dimanche 23 octobre 2022

L'Eglise toute entière...

L'Eglise tout entière, dans la mesure où elle est vraiment le corps du Christ (par l'eucharistie), doit être crucifiée avec sa Tête, et cela d'abord sans considération de la souffrance subjective des chrétiens, mais par le simple fait de son existence et la logique de la foi elle-même. Car le contenu de cette foi est que le pécheur en tant que pécheur est attaché à la croix du Christ, réellement et pas seulement selon une vague représentation, et qu'ainsi le Christ meurt "de ma mort de péché", pendant que moi, au-delà de moi-même, j'obtiens par cette mort la vie de l'amour de Dieu. Paul exprime donc avec la plus grande précision la situation de l'Eglise totale quand il déclare : Je vis, mais ce n'est plus moi [en tant que moi demeurant centré sur lui-même], c'est le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20), ce qui signifie : "Je suis crucifié avec le Christ. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est livré pour moi. Je n'annule pas le don de Dieu." C'est l'expression de la constitution essentielle de l'existence ecclésiale. Devenir chrétien signifie venir à la croix.

Hans Urs von Balthasar, 
"Pâques, le mystère" Foi vivante 

samedi 15 octobre 2022

L'essentiel...



Ce qui importe avant tout, c'est d'entrer en nous-même pour y rester seul avec Dieu.

Teresa de Jesus, "le Chemin de perfection"

samedi 1 octobre 2022

Ma vocation, Thérèse de Lisieux...

À l’oraison mes désirs me faisant souffrir un véritable martyre, j’ouvris les épîtres de Saint Paul afin de chercher quelque réponse. Les chapitres XII et XIII de la première épître aux Corinthiens me tombèrent sous les yeux… J’y lus, dans le premier, que tous ne peuvent être apôtres, prophètes, docteurs, etc… que l’Église est composée de différents membres et que l’œil ne saurait être en même temps la main…
1Co 12,21 ; 1Co 12,29


La réponse était claire mais ne comblait pas mes désirs, elle ne me donnait pas la paix… Comme Madeleine se baissant toujours auprès du tombeau vide
Jn 20,11-18 finit par trouver (Comme Madeleine se baissant toujours auprès du tombeau vide finit par trouver)… ce qu’elle cherchait, ainsi, m’abaissant jusque dans les profondeurs de mon néant je m’élevai si haut que je pus atteindre mon but. Sans me décourager je continuai ma lecture et cette phrase me soulagea : « Recherchez avec ardeur les dons les plus parfait mais je vais encore vous montrer une voie plus excellente. » Jn 20,11-18 Et l’Apôtre explique comment tous les dons les plus parfaits ne sont rien sans l’amour… Que la Charité est la voie excellente qui conduit sûrement à Dieu. Enfin j’avais trouvé le repos… Considérant le corps mystique de l’Église, je ne m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par Saint Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous… La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, 1Co 13,1-3 le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d'amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux … en un mot, qu’il est éternel !…

Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, Manuscrit B