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jeudi 20 janvier 2022

Heureux les coeurs purs... St Isaac le Syrien

Quand l'homme reconnaît-il que son cœur atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et souillé. Alors en vérité il est pur de cœur… 
Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ? C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes... pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l'image de Dieu. 
                                                                        St Isaac le Syrien , 
Discours ascétique, § 81

lundi 1 novembre 2021

Béatitude...

Voici comment le Seigneur me donna à moi, frère François, la grâce de me convertir : au temps où j’étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m’était insupportable.
Mais, le Seigneur lui-même me conduisit au milieux d’eux. Je les soignais de tout mon coeur. Et au retour, ce qui m’avait semblé si amer, fut changé pour moi, en douceur pour l’esprit et pour le corps. Ensuite, j’attendis peu et je dis adieu à la vie mondaine.
du Testament de Saint François


Ainsi, par la fréquentation des lépreux, François polissait aussi son miroir intérieur, comme dit Saint Bonaventure, pour devenir capable de voir le monde autrement.
Ce qu’il exprime avec les mots classiques de la spiritualité de son temps, c’est un passage qui concerne le goût : le passage de l’amer au doux, pour l’âme et le corps. Ce n’est pas pour rien que cette expérience touche son corps : non seulement François n’est pas un intellectuel, mais surtout il n’est pas d’expérience spirituelle qui ne transforme le corps -et l’âme, qui ne rénove les sens extérieurs et intérieurs.
Ainsi François fut libéré du regard d’emprise et de calcul, hérité du marchand, il devint capable d’entendre le chant de la création, il ne cherchait plus à séduire, il n’avait plus rien à perdre, il n’avait plus peur de quiconque, de toucher le lépreux, de serrer la main du brigand, de recevoir l’accolade du sultan d’Égypte, il goûtait la moindre aumône en nourriture comme un festin de roi. Et surtout, il fut rendu capable de reconnaître en toute chose et en tout être, en particulier des plus humbles, l’empreinte de son Créateur, et la présence symbolique, discrète mais vivifiante, du Christ. C’est peut-être la deuxième révélation qu’il reçut chez les lépreux. 
La découverte du Christ pauvre et nu, défiguré et sans attrait et l’union avec Lui
Isaïe 53 « Nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié... »
Frère Pascal Aude  

dimanche 11 octobre 2020

Heureux... St Grégoire de Naziance

Heureux celui qui mène une vie solitaire, qui n’est pas mêlée à ceux qui marchent sur la terre, mais qui a divinisé son esprit. 
Heureux celui qui, mêlé à la foule des hommes, n’était pas un de leurs habitués, mais a envoyé tout son cœur à Dieu.
Heureux celui qui a acquis le Christ de préférence à tous les biens, et qui a pour seule richesse la croix, qu’il lève bien haut. 
Heureux celui qui gère honnêtement ses biens, et qui peut tendre la main de Dieu aux indigents. 
Heureuse la vie des bienheureux qui ne connaissent pas les liens, qui sont auprès de la pure Divinité, ayant renversé la chair d’une secousse. 
Heureux celui qui ayant un peu cédé aux lois du mariage, conduit la plus grande partie de son amour vers le Christ. 
Heureux celui qui exerçant le pouvoir sur le peuple, conduit le Christ aux mortels par des sacrifices saints et grands. 
Heureux celui qui étant l’enfant du troupeau, conduit, en parfait rejeton, à la patrie du Christ céleste. 
Heureux celui qui, grâce aux grands élans d’un esprit pur, contemple la splendeur des lumières célestes.
Heureux celui qui honore le Seigneur de ses mains qui ont beaucoup peiné, et qui est pour beaucoup une règle de vie. Toutes ces choses ont réalisé la plénitude des vases célestes, destinés à recevoir le fruit de nos âmes, chaque vertu conduisant dans un lieu. Car nombreuses sont les auberges des nombreux genres de vie. 
Heureux celui que le grand Esprit a révélé dépourvu de passions, celui qui a ici-bas une vie d'affliction, celui qui est toujours insatiable de la nourriture céleste, celui qui par sa douceur est l’héritier de grands biens, celui qui par ses entrailles attire sur lui la grande miséricorde de Dieu, ami de la paix, et pur de cœur, celui qui a supporté de nombreuses souffrances pour le Christ glorieux et qui obtiendra une grande gloire. 
Amen. » 

St Grégoire de Naziance