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mardi 23 mars 2021

Passion...


Livré… Quelles sont vos réactions en découvrant ce mot au fil de la passion ?  Vous laisse-t-il saisis devant ce qu’il évoque : Un homme trimbalé d’une instance à une autre comme une marchandise ? « Livré », ce mot ne dit-il pas l’essentiel de ce qui vit le Christ sur le chemin de Pâques ? Jésus en est conscient : il va être livré ! En pleine connaissance, il va se laisser faire sans jamais regimber. Voilà ce qui m’étonne !  Jusqu’au repas d’adieux, il s’était réservé. Certes, on le pourchassait, mais il savait s’esquiver. Maintenant, il n’en est plus question, c’est que le temps est proche, que l’heure est arrivée. Le moment est venu de se laisser livrer aux délires des pécheurs.

 « Livré » exprime-t-il le sens du don de soi ?

N’être plus rien d’autre que ce que veulent les autres sans perdre pour autant sa propre identité ? En effet, Jésus se laisse faire, mais il sait qui il est. Mais pour être tout lui-même, doit-il en même temps s’en aller jusque là, jusqu’à se laisser livrer ?  Ils veulent l’arrêter. Chefs et prêtres l’ont ainsi décidé. Pourquoi ? Ils peinent à trouver le motif. Depuis que Judas leur a livré Jésus pour trente pièces d’argent, il cherche sur quoi le condamner. Quoiqu’il en soit, il est entre leurs mains. Il n’en sortira pas, du moins pas physiquement. Mais en le condamnant, n’est-ce pas plutôt eux qui se ferment à la vie ? Il est là devant eux. Que vont-ils lui trouver ? Ah voici : qu’il est selon ses dires, le Christ, le Fils de Dieu. Enfin un bon motif puisqu’il a blasphémé…(Matthieu 26, 65)

 Livré… Jésus de Nazareth… En fait le Fils de Dieu !

Judas vient de comprendre. Celui qu’il a livré, il le sait innocent. Avant de disparaître, il en fait part à ses commanditaires. (Matthieu 27, 3) mais rien n’y fait, Jésus sera livré. Pilate le reçoit (Matthieu 27, 2) Il prend donc livraison du condamné à mort, lâché par tous les siens et qui se laisse livrer non sans avoir évoqué déjà auparavant la possibilité d’éloigner cette coupe. (Matthieu 26, 39 et 26, 42) Mais maintenant, au point où il en est dans se « laisser livrer », son seul attachement : La volonté du Père ! Il avance ainsi, conscient de ce qu’il est, condamné faussement, mais se voulant accordé à la volonté du Père, qui se tait.

Livré…Voilà le maître mot…

 Abandonné de tous, haï et diffamé et sans aucun autre recours. Car Pilate, un tantinet lucide (il savait que c’était par jalousie qu’on le lui avait livré ) (Matthieu 27, 17), s’inscrira à son tour dans la chaîne des « livreurs ». Il relâche Barabbas, fait flageller Jésus et, cette fois pour de bon, le livre à ses bourreaux. (Matthieu 27, 26) Jésus se laisse faire, vraiment totalement livré…Un dernière fois du fond de l’abandon, il dit : « Pourquoi mon Dieu… ».

Car Dieu se tait. Dieu ne l’a pas délivré !

 Livré… Abandonné… Est-ce cela le Don ?

 

Suis-je vraiment disciple de cet homme (mon Dieu !) livré ?

Est-ce le seul chemin qui engendre l’amour ?

Livré comme le Christ, nous est-il proposé ?

Et comment concilier être pleinement soi et dégagé de soi ?

 

Autrement dit : Livré !

 

P. Christian Blanc, assomptionniste « pour la Croix, Croire »

 

dimanche 5 avril 2020

Rameaux... Père Franz de Boer


Le père Franz célèbre la messe des Rameaux...


    à l'image de frère François... d'Assise!
                      !



Passion...

