dimanche 17 mars 2019

Pardon... J. Brel

Pardon pour cette fille que l'on a fait pleurer
Pardon pour ce regard que l'on quitte en riant
Pardon pour ce visage qu'une larme a changé
Pardon pour ces maisons où quelqu'un nous attend
Et puis pour tous ces mots que l'on dit mots d'amour
Et que nous employons en guise de monnaie
Et pour tous les serments qui meurent au petit jour
Pardon pour les jamais
Pardon pour les toujours.


Pardon de ne plus voir les choses comme elles sont
Pardon d'avoir voulu oublier nos vingt ans
Pardon d'avoir laissé s'oublier nos leçons
Pardon de renoncer à nos renoncements
Et puis de se terrer au milieu de sa vie
Et puis de préférer le salaire de Judas
Pardon pour l'amitié
Pardon pour les amis.





Pardon pour ces hameaux qui ne chantent jamais
Pardon pour les villages que l'on a oubliés
Pardon pour les cités où nul ne se connaît
Pardons d'être de ceux qui se foutent de tout
Et de ne pas avoir chaque jour essayé
Et puis pardon encore
Et puis pardon surtout
De ne jamais savoir
Qui doit nous pardonner.
                            Jacques Brel 











dimanche 10 mars 2019

Ascèse... Maurice Béjart


Je crois que l'ascèse est une des choses principales pour le développement de l'être humain et que l'ascèse est nécessaire à la construction d'un art quel qu'il soit. L'ascèse consiste à choisir perpétuellement l'essentiel.
C'est en ne gardant que l'essentiel et le nécessaire que l'on trouve tout à coup les forces de la vitalité et de la vérité.

Je crois que la mortification est nuisible parce qu'elle a toujours un côté de répression et qu'elle a toujours un côté qui facilite la débauche inverse... L'épanouissement doit être une ascèse, un dépouillement qui n'est pas une contrainte négative comme la mortification. Les ascètes peuvent vivre d'une façon encore plus frugale qu'une personne qui se mortifie, mais les ascètes le prennent comme une espèce de décontraction totale, alors que la mortification implique toujours l'obligation.

L'ascèse, c'est se contenter du verre d'eau et du morceau de pain, et c'est la savourer avec délice, parce qu'au fond vous avez l'essence de la vie qui est l'eau et le pain et que vous n'avez pas besoin d'autre chose. Mais si l'eau et le pain sont une mortification, vous êtes condamnés au pain sec et à l'eau : c'est une punition. Au fond l'ascèse, c'est la joie, c'est une chose qu'on découvre petit à petit.

Le corps doit être profondément travaillé pour trouver sa liberté. Cette liberté est au-delà de la discipline. Pour que le corps participe à cette joie et à cette liberté totale, il doit passer à travers différentes étapes purificatrices.

Pour parler simplement du métier de danseur, un danseur est un être qui a commencé entre dix et quatorze ans à faire une série d'exercices chaque matin, et il les fait toute sa vie, sans aucun jour d'interruption, tous les matins. Il s'impose une espèce de discipline au départ, qui lui permet de trouver sa plus grande liberté.

Finalement, quand on me dit: "Qu'est-ce que la danse ?", je réponds: à l'échelon des gens qui ne savent pas, c'est se mettre debout et faire n'importe quoi ; à l'échelon des très bons danseurs, c'est avoir une discipline de dix ans ou de quinze ans et faire des choses très codifiées ; à l'échelon du véritable danseur, c'est se mettre debout et faire n'importe quoi, mais après avoir passé vingt ans d'ascèse... C'est retrouver l'innocence et la liberté, mais avec un travail préliminaire.

Le danseur idéal, ce serait un être libéré loin de notre civilisation. Je crois qu'actuellement le drame de l'époque consiste à faire croire aux gens qu'en multipliant leurs besoins on augmente leur joie. En réalité, on augmente alors leurs attaches... La seule issue pour le monde actuel, c'est non la privation, je n'aime pas ce mot là, mais c'est la joie dans le dépouillement.
Maurice Béjart
L'Art sacré n°1, 1er trim. 1969.





mercredi 6 mars 2019

Cendres : il est temps d'aimer...


La terre se racornit. Notre terre se dessèche.
Non pas à cause de l'ozone, non pas à cause des déchets qui s'accumulent,
mais à cause de nous qui, par fragments entiers détruisons notre face d'humanité !

Ne le voyez-vous pas, gens de mon peuple ?
La tristesse nous enterre car nos rêves s'éteignent dans les objets.
Les plaisirs individuels deviennent les seuls pivots de nos existences.
La graisse de la consommation enveloppe nos cœurs.
Aux objets perdus nous avons remisé l'Évangile.

Ne dites pas, gens de mon peuple, qu'il faut regarder le bon côté des choses et que cela s'arrangera ! Parler est inutile.
Prier ne suffit pas. Prêcher ne sert plus.

     Il faut renaître ! Il faut retourner à notre Humanité.
     Il faut renouveler notre cœur, l'intérieur de notre cœur,
     Puisque de l'intérieur de notre cœur naissent les décisions et les actions
     Qui mettent notre Humanité au monde !

C'est l'amour qui nous manque !
Il est temps d'aimer, gens de mon peuple, car seul l'amour porte en lui
La démesurée puissance de féconder notre terre et de susciter notre Humanité !

     L'amour, toujours agit pour ensemencer la terre de fraternité.
     L'amour, toujours, donne sans calcul et sans condition.
     L'amour toujours cherche la vérité enfouie et la beauté ensevelie.
     L'amour, toujours, croit à la miséricorde multipliée pour tous.
     L'amour, toujours, vit, obstiné et patient, à travers de longues nuits.
     L'amour, toujours, se dépouille, se vidant jusqu'à l'ultime déchirure.
     L'amour, toujours, espère ! Il chante l'aurore. Il repousse les pierres de mort.
     L'amour, toujours, ressuscite la jubilation de la vie !

Qui nous donnera l'amour ?
Qui nous déposera dans l'amour ?
Qui nous sauvera d'amour ?
Qui nous donnera l'amour qui sauve ?

      Voici 40 jours, gens de mon peuple, pour apprendre à aimer !
      Voici 40 jours pour nous tenir auprès de Celui qui, en prenant face humaine,
      A libéré en notre Humanité la source ruisselante de l'amour
     Que rien ne peut ralentir avant qu'il n'ait abouti à la crucifiante joie du don
     Qui relève et redresse pour la pleine vie !  
 Recueilli sur le site Prier.be

lundi 25 février 2019

Kurisumala Ashram, une abbaye cistercienne au Kerala.


Un ashram cistercien dans les montagnes du Keral, en Inde du sud...
Le père Francis Mahieu, moine de l´abbaye de Scourmont en Belgique, fonde l´ashram de Kurisumala en 1958, ashram qui reçoit son affiliation à l´ordre cistercien en 1998.
Une belle liturgie unit les rites syriens et indiens...
Un film réalisé par Leo Brézin et proposé par KTO...