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dimanche 17 décembre 2023

Avent... 3eme dimanche

Qu’ils écoutent, qu’ils viennent à toi, qu’ils apprennent de toi à être doux et humbles, ceux qui recherchent ta miséricorde et ta vérité, en vivant pour toi, pour toi et non pour eux. Qu’il entende cela celui qui peine et qui est chargé, qui ploie sous son fardeau jusqu’à ne point oser lever les yeux vers le ciel, le pécheur qui se frappe la poitrine et n’approche que de loin. Qu’il entende le centurion qui n’était pas digne que tu entres sous son toit. Qu’il entende Zachée, le chef des publicains, quand il rend au quadruple le fruit coupable de ses péchés. Qu’elle entende la femme qui avait été pécheresse dans la ville et qui répandait d’autant plus de larmes à tes pieds qu’elle avait été plus éloignée de tes pas. Qu’ils entendent, les femmes de mauvaise vie et les publicains qui, dans le Royaume des Cieux, précèdent les scribes et les pharisiens. Qu’ils entendent les malades de toute sorte dont on te faisait un grief d’avoir été le convive, grief de soi-disant bien portants qui ne cherchaient pas de médecin alors que tu étais venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs à la pénitence. Tous ceux-là, quand ils se tournent vers toi, deviennent facilement doux et humbles devant toi, au souvenir de leur vie pleine d’iniquité et de ta miséricorde pleine de pardon, car là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.

St Augustin : De la sainte virginité, XXXVI, 36 

mercredi 4 novembre 2020

Mon poids, c'est mon amour... St Augustin

 Un corps, en vertu de son poids, tend à son lieu propre.

Le poids ne va pas forcément en bas mais au lieu propre.
Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas :
Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu.
L’huile versée sous l’eau s’élève au-dessus de l’eau ;
L’eau versée sur l’huile s’enfonce au-dessous de l’huile :
Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu.
S’il n’est pas à sa place, un être est sans repos :
Qu’on le mette à sa place et il est en repos.

Mon poids, c’est mon amour ;
C’est lui qui m’emporte où qu’il m’emporte.
Le don de toi nous enflamme et nous emporte en haut ;
Il nous embrase et nous partons
Nous montons les montées qui sont dans notre cœur
Et nous chantons le cantique des degrés.

Ton feu, ton bon feu nous embrase et nous partons,
Puisque nous partons en haut vers la paix de Jérusalem,
Puisque j’ai trouvé ma joie dans ceux qui m’ont dit :
Nous partirons pour la maison du Seigneur.
Là nous placera la bonne volonté
De sorte que nous ne voulions plus autre chose
Qu’y demeurer éternellement."
                                                                 St Augustin, "Confessions".

dimanche 15 mars 2020

Carême, rencontre...


"Jésus donc, fatigué par la route, s'était assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure. Déjà commencent les mystères. Car ce n'est pas sans raison que Jésus est fatigué ; car ce n'est pas sans raison qu'est fatiguée la Force de Dieu : car ce n'est pas sans raison qu'est fatigué celui qui refait les forces des fatigués ; car ce n'est pas sans raison qu'est fatigué celui dont l'abandon cause nos fatigues, dont la présence nous réconforte. Jésus cependant est fatigué, et il est fatigué par la route ; il s'assied, et il s'assied au bord du puits, et c'est à la sixième heure qu'il s'assied, fatigué. Tous ces détails signifient quelque chose, ils veulent indiquer quelque chose ; ils nous rendent attentifs, ils nous exhortent à frapper. Qu'il nous ouvre donc lui-même, et à nous comme à vous, celui qui a daigné nous exhorter en disant : Frappez et l'on vous ouvrira. C'est pour toi que Jésus est fatigué par la route. Nous trouvons Jésus qui est la Force même, et nous trouvons Jésus qui est faible. Jésus fort et faible, fort car au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu ; il était au commencement auprès de Dieu. Veux-tu voir à quel point ce Fils de Dieu est fort ? Tout par lui a été fait et sans lui rien n'a été fait, et sans peine il a tout fait. Qu'y a-t-il donc de plus fort que celui par qui, sans peine, tout a été fait ? Veux-tu connaître sa faiblesse ? Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous. La force du Christ t'a créé, la faiblesse du Christ t'a recréé. La force du Christ a donné l'existence à ce qui n'était pas, la faiblesse du Christ a préservé de la mort ce qui était. Il nous a créés par sa force, il nous a recherchés par sa faiblesse.

[...] Vient une femme. Figure de l'Eglise qui n'était pas encore justifiée, mais qui allait bientôt le devenir, car telle sera l'œuvre de la parole. Elle vient sans rien savoir, elle le rencontre, et il s'entretient avec elle. [...] Ecoutons-nous donc en elle, reconnaissons-nous en elle et en elle rendons grâce à Dieu pour nous. Elle était une figure en effet, et non pas la réalité ; et parce qu'elle-même offrait par avance une figure, elle est aussi devenue réalité. Car elle a cru en celui qui nous la proposait comme figure. Elle vient donc puiser de l'eau. Elle était venue simplement puiser de l'eau, comme les hommes ou les femmes ont coutume de le faire...."

Saint Augustin, Homélie XV sur l'Evangile de Jean

vendredi 21 février 2020

Ce qui est humble, il le regarde...

Saint Augustin

Nous l’avons entendu, et rien n’est plus manifeste ; nous étions allés au dehors, et nous avons été renvoyés à l’intérieur. Oh, se dira quelqu’un, si je trouvais quelque montagne élevée et solitaire ! car je crois que Dieu habite les endroits élevés, et qu’il m’entend mieux du faîte de ces hauteurs. Pour être sur une montagne, tu te crois proche de Dieu ; tu te considères comme plus à portée d’être entendu de lui, vu que tu t’adresses à lui de plus près. A la vérité, il habite les hauteurs, "mais il regarde les humbles. Dieu est proche". De qui ? Peut-être de ceux qui sont élevés ? De ceux qui ont brisé leur coeur (Ps. 33, 19).
Chose merveilleuse ! Il habite les hauteurs, et il est proche des humbles. Ce qui est humble, il le regarde ; ce qui est élevé, il ne le connaît que de loin (Ps 137, 6). Les orgueilleux, il les voit de loin, et ils lui sont d’autant moins proches qu’ils se jugent plus élevés. Tu cherchais donc une montagne ? Descends pour y parvenir. Mais veux-tu monter ? Monte, mais sans chercher une montagne. Il a placé dans son coeur les degrés par lesquels il s’élève (ainsi s’exprime le Psalmiste) au travers de cette vallée de larmes (Ps 83, 6, 7). Toute vallée est basse, c’est dans ton coeur que tout doit se passer. Que s’il te faut quelque lieu élevé, quelque lieu saint, fais de toi-même et intérieurement un temple au Seigneur. Car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple (1 Cor 3, 17). Veux-tu prier dans un temple ? Prie en toi-même ; mais auparavant, sois le temple de Dieu ; car c’est dans son temple qu’il écoute ceux qui le prient.
Saint Augustin, "homélies sur l'Evangile de Jean"