lundi 13 septembre 2021

Les pieds nus du Christ...

Quiconque n'est pas disposé à accueillir le pauvre n'accueille pas pleinement le Christ qui s'est identifié à lui. Si quelqu'un, au moment de la communion, avance plein de ferveur pour recevoir le Christ, mais le coeur fermé aux pauvres, il ressemble, dirait St Augustin, à celui qui voit de loin venir un ami perdu de vue depuis des années. Plein de joie, il court à sa rencontre, se hisse sur la pointe des pieds pour lui embrasser le front sans s'apercevoir que de ce fait il lui écrase les pieds avec ses chaussures cloutées. Les pauvres sont en effet les pieds nus du Christ encore posés sur cette terre. 

Père Raniero Cantalamessa 
"Amoureux du Christ, le secret de François d'Assise"

lundi 23 août 2021

Réflexions : femmes dans l'Eglise...

"...Une Femme enfante…

La vie jaillissante, qui peut l’arrêter…

L’Église est en douleur d’enfantement, submergée par ce qui la dépasse humainement, mais en espérance. On dit en espérance d’enfant… Pour l’instant, ce sont des hommes qui en sont broyés. Alors peut-être que oui, le temps des femmes est venu, celui du féminin, en tout cas. Que l’Église puisse mettre au monde tout le Vivant qu’elle porte… malgré la fureur de « l’antique Serpent ».
 Je vois combien l’échange avec le père A. disait déjà cela. Ce qu’en tant qu’hommes, ils ne sauront jamais, ils le vivent pourtant. Ils le subissent, c’est peut-être plus juste. Eux qui fécondent tout en élan, qui se donnent en donnant, qui offrent la vie mais ne peuvent pas la mettre au monde, ils doivent maintenant la mettre au monde seuls, d’une certaine façon… Le Serpent se réjouit… mais ne gagnera pas !
 
Quand le père A m’a demandé ce que vivaient les femmes en mettant au monde, je lui ai répondu : c’est le corps qui prend la main.
C’est le Corps qui prend la main… cela est. On ne peut rien entraver, rien contrôler. Même au prix de la vie, et ça me parle de l’Église.

De ce qui s’écrit, nous n’en connaissons pas l’expression matérielle mais nous en pressentons la vérité, l’inéluctable, qui échappera à toute entrave : sinon, il sera question de mort. 
Ce que certains prêtres essayent de faire entendre, comme si à regarder de façon trop vaste, à prendre trop de distance, d’autres étaient moins saisis de cette profonde convulsion, cette pulsation de vie qui appelle : ça n’est pas abstrait, c’est poignant, brûlant, bouleversante houle qui saisit et broie en même temps, terrible effort aussi, la vie lutte pour s’incarner, et chaque peur, chaque refus, chaque raideur, et même chaque tergiversation, complique sa lutte…
 Le combat des femmes, un combat pour la vie qui peut coûter la vie.
 
Ici, on l’oublie, nos sociétés permettent ou imposent le contrôle, la mort s’éloigne en apparence, il ne resterait que la joie : la péridurale a mangé la douleur… On choisit son moment, on rêve un enfant qui devient projet, mais au-delà tous ces masques, pour la moitié de la planète cela reste la passion des femmes, et elles en meurent encore.
 
L’Eglise en espérance d’enfant approche de son terme.
Crûment.
Nous pouvons lire ces mots au sens le plus brutal.
Crûment...

On ne sait pas encore. Un enfant va naître, peut-être. L’Église Épouse se tord dans les douleur de son enfantement. Il n’y a pas de péridurale pour elle… L’enfant n’est plus un rêve, il est là et il est inconnu.
Elle le croyait un projet dessiné depuis le fond des âges, blotti depuis deux mille ans dans un nid rassurant et bien construit, il est une réalité divine qui vient et déchire toutes les certitudes et tous les rêves…
L’Eglise a peur. Elle sent que tout lui échappe, elle doit devenir Corps en vérité, Corps du Ressuscité… mais pour cela, la Passion. La guerre des femmes pour la vie…
 
Alors mes sœurs religieuses, vierges, épouses, veuves et femmes sages, veillons avec Marie au chevet des hommes qui peinent à ce qui leur est demandé… 

MF  " Méditation sur la consécration des veuves, extraits"


 

dimanche 22 août 2021

Sur les routes de l'Hérault... Notre Dame de Capimont

Notre Dame de Capimont... une chapelle romane noyée dans les chênes verts, une vue qui s'étire sur la vallée de l'Orb... 

       

Un sanctuaire simple et silencieux où l'on prie depuis mille ans et un ermitage qui demanderait un peu de présence...

Une association : Les amis de Notre Dame de Capimont






dimanche 15 août 2021

Assomption...

 L'Assomption est la fête, non seulement de Marie, mais de toute la nature humaine. Car, en Marie, la nature humaine a atteint sa fin. Une semaine après le début de l'année liturgique nous célébrons la naissance de la très Sainte Vierge. Deux semaines avant la fin de l'année liturgique, nous célébrons la mort et la glorification de Marie. Ainsi, associé et subordonné au cycle de la vie de Jésus, le cycle de la vie de Marie manifeste le destin et le développement d'une nature humaine entièrement fidèle à Dieu. Avec Marie, c'est le genre humain qui est emporté et reçu au ciel. Marie a des privilèges qui ne peuvent pas être les nôtres. Mais ce parfait épanouissement de la grâce en Marie, que nous admirons le 15 août, nous suggère quelle pourrait être la ligne de développement d'une âme qui s' appliquerait à faire fructifier en elle-même les grands dons reçus au cours de l'année liturgique, - le don de Noël, le don de Pâques et le don de la Pentecôte.

Père Lev Gillet