre de notre part, qui donne toujours une nouvelle chance, promeut et stimule. Si nous acceptons que l'amour de Dieu est inconditionnel, que la tendresse du Père n'est ni à acheter ni à payer, alors nous pourrons aimer par dessus tout, pardonner aux autres, même quand ils ont été injustes avec nous. 
Pape François.  

mercredi 9 août 2017

Théophane le Grec, transfiguration
Que signifie : « il fut transfiguré » ? demande le théologien saint Jean Chrysostome. Il laissa entrevoir, comme il le jugea bon, un peu de sa divinité et il montra aux initiés Dieu habitant en lui. En effet, « tandis qu’il priait, son aspect devint différent », comme dit Luc, « brillant comme le soleil », comme l’écrit Matthieu. Il dit : « comme le soleil », non pour que quelqu’un imagine que cette lumière soit sensible, (loin de nous l’aveuglement d’esprit de ceux qui ne peuvent rien imaginer  de plus élevé que ce qui apparaît aux sens !) mais pour que nous comprenions ceci : ce qu’est le soleil pour ceux qui vivent selon les sens et qui voient par les sens, cela, le Christ l’est en tant que Dieu pour ceux qui vivent selon l’Esprit et voient dans l’Esprit. Et il n’est pas besoin, pour ceux qui sont semblables à Dieu, d’une autre lumière dans la vision divine ; car pour ceux qui sont dans l’éternité, Il est lui-même lumière, Lui, et non une autre lumière. Quel besoin y aurait-il en effet d’une seconde lumière pour ceux qui ont la plus élevée ?
Or « tandis qu’il priait, il resplendit ainsi » et révéla cette lumière mystérieuse à ceux des disciples qu’il avait choisis, en présence des prophètes les plus éminents, afin de montrer que c’est la prière qui procure cette bienheureuse contemplation, et pour que nous apprenions que c’est en étant proche de Dieu par la vertu et uni avec lui par l’Esprit que l’on obtient la manifestation de cet éclat. Celui-ci s’offre aux regards de tous ceux qui tendent sans cesse vers Dieu, grâce à l’exacte pratique des bonnes œuvres et à une prière sincère. « Seul, dit en effet saint Jean Chrysostome, celui dont l’esprit a été purifié peut contempler la beauté véritable et très désirable, celle qui entoure la divine et bienheureuse nature ». Celui qui fixe du regard ses rayons et ses grâces participe à elle dans une certaine mesure, en se servant de son brillant éclat pour la contempler elle-même…
C’est pourquoi le visage de Moïse fut aussi glorifié tandis qu’il s’entretenait avec Dieu. […….]

Notre Seigneur Jésus-Christ avait en lui-même cette splendeur ; c’est pourquoi il n’avait pas lui-même besoin de prier pour faire resplendir son corps de la lumière divine, mais il indique par quel moyen serait offerte aux saints la splendeur de Dieu et comment ils la verraient. En effet, « les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père »... 

Grégoire Palamas "Homélie sur la Transfiguration du Seigneur"