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mardi 25 juillet 2023

Le silence devient prière


Seigneur, quand ton Esprit Saint vient habiter dans un homme, cet homme ne peut plus cesser de prier, car l'Esprit en lui prie sans cesse. Qu'il dorme, qu'il Veille, dans son cœur la prière est toujours à l'oeuvre. Qu'il mange, qu'il boive, qu'il se repose ou qu'il travaille, l'encens de la prière monte spontanément de son cœur. La prière en lui n'est plus liée à un temps déterminé, elle est ininterrompue. Même durant son sommeil, elle se poursuit, bien cachée. Car le silence d'un homme qui est devenu libre est en lui-même déjà prière. Ses pensées sont inspirées par Toi, mon Dieu. Le moindre mouvement de son cœur est comme une Voix qui, silencieuse et secrète, chante pour Toi l'Invisible. Amen. 

Saint Isaac le Syrien de Ninive

dimanche 8 mai 2022

A contre-courant... la voie du bonheur

Je vous mets sous les yeux quelques pistes, selon lesquelles tout moine sérieux cherche à se dépouiller de soi-même, à se mettre sous la dépendance de la volonté d'un autre, à témoigner d'une vraie loyauté et générosité à l'égard de Dieu, en vue de l'intimité avec lui. Voyez saint Jean de la Croix, sainte Thérèse de l'enfant-Jésus, sainte Bernadette, tous les modèles que vous pouvez aimer : tous ont enseigné et pratiqué sérieusement cela... 

Croyez-moi : il vaut mieux ne pas faire le malin; il vaut mieux écouter ce que je vous dis. L'humilité, la simplicité, la docilité sont les richesses du coeur, celles qu'on envie aux saints et aux enfants. Il vous faudra beaucoup de limpidité dans les yeux et beaucoup de limpidité dans le coeur pour changer votre conduite. Et pourtant cela devrait vous être facile, puisque c'est la voie du bonheur. 


Père Jérôme, o.c.s.o.

dimanche 13 mars 2022

Chemin de Carême... l'humilité.

Un disciple trouve un ancien en train de pleurer dans sa cellule et lui demande : "Père que pleures-tu?". Et l’ancien lui répond: "Mes fautes, mon fils."
Le frère s'étonne: "Tu n’as pas de faute, père". Et l’ancien de répondre: "En vérité, s’il était permis de voir mes fautes, quatre autres avec moi ne suffiraient pas à les pleurer" 

On demanda à un vieillard : "Comment l’âme acquiert-elle l’humilité?" Et il répondit: "Lorsqu’elle ne se soucie que de ses propres fautes." 
Apophtegmes des Pères, 

lundi 13 septembre 2021

Les pieds nus du Christ...

Quiconque n'est pas disposé à accueillir le pauvre n'accueille pas pleinement le Christ qui s'est identifié à lui. Si quelqu'un, au moment de la communion, avance plein de ferveur pour recevoir le Christ, mais le coeur fermé aux pauvres, il ressemble, dirait St Augustin, à celui qui voit de loin venir un ami perdu de vue depuis des années. Plein de joie, il court à sa rencontre, se hisse sur la pointe des pieds pour lui embrasser le front sans s'apercevoir que de ce fait il lui écrase les pieds avec ses chaussures cloutées. Les pauvres sont en effet les pieds nus du Christ encore posés sur cette terre. 

Père Raniero Cantalamessa 
"Amoureux du Christ, le secret de François d'Assise"

samedi 7 août 2021

Sagesse... St François d'Assise

Nous ne devons pas être sages et prudents selon la chair, mais bien plutôt simples, humbles et purs.
 
Nous ne devons jamais désirer dominer les autres, mais bien plutôt nous devons être les serviteurs et les sujets de toute créature humaine pour l'amour de Dieu. Et sur tous ceux qui auront agi ainsi et persévéré jusqu'à la fin, "l'Esprit du Seigneur se reposera et il fera en eux son habitation et sa demeure", et ils seront les fils du Père céleste dont ils accomplissent les oeuvres; ils sont les époux, les frères et les mères de notre Seigneur Jésus Christ.
 
Nous sommes ses époux quand par l'Esprit Saint l'âme fidèle est unie à Jésus Christ ; nous sommes ses frères quand nous faisons la volonté de son Père qui est dans les cieux ; nous sommes ses mères quand nous le portons dans notre coeur et dans notre corps, par l'amour et par une conscience pure et sincère, et quand nous l'enfantons par nos oeuvres saintes, dont l'exemple doit éclairer le prochain. 

St François d'Assise

vendredi 21 février 2020

Ce qui est humble, il le regarde...

