"De l'un à l'autre", le blog de l'oratoire saint François d'Assise. Un espace dédié à l'amour du Christ et la compassion infinie envers tous les êtres qui habitaient le Poverello... et tant d'autres !
samedi 17 février 2024
samedi 25 novembre 2023
Black Friday...
Dieu qui est et qui était, ne cesse pas d’être le Dieu qui vient.
Dieu qui s’est donné et se donne demeure toujours le Dieu qui se promet. Car
dès maintenant nous sommes fils de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore
été manifesté (1 Jn 3, 2).
Dieu, qui nous a mis en route et qui nous accompagne, reste encore
tous les jours, dans le mystère, celui qui vient au-devant de nous.
Jean-Lévêque, O.C.D.
dimanche 1 octobre 2023
Carmel...
Le mystère du Carmel, la douceur et la profondeur de Marie… indissociables.
Le silence de l'Esprit
couvre le Carmel de son ombre, le garde au creux du vivant secrètement…
Mystère de silence, mystère d'un sourire de Dieu en sa Bien-Aimée, mystère d'Épouse…
Secrètes noces de Lumière en la Ténèbre, non pas ténèbres d'obscurs maléfices qui noient le monde, mais promesse au ventre de la Mère, Ténèbre sainte où éclot l'Enfance…
Promesse d'Enfance qui met
au monde Thérèse la petite, fait éclore la Madre, épouse Elisabeth, crucifie Jean
et Thérèse Bénédicte…
Vous en savez tellement plus que moi, frères et sœurs aimés, je ne fais qu'effleurer le silence, ce vertigineux silence qui nous appelle tous, qui nous respire peut-être, chacun de nous est un peu de ce souffle, ici, sur notre terre, inhalé et expiré par le Souffle, bercé par le pas tranquille de Marie, regardé par le Christ de la Crèche à la Croix, conduit par l'indicible, l'invisible lumière de la Résurrection…
Mystère des noces où la
nuit devient lumière, simplement, discrètement…
L'humble Carmel
délicatement voilé par l'amour de Marie…
Humble, pauvre, chaste,
malgré les travers de notre humanité…
Chaque mot comme un flocon s'efface en un instant, humblement.
Juste le silence.
Le profond silence…
dimanche 9 avril 2023
Humblement... Le Ressuscité !
Avouons frères et sœurs que ce récit de Pâques est assez décevant pour nos attentes trop humaines. Nous aurions aimé peut-être un signe éclatant, une preuve irréfutable, un coup d’éclat. Non c’est le silence et l’absence : ils nous empêchent donc de verser dans le triomphalisme ; nous ne pouvons pas célébrer la Résurrection comme une évidence qui saute aux yeux et qui s’impose à tous. Nous sommes ramenés au fond à l’humilité. L’humilité : mais n’est-ce pas là une caractéristique typique de la présence du Seigneur Jésus, doux et humble de cœur ? Le Ressuscité demeure l’Agneau qui ne s’impose pas mais qui vient à nous humblement. Et c’est donc humblement que nous devons nous-mêmes nous approcher du tombeau vide.
C’est ce que dit saint Paul, à sa manière, en évoquant le rituel juif de la pâque avec l’agneau pascal et les pains azymes non fermentés. « Célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité. » Ce n’est pas le moment de nous enfler d’orgueil, de faire gonfler nos prétentions. La Pâque du Seigneur se célèbre avec des pains qui n’ont pas fermenté, signes d’humilité et de simplicité. « Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté. » Nous allons recevoir la présence du Ressuscité dans le signe du pain qui n’a pas fermenté, dans l’Eucharistie. Mais ce signe indique pour saint Paul ce que nous devons être. « Devenez ce que vous recevez. » (Saint Augustin) Il nous faut être humbles pour accueillir la présence du Ressuscité dans le signe de son absence du tombeau, comme dans celui de sa présence dans le pain et le vin.
dimanche 17 juillet 2022
Notes de pèlerinage… Lourdes 2022
Le gave
souffle. L’eau glisse, se froisse, se love, épouse le soleil et la pierre, se
plisse aux racines des aulnes. Un vent léger fait chanter les érables.
La basilique
du Rosaire n’est que lumière et silence dans sa nudité.
La grotte recueille
les premières prières.
Nous sommes ici pour fêter notre Mère, Notre Dame du Mont Carmel. Avant tout. Teresa et Thérèse nous ont invités en quelques mots tout simples… « Je suis fille de l’Eglise » et nous sommes venus.
Je suis
venue.
Lourdes, pleine de rires et de larmes, ses rues où l’on étirera les soirées parce que les jours sont brûlants; néons, brouhaha, boutiques où se côtoient le pire et le meilleur, les vierges en plastique et les chapelets en grappe, bimbeloterie et peluches qui émerveillent les enfants et parfois le trésor, une icône amoureusement écrite, un livre, une pauvre image… et des bouteilles d’eau pour supporter la canicule !
Lourdes de toutes les langues, Babel unifiée par Marie toute Pure… « Que soy era Immaculada Councepciou »
Lourdes de toutes les douleurs et de toutes les joies qui dévoile les mystères d’un rosaire dont chaque fleur est une âme…
Le
soir s’étire à l’envie : rencontre au souffle d’un Esprit qui ne laisse rien
au hasard et nous voici au spectacle, emportés par l’âpre et douce histoire de
Bernadette : la procession du lendemain prendra tout son sens, infiniment
touchante.
Nos
frères s’attardent et nous avec, la nuit est tiède, les bistrots débordent sur
la rue, les rires fusent, l’humour en bandoulière, deux diabolos, une tomate ( ?)
et autre chose… c’est une nuit d’été. Pèlerins en vacances quelques heures,
tout au plaisir du partage.
Mais avant cette joie si bellement humaine, la joie secrète, blottie au creux du cœur. La beauté sans voile, celle que seul Dieu donne à voir : nos frères carmes qui suivent lentement le Saint Sacrement, derniers, et cette évidence : la pauvreté, le silence, l’humilité du Carmel… Il y a comme cela des éclairs de pure grâce…
Dans les entrailles d’un hôtel s’élèvent les voix qui nourriront la célébration samedi. En l’homme l’enfant s’inquiète, soucieux de bien faire, mais Dieu sourit, je n’en doute pas.
Je remonte la nuit, le silence à nouveau, le murmure des grands arbres et le chant de l’eau…
Revenue, je pense à ces frères qui nous accompagnent si bien, leur sourire, leur sérieux, leur profondeur, l’humour toujours prêt à jaillir et, sous les rires, l’infini qui affleure au détour d’un regard, leur humanité inlassablement pétrie par un Dieu boulanger bien décidé à en faire son pain, ce pain dont il a besoin pour le monde.
Silence encore.
Le semeur est sorti pour semer et la semence a levé : rendons grâce à Dieu.
Notre Dame du Mont Carmel, prie pour nous.
Anonyme.