Voici comment le Seigneur me donna à moi, frère François, la grâce de me convertir : au temps où j’étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m’était insupportable.
Mais, le Seigneur lui-même me conduisit au milieux d’eux. Je les soignais de tout mon coeur. Et au retour, ce qui m’avait semblé si amer, fut changé pour moi, en douceur pour l’esprit et pour le corps. Ensuite, j’attendis peu et je dis adieu à la vie mondaine.
du Testament de Saint François
Ainsi, par la fréquentation des lépreux, François polissait aussi son miroir intérieur, comme dit Saint Bonaventure, pour devenir capable de voir le monde autrement.
Ce qu’il exprime avec les mots classiques de la spiritualité de son temps, c’est un passage qui concerne le goût : le passage de l’amer au doux, pour l’âme et le corps. Ce n’est pas pour rien que cette expérience touche son corps : non seulement François n’est pas un intellectuel, mais surtout il n’est pas d’expérience spirituelle qui ne transforme le corps -et l’âme, qui ne rénove les sens extérieurs et intérieurs.
Ainsi François fut libéré du regard d’emprise et de calcul, hérité du marchand, il devint capable d’entendre le chant de la création, il ne cherchait plus à séduire, il n’avait plus rien à perdre, il n’avait plus peur de quiconque, de toucher le lépreux, de serrer la main du brigand, de recevoir l’accolade du sultan d’Égypte, il goûtait la moindre aumône en nourriture comme un festin de roi. Et surtout, il fut rendu capable de reconnaître en toute chose et en tout être, en particulier des plus humbles, l’empreinte de son Créateur, et la présence symbolique, discrète mais vivifiante, du Christ. C’est peut-être la deuxième révélation qu’il reçut chez les lépreux.
Ce qu’il exprime avec les mots classiques de la spiritualité de son temps, c’est un passage qui concerne le goût : le passage de l’amer au doux, pour l’âme et le corps. Ce n’est pas pour rien que cette expérience touche son corps : non seulement François n’est pas un intellectuel, mais surtout il n’est pas d’expérience spirituelle qui ne transforme le corps -et l’âme, qui ne rénove les sens extérieurs et intérieurs.
Ainsi François fut libéré du regard d’emprise et de calcul, hérité du marchand, il devint capable d’entendre le chant de la création, il ne cherchait plus à séduire, il n’avait plus rien à perdre, il n’avait plus peur de quiconque, de toucher le lépreux, de serrer la main du brigand, de recevoir l’accolade du sultan d’Égypte, il goûtait la moindre aumône en nourriture comme un festin de roi. Et surtout, il fut rendu capable de reconnaître en toute chose et en tout être, en particulier des plus humbles, l’empreinte de son Créateur, et la présence symbolique, discrète mais vivifiante, du Christ. C’est peut-être la deuxième révélation qu’il reçut chez les lépreux.
La découverte du Christ pauvre et nu, défiguré et sans attrait et l’union avec Lui
Isaïe 53 « Nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié... »
Isaïe 53 « Nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié... »
Frère Pascal Aude