Saint Augustin

Nous l’avons entendu, et rien n’est plus manifeste ; nous étions allés au dehors, et nous avons été renvoyés à l’intérieur. Oh, se dira quelqu’un, si je trouvais quelque montagne élevée et solitaire ! car je crois que Dieu habite les endroits élevés, et qu’il m’entend mieux du faîte de ces hauteurs. Pour être sur une montagne, tu te crois proche de Dieu ; tu te considères comme plus à portée d’être entendu de lui, vu que tu t’adresses à lui de plus près. A la vérité, il habite les hauteurs, "mais il regarde les humbles. Dieu est proche". De qui ? Peut-être de ceux qui sont élevés ? De ceux qui ont brisé leur coeur (Ps. 33, 19).
Chose merveilleuse ! Il habite les hauteurs, et il est proche des humbles. Ce qui est humble, il le regarde ; ce qui est élevé, il ne le connaît que de loin (Ps 137, 6). Les orgueilleux, il les voit de loin, et ils lui sont d’autant moins proches qu’ils se jugent plus élevés. Tu cherchais donc une montagne ? Descends pour y parvenir. Mais veux-tu monter ? Monte, mais sans chercher une montagne. Il a placé dans son coeur les degrés par lesquels il s’élève (ainsi s’exprime le Psalmiste) au travers de cette vallée de larmes (Ps 83, 6, 7). Toute vallée est basse, c’est dans ton coeur que tout doit se passer. Que s’il te faut quelque lieu élevé, quelque lieu saint, fais de toi-même et intérieurement un temple au Seigneur. Car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple (1 Cor 3, 17). Veux-tu prier dans un temple ? Prie en toi-même ; mais auparavant, sois le temple de Dieu ; car c’est dans son temple qu’il écoute ceux qui le prient.
Saint Augustin, "homélies sur l'Evangile de Jean"

dimanche 8 décembre 2019

Désir de Dieu... G. de St Thierry



C'est entendu, Seigneur, je n'ose plus lever les yeux vers ta Face - cette Face qui me fait mourir de désir ! - puisque tu as dit à Moïse : « L'homme ne peut me voir et continuer à vivre» (Ex 33,20). Encore que je voudrais mourir pour la voir, ou bien la voir pour mourir, je me couvre cependant le visage, toujours comme Moïse, n'osant pas te regarder en face.  
Viens consoler ma solitude, donne-moi un coeur bien solitaire, et viens parler souvent avec moi. Car je ne serai pas seul tant que tu seras avec moi, ô mon Dieu! Amen ! 

Guillaume de Saint-Thierry (1070-1148)


dimanche 25 août 2019

Si tu es tombé...

« Si tu te trouves blessé pour être tombé en quelque défaut lié à ta faiblesse, ou même parce ce que tu auras commis volontairement quelque chose de mal, ne perds pas courage et ne te trouble pas ; au contraire, tourne-toi aussitôt vers Dieu et parle-lui ainsi : « Et voilà, Seigneur ! Je me suis comporté pour ce que je suis ! Et à part des chutes, que pouvait-on attendre de moi ? » Et là, humilie-toi un instant à tes propres yeux, regrette l’offense faite au Seigneur, et sans t'accabler, manifeste ton dédain pour tes passions vicieuses, principalement pour celle qui t'a été occasion de chute.
Continue ensuite de cette façon : « Et je n'en serais pas resté là, Seigneur, si par ta bonté tu ne m'avais retenu ! » Et rends-lui grâce, l'aimant plus que jamais dans son incroyable clémence, lui qui te tend la main droite pour que tu ne retombes pas, alors même que tu viens de l'offenser. Ceci fait, ne cherche pas davantage si Dieu t'a pardonné ou non : ce ne serait qu'orgueil, inquiétude d'esprit, perte de temps et tromperie du démon sous l'apparence de quelque bon prétexte. T'abandonnant délibérément entre les mains miséricordieuses de Dieu, continue plutôt ce que tu faisais comme si rien n'était arrivé. 
Et si bien des fois, chaque jour, tu retombais et restais blessé, il te faudrait répéter avec la même confiance ce que je viens de dire, une deuxième fois, une troisième fois et ainsi de suite, et encore plus la dernière fois que la première.»
Lorenzo Scupoli, Le Combat spirituel, 26.
Traduction M de Longchamp pour Magnificat

jeudi 11 avril 2019

Vous trouverez un petit âne attaché...

Icône ukrainienne vers 1570
"Cet ânon avait bien des propriétaires avant que le Sauveur en eût besoin, mais, dès que Jésus en devint le Seigneur, ces propriétaires n'existèrent plus ; en effet, ‘personne ne peut servir Dieu et Mamon’ (Mt 6,24). Lorsque nous sommes esclaves du mal, nous sommes les sujets de beaucoup de passions et de vices. L'ânon est donc détaché parce que le Seigneur en a besoin. 
Maintenant encore, le Seigneur a besoin de l'ânon. 
Vous êtes cet ânon. 
En quoi le Fils de Dieu a-t-il besoin de vous ? Qu'attend-il de vous ? 
Il a besoin de votre salut, il veut vous délier des liens du péché."

Origène

dimanche 23 septembre 2018

L'audace de l'humilité...

La vie et l’éducation d’un humain ne sont-elles pas remplies de contradictions ? Dans les premiers mois de notre existence, nous avons appris à marcher, et puis… on nous a invité à rester assis, à ne pas bouger ! Après nous avoir appris à parler, nos parents nous ont appris… à nous taire ! Que dire alors du paradoxe de l’évangile de ce jour ? « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous.» Faut-il donc se rabaisser pour grandir ?
Les disciples, en traversant la Galilée, discutaient entre eux pour savoir qui était le plus grand. Jésus les invite alors à sortir de cette spirale de la comparaison. Si quelqu’un cherche à s’accomplir, si quelqu’un cultive ce désir orgueilleux de ‘réussir sa vie’, qu’il prenne alors la seule voie qui n’amène pas de la comparaison, et donc inévitablement de la déception : c’est le chemin de l’humilité.
En ce sens, grandir selon l’évangile n’est en rien de l’abnégation ou de la dépréciation, comme cela a été si souvent mal compris. Humble est celui qui s’enracine en lui-même, dans son humanité et ses talents, mais qui place néanmoins son centre de gravité dans le cœur de l’autre, sans se comparer à lui. Celui qui prend ce chemin d’humilité a fait le deuil de la toute-puissance. Il met de la joie dans ce qu’il est, son histoire, et ne convoite pas ce qu’il n’a pas. Il ne regarde pas la reconnaissance comme un objectif à atteindre ou un critère de réussite, mais seulement comme la conséquence possible de ses actes. Humble est celui qui a la sagesse de conjuguer sa vie au présent. Il ne l’espère pas plus épanouie dans un futur simplifié, ne la regrette dans un passé décomposé. Voilà pourquoi, seule une personne vraiment humble peut vivre pleinement sa propre vie, telle qu’elle est. Elle résiste ainsi à toutes les petites blessures narcissiques du quotidien car elle n’a pas besoin de sa ration quotidienne de reconnaissance. En ce sens, humble est celui qui sait rire de lui-même. Il a l’audace de ne pas trop se prendre au sérieux, mais de recevoir sa vie simplement, telle qu’elle lui est donnée. Dans son cœur pacifié, il n’y a pas d’écart entre ce qu’il est et ce qu’il veut être. Il est libre face à cette recherche effrénée de l’accomplissement personnel.
En s’acceptant lui-même, il accueille Celui dont il reçoit l’être et la vie. Humble est celui qui se sait aimé de Dieu, élevé par Lui. C’est pourquoi il est capable grandir, de se laisser éduquer, d’accueillir ce qui le dépasse : la sagesse de Dieu venue d’en-haut, avec ses dons les meilleurs.
L’humilité est donc une bien curieuse qualité qu’on ne peut jamais s’attribuer à soi-même. Pour le dire autrement, elle est ce principe de vie, cet horizon qui refuse toute logique de comparaison, et donc de convoitise. « D’où viennent les conflits ? N’est-ce pas de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes » nous dit Jacques dans sa lettre. Et il ajoute, comme pour nous fournir la clé pour sortir de cette impasse de la comparaison : « Vous êtes pleins de convoitises. Et vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas » ! Voilà donc l’invitation toute simple que je nous propose d’accueillir en ce jour : la vraie grandeur de l’homme passe par cette capacité à demander, comme des petits enfants. Demander, c’est finalement faire preuve d’humilité, en reconnaissant son manque, comme un enfant.
Dans la culture juive de l’époque, un enfant n’a presque pas d’existence. Il est celui qu’on ne voit pas. Il est bien loin de l’enfant-roi de nos sociétés occidentales, qui attire tous les regards. Cependant, la caractéristique de tout enfant, quel qu’il soit, est de demander. Un enfant sait qu’il est petit, qu’il a tout à apprendre, à recevoir. Mais il demande. Il n’est qu’attente de relation. Trop souvent, nous avons peur de demander, par fausse humilité, parce que nous craignons un refus, ou parce que notre ego a peur d’être redevable. Et pourtant, en demandant la sagesse venue d’en haut, comme des enfants qui ont tout à recevoir, on en ressort toujours élevé, grandi.
Alors, ne cherchons pas la reconnaissance, mais accueillons cette grâce de l’humilité. Ayons cette audace de demander comme des enfants, —avec ardeur et persévérance— les dons les plus hauts pour nous-même, comme pour les autres. Alors, notre vie s’épanouira en joie. Amen.
Fr. Didier Croonenberghs, dominicain
Père Mina