dimanche 29 novembre 2020

Avent... st Grégoire de Naziance


Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. 
Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.

Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.

Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.

Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! 

St Grégoire de Naziance, homélie pour la Pâque 45

dimanche 22 novembre 2020

Le Christ Roi...

 

La solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’Univers couronne l’année liturgique ainsi que cette Année sainte de la miséricorde. L’Évangile présente, en effet, la royauté de Jésus au sommet de son œuvre de salut, et il le fait de manière surprenante. « Le Messie de Dieu, l’Élu, le Roi » apparaît sans pouvoir et sans gloire : il est sur la croix où il semble être plus vaincu que victorieux. Sa royauté est paradoxale : son trône c’est la croix ; sa couronne est d’épines, il n’a pas de sceptre mais un roseau lui est mis dans la main; il ne porte pas d’habits somptueux mais il est privé de sa tunique ; il n’a pas d’anneaux étincelants aux doigts mais ses mains sont transpercées par les clous ; il n’a pas de trésor mais il est vendu pour trente pièces.

Ecce homo, Philippe de Champaigne
Ecce Homo, P. De Champaigne
Vraiment le royaume de Jésus n’est pas de ce monde  ; mais en lui, nous dit l’Apôtre Paul dans la seconde lecture, nous trouvons la rédemption et le pardon. Car la grandeur de son règne n’est pas la puissance selon le monde mais l’amour de Dieu, un amour capable de rejoindre et de guérir toute chose. Par cet amour, le Christ s’est abaissé jusqu’à nous, il a habité notre misère humaine, il a éprouvé notre condition la plus misérable : l’injustice, la trahison, l’abandon; il a fait l’expérience de la mort, du tombeau, des enfers. De cette manière, notre Roi est allé jusqu’aux limites de l’univers pour embrasser et sauver tout être vivant. Il ne nous a pas condamnés, il ne nous a même pas conquis, il n’a jamais violé notre liberté mais il s’est fait chemin avec l’humble amour qui excuse tout, qui espère tout, qui supporte tout. Seul cet amour a vaincu et continue à vaincre nos grands adversaires : le péché, la mort, la peur.

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, nous proclamons cette singulière victoire par laquelle Jésus est devenu Roi des siècles, le Seigneur de l’histoire : par la seule toute puissance de l’amour qui est la nature de Dieu, sa vie même, et qui n’aura jamais de fin. Avec joie nous partageons la beauté d’avoir Jésus comme notre Roi : sa seigneurie d’amour transforme le péché en grâce, la mort en résurrection, la peur en confiance...

Homélie du pape François, 20 novembre 2016

mercredi 4 novembre 2020

Mon poids, c'est mon amour... St Augustin

 Un corps, en vertu de son poids, tend à son lieu propre.

Le poids ne va pas forcément en bas mais au lieu propre.
Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas :
Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu.
L’huile versée sous l’eau s’élève au-dessus de l’eau ;
L’eau versée sur l’huile s’enfonce au-dessous de l’huile :
Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu.
S’il n’est pas à sa place, un être est sans repos :
Qu’on le mette à sa place et il est en repos.

Mon poids, c’est mon amour ;
C’est lui qui m’emporte où qu’il m’emporte.
Le don de toi nous enflamme et nous emporte en haut ;
Il nous embrase et nous partons
Nous montons les montées qui sont dans notre cœur
Et nous chantons le cantique des degrés.

Ton feu, ton bon feu nous embrase et nous partons,
Puisque nous partons en haut vers la paix de Jérusalem,
Puisque j’ai trouvé ma joie dans ceux qui m’ont dit :
Nous partirons pour la maison du Seigneur.
Là nous placera la bonne volonté
De sorte que nous ne voulions plus autre chose
Qu’y demeurer éternellement."
                                                                 St Augustin, "Confessions".