"Père s'il est possible, éloigne de moi ce calice". Je ne vois pas qu'il y ait sujet d'excuser le Christ d'avoir dit ces mots, mais nulle part je n'admire davantage sa tendresse et sa grandeur. Le bienfait que me procure la passion du Seigneur eût été moindre s'il n'avait pris mes sentiments. C'est donc pour moi qu'il s'est affligé, n'ayant en lui aucun motif d'affliction. Mettant de côté la jouissance de sa divinité éternelle, il se laisse atteindre par la lassitude de ma faiblesse. Il a pris ma tristesse pour me donner sa joie, sur mes pas il est descendu jusqu'à l'angoisse de la mort afin que, sur ses pas, je sois rappelé à la vie. Je n'hésite donc pas à parler de tristesse puisque je prêche la croix. C'est que le Christ n'a pas pris de l'Incarnation seulement l'apparence, il en a pris la réalité. Il devait donc aussi prendre la douleur, afin de triompher de la tristesse et non de l'écarter : on ne saurait être loué pour son courage, si l'on n'a connu des blessures que l'étonnement sans la douleur. "Homme de douleurs et connu de la souffrance", il a voulu nous instruire. L'histoire de Joseph nous avait appris à ne pas craindre la prison ; dans le Christ, nous apprenons à vaincre la mort, mieux encore, à vaincre l'angoisse de la mort à venir. Aussi bien, comment t'imiterions-nous, Seigneur Jésus, si nous ne te suivions dans ton humanité, si nous ne croyions que tu es mort, si nous n'avions vu tes blessures. Comment les disciples auraient-ils cru qu'il allait mourir, s'ils n'avaient vu l'angoisse d'un mourant ?

Ainsi les disciples dorment et ignorent la douleur, eux pour qui le Christ est dans la douleur. C'est ce que nous lisons : "Il porte nos péchés et il souffre pour nous". Tu souffres donc Seigneur, non de tes blessures, mais des miennes, non de ta mort, mais de ma faiblesse. Et nous te regardions comme un homme de douleurs, quand tu souffrais, non pour toi, mais pour moi. Car tu es devenu faible, mais à cause de mes péchés, parce que cette faiblesse tu ne l'as pas reçue de ton Père, tu l'as prise pour moi, parce qu'il était bon que le châtiment qui nous rend la paix soit sur toi et que les blessures guérissent nos plaies. Mais quoi d'étonnant si, pour tous, il a souffert, quand pour un seul il a pleuré ? Quoi d'étonnant s'il défaille au moment de souffrir pour tous, quand il pleure au moment de ressusciter Lazare ? Alors les larmes d'une soeur aimante ont touché son coeur, maintenant un désir profond le pousse : de même qu'en sa chair il détruit nos péchés, de même l'angoisse de son âme détruit l'angoisse de la nôtre.

Or, Pierre suivait de loin... Il est bien vrai qu'il suivait de loin, étant déjà si près de le renier, car il n'aurait pas pu le renier s'il s'était attaché étroitement au Christ. Mais peut-être devons-nous l'admirer de ne pas avoir abandonné le Seigneur tout en ayant peur : sa chute est le sort commun, son repentir vient de la foi. Pierre nie au lieu où le Christ est emprisonné, où Jésus est enchaîné... Il faisait froid... Il faisait froid en ce lieu où Jésus n'était pas reconnu, où il n'y avait personne qui vît la lumière, où l'on reniait le feu qui consume. Il faisait froid pour le coeur, non pour le corps. Aussi bien Pierre se tenait auprès du feu car il avait le coeur transi... L'erreur de Pierre est un enseignement pour les justes, l'achoppement de Pierre est le roc de tous. C'est le même Pierre qui a chancelé sur la mer, mais a marché. Pierre chancelant est plus ferme que notre fermeté. Tomber lui a été meilleur que pour d'autres rester debout : mieux lui a valu tomber puisque le Christ l'a relevé. Jésus le regarda : aussi bien ceux-là pleurent que Jésus regarde. Regarde-nous, Seigneur Jésus, pour que nous sachions pleurer notre péché. Que nous imitions Pierre qui dit ailleurs à trois reprises : Seigneur, tu sais que je t'aime, car ayant renié trois fois, il confesse trois fois ; il a renié dans la nuit et a confessé le Seigneur au grand jour."
Saint Ambroise



mardi 10 mars 2020

Rameaux...


Jésus trouve beaucoup d'amateurs de son royaume céleste, mais peu de porteurs de sa croix.
Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.
Tous veulent la joie avec le Christ, mais peu veulent supporter quelque chose pour lui.
Beaucoup suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de la Passion.
Beaucoup vénèrent ses miracles, mais peu le suivent jusqu'à l'ignominie de la croix.
Beaucoup aiment Jésus tant qu'il ne leur arrive aucune adversité.
Beaucoup le louent et le bénissent tant qu'ils reçoivent de lui quelque consolation ; mais dès qu'il se cache et les laisse un peu à eux-mêmes, voilà qu'ils tombent dans les revendications et un excessif abattement.
Mais ceux qui aiment Jésus pour Jésus et non pour quelque consolation personnelle, le louent et le bénissent dans la tribulation et l'angoisse du cœur, autant que dans la plus grande consolation. 

Imitation de Jésus-Christ, II, 11.

dimanche 14 avril 2019

Rameaux...


Jésus trouve beaucoup d'amateurs de son royaume céleste, mais peu de porteurs de sa croix.
Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.
Tous veulent la joie avec le Christ, mais peu veulent supporter quelque chose pour lui.
Beaucoup suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de la Passion.
Beaucoup vénèrent ses miracles, mais peu le suivent jusqu'à l'ignominie de la croix.
Beaucoup aiment Jésus tant qu'il ne leur arrive aucune adversité.
Beaucoup le louent et le bénissent tant qu'ils reçoivent de lui quelque consolation ; mais dès qu'il se cache et les laisse un peu à eux-mêmes, voilà qu'ils tombent dans les revendications et un excessif abattement.
Mais ceux qui aiment Jésus pour Jésus et non pour quelque consolation personnelle, le louent et le bénissent dans la tribulation et l'angoisse du cœur, autant que dans la plus grande consolation. 
Imitation de Jésus-Christ, II, 11.


O mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour



O mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour
Et la blessure est encore vibrante,
O mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour.

Voici mon sang que je n'ai pas versé,
Voici ma chair indigne de souffrance,
Voici mon sang que je n'ai pas versé.

Voici mon cœur qui n'a battu qu'en vain
Pour palpiter aux ronces du Calvaire,
Voici mon cœur qui n'a battu qu'en vain.

Voici mes yeux, luminaires d'erreurs
Pour être éteints aux pleurs de la prière,
Voici mes yeux, luminaires d'erreurs.

Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon,
Quel est le puits de mon ingratitude,
Hélas ! Vous, Dieu d'offrande et de pardon.

Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur,
Toutes mes peurs, toutes mes ignorances,
Vous, Dieu de paix, de joie et de bonheur.

Vous connaissez tout cela, tout cela
Et que je suis plus pauvre que personne,
Vous connaissez tout cela, tout cela.
           
Mais ce que j'ai, mon Dieu, je vous le donne.
                                                        Paul Verlaine 



jeudi 11 avril 2019

Vous trouverez un petit âne attaché...

Icône ukrainienne vers 1570
"Cet ânon avait bien des propriétaires avant que le Sauveur en eût besoin, mais, dès que Jésus en devint le Seigneur, ces propriétaires n'existèrent plus ; en effet, ‘personne ne peut servir Dieu et Mamon’ (Mt 6,24). Lorsque nous sommes esclaves du mal, nous sommes les sujets de beaucoup de passions et de vices. L'ânon est donc détaché parce que le Seigneur en a besoin. 
Maintenant encore, le Seigneur a besoin de l'ânon. 
Vous êtes cet ânon. 
En quoi le Fils de Dieu a-t-il besoin de vous ? Qu'attend-il de vous ? 
Il a besoin de votre salut, il veut vous délier des liens du péché."

Origène

dimanche 9 avril 2017

Rameaux... Comptine du buis béni !



Un petit rameau…
A quoi cela sert?
Ce n’est pas très beau
Et si ordinaire!
Alors, le rameau
Ouvrit grand ses branches
Et en quelques mots
Me dit ce dimanche:
«Je ne suis que buis
Mais un buis béni,
Promesse de vie
Pour tous ceux qui prient.
Dans votre demeure,
Je serai repère
De Jésus Sauveur
Et de Dieu son Père…»
Ce petit rameau
Savait bien parler…
Chacun de ses mots
A su me toucher.
Aussi, je l’ai pris
Et je l’ai gardé,
Sur table de nuit,
Je l’ai déposé.
A chaque sommeil,
Moi, je le regarde…
Je sais qu’il me veille
Et que Dieu me garde.
"L'instant des mots"