vendredi 31 mai 2019

Visitation...

 
"C'est le lieu de notre joie et de notre repos" 
                                                                  Jeanne de Chantal

jeudi 30 mai 2019

Ascension, homélie de Léon le Grand

Par Brian Jekel
Dans la solennité pascale, la Résurrection du Seigneur était la cause de notre joie ; de même, sa montée au ciel nous donne lieu de nous réjouir, puisque nous commémorons et vénérons comme il convient ce grand jour où notre pauvre nature, en la personne du Christ, a été élevée plus haut que toute l'armée des cieux, plus haut que tous les chœurs des anges, plus haut que toutes les puissances du ciel, jusqu'à s'asseoir auprès de Dieu le Père. C'est sur cette disposition des œuvres divines que nous sommes fondés et construits. La grâce de Dieu devient en effet plus admirable lorsque les hommes ayant vu disparaître ce qui leur inspirait de l'adoration, leur foi n'a pas connu le doute, leur espérance n'a pas été ébranlée, leur charité ne s'est pas refroidie.
Voici en quoi consiste la force des grands esprits, telle est la lumière des âmes pleines de foi : croire sans hésitation ce que les yeux du corps ne voient pas, fixer son désir là où le regard ne parvient pas. Mais comment une telle piété pourrait-elle naître en nos cœurs, comment pourrait-on être justifié par la foi, si notre salut ne consistait qu'en des réalités offertes à nos yeux ?
Ce qui était visible chez notre Rédempteur est passé dans les mystères sacramentels. Et pour rendre la foi plus pure et plus ferme, la vue a été remplacée par l'enseignement : c'est à l'autorité de celui-ci que devaient obéir les cœurs des croyants, éclairés par les rayons du ciel.
Cette foi, augmentée par l'Ascension du Seigneur, et fortifiée par le don du Saint-Esprit, n'a redouté ni les chaînes, ni les prisons, ni l'exil, ni la morsure des bêtes, ni les supplices raffinés de cruels persécuteurs. Dans le monde entier, c'est pour cette foi que non seulement des hommes, mais des femmes, et aussi de jeunes enfants et de frêles jeunes filles ont combattu jusqu'à répandre leur sang. Cette foi a chassé des démons, écarté des maladies, ressuscité des morts.
Par Macha Chmakoff
Les saints Apôtres eux-mêmes, fortifiés par tant de miracles, instruits par tant de discours, avaient cependant été terrifiés par la cruelle passion du Seigneur et n'avaient pas admis sans hésitation la réalité de sa résurrection. Mais son Ascension leur fit accomplir de tels progrès que tout ce qui, auparavant, leur avait inspiré de la crainte, les rendait joyeux. Ils avaient dirigé leur contemplation vers la divinité de celui qui avait pris place à la droite du Père. La vue de son corps ne pouvait plus les entraver ni les empêcher de considérer, par la fine pointe de leur esprit, qu'en descendant vers nous et qu'en montant vers le Père il ne s'était pas éloigné de ses disciples.
C'est alors, mes bien-aimés, que ce fils d'homme fut connu, de façon plus haute et plus sainte, comme le Fils de Dieu. Lorsqu'il eut fait retour dans la gloire de son Père, il commença d'une manière mystérieuse, à être plus présent par sa divinité, alors qu'il était plus éloigné quant à son humanité.
C'est alors que la foi mieux instruite se rapprocha, par une démarche spirituelle, du Fils égal au Père; elle n'avait plus besoin de toucher dans le Christ cette substance corporelle par laquelle il était inférieur au Père. Le corps glorifié gardait sa nature, mais la foi des croyants était appelée à toucher, non d'une main chamelle mais d'une intelligence spirituelle, le Fils unique égal à celui qui l'engendre.
Léon le Grand

dimanche 12 mai 2019

Mois de Marie...


Je voudrais chanter, Marie, pourquoi je t'aime,
Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir mon coeur
Et pourquoi la pensée de ta grandeur suprême
Ne saurait à mon âme inspirer de frayeur.
Si je te contemplais dans ta sublime gloire
Et surpassant l'éclat de tous les bienheureux
Que je suis ton enfant je ne pourrais le croire
Ô Marie, devant toi, je baisserais les yeux !...
...
Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime
Et tu consens pour nous à t'éloigner de Lui.
Aimer c'est tout donner et se donner soi-même
Tu voulus le prouver en restant notre appui.
Le Sauveur connaissait ton immense tendresse
Il savait les secrets de ton cœur maternel,
Refuge des pécheurs, c'est à toi qu'Il nous laisse
Quand Il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel.
...
Bientôt je l'entendrai cette douce harmonie
Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir
Toi qui vins me sourire au matin de ma vie
Viens me sourire encor... Mère... voici le soir !...
Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême
Avec toi j'ai souffert et je veux maintenant
Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t'aime
Et redire à jamais que je suis ton enfant !...
                                                                      Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus

mercredi 8 mai 2019

La tendresse... Jean Vannier

Jean Vannier, fondateur de l'Arche, est entré en son éternité le 7 mai 2019...

Le cœur de l'Arche, c'est la tendresse, 
et le message que l'on souhaite transmettre, c'est : Je t'aime comme tu es.


samedi 4 mai 2019

M'aimes-tu ?

Nous voulons évoquer l’échange entre Jésus et Pierre après la Résurrection, où Jésus demande trois fois à Pierre s’il l’aime : Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui dit à nouveau, une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » - « Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime. « Jésus lui dit : « Pais mes brebis. » Il lui dit pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois : « M'aimes-tu ? », et il lui dit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes brebis. « (Jn 21, 15-17).

Avant d’être un échange qui aurait une incidence sur le rôle de Pierre dans le collège des apôtres, le récit souligne avant tout, encore une fois, l’exigence de l’amour : la vocation de l’homme est d’abord d’aimer Dieu, hier, aujourd’hui, demain. Si l’amour de Dieu envers les hommes est constant, il n’en n’est pas ainsi pour l’amour des humains : nous pouvons aimer aujourd’hui, mais pas demain. Chaque jour Jésus nous demande : M’aimes-tu ? Chacun jour, comme Pierre, il nous incombe de répondre : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.

On peut voir dans le texte grec de cet échange une exigence d’amour encore plus élevée. La première et la deuxième fois que Jésus demande à Pierre : M’aimes-tu ?, le texte grec utilise le mot agapas, du substantif agapè, mot habituellement désigné pour exprimer l’Amour divin. Pierre répond avec le mot philo, du substantif philia, qui exprime l’amour humain. À la troisième échange, Jésus utilise le mot phileis et Pierre répond de nouveau avec le mot philo. On peut voir dans ce choix de verbes dans le texte grec un appel à un amour pour Jésus, pour Dieu, plus élevé que l’amour entre les hommes : Jésus nous invite à l’aimer, à aimer Dieu, avec le même amour que Dieu nous aime – Jésus nous avait déjà invité, dans le sermon sur la montagne, à être parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5,48).
Paul Ladouceur