Comme le coquelicot déchire l'étoffe trop riche des blés,
tu brûles le linge, brodé à nos initiales, de notre trépas.
Christian Bobin, le Christ aux coquelicots
"De l'un à l'autre", le blog de l'oratoire saint François d'Assise. Un espace dédié à l'amour du Christ et la compassion infinie envers tous les êtres qui habitaient le Poverello... et tant d'autres !
Christian Bobin, le Christ aux coquelicots
Livré…
Quelles sont vos réactions en découvrant ce mot au fil de la passion ? Vous laisse-t-il saisis devant ce qu’il
évoque : Un homme trimbalé d’une instance à une autre comme une
marchandise ? « Livré », ce mot ne dit-il pas l’essentiel de ce qui vit le
Christ sur le chemin de Pâques ? Jésus en est conscient : il va être
livré ! En pleine connaissance, il va se laisser faire sans jamais
regimber. Voilà ce qui m’étonne !
Jusqu’au repas d’adieux, il s’était réservé. Certes, on le pourchassait,
mais il savait s’esquiver. Maintenant, il n’en est plus question, c’est que le
temps est proche, que l’heure est arrivée. Le moment est venu de se laisser
livrer aux délires des pécheurs.
N’être
plus rien d’autre que ce que veulent les autres sans perdre pour autant sa
propre identité ? En effet, Jésus se laisse faire, mais il sait qui il
est. Mais pour être tout lui-même, doit-il en même temps s’en aller jusque là,
jusqu’à se laisser livrer ? Ils
veulent l’arrêter. Chefs et prêtres l’ont ainsi décidé. Pourquoi ? Ils
peinent à trouver le motif. Depuis que Judas leur a livré Jésus pour trente
pièces d’argent, il cherche sur quoi le condamner. Quoiqu’il en soit, il est
entre leurs mains. Il n’en sortira pas, du moins pas physiquement. Mais en le
condamnant, n’est-ce pas plutôt eux qui se ferment à la vie ? Il est là
devant eux. Que vont-ils lui trouver ? Ah voici : qu’il est selon ses
dires, le Christ, le Fils de Dieu. Enfin un bon motif puisqu’il a
blasphémé…(Matthieu 26, 65)
Judas
vient de comprendre. Celui qu’il a livré, il le sait innocent. Avant de
disparaître, il en fait part à ses commanditaires. (Matthieu 27, 3) mais rien
n’y fait, Jésus sera livré. Pilate le reçoit (Matthieu 27, 2) Il prend donc
livraison du condamné à mort, lâché par tous les siens et qui se laisse livrer
non sans avoir évoqué déjà auparavant la possibilité d’éloigner cette coupe.
(Matthieu 26, 39 et 26, 42) Mais maintenant, au point où il en est dans se «
laisser livrer », son seul attachement : La volonté du Père ! Il
avance ainsi, conscient de ce qu’il est, condamné faussement, mais se voulant
accordé à la volonté du Père, qui se tait.
Livré…Voilà
le maître mot…
Car
Dieu se tait. Dieu ne l’a pas délivré !
Suis-je
vraiment disciple de cet homme (mon Dieu !) livré ?
Est-ce
le seul chemin qui engendre l’amour ?
Livré
comme le Christ, nous est-il proposé ?
Et
comment concilier être pleinement soi et dégagé de soi ?
Autrement
dit : Livré !
P. Christian Blanc, assomptionniste « pour la Croix, Croire »
Le Carême 2021...
Une image et un mot... C'est tout.
Notre coeur accueillant à l'Esprit fera le reste.
But
Christian de Chergé, ocso
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Aujourd'hui, Jésus est baptisé dans le Jourdain. Quel est ce baptême, plus pur que la source dans laquelle il est plongé ? L'eau lave moins le Christ qu'elle n'est lavée elle-même !
En se plongeant dans le Jourdain, le Sauveur a consacré les flots de tous les gouffres, les cours de toutes les sources, dans le sacrement du baptême ; désormais tous ceux qui veulent être baptisés au nom du Christ, sont lavés par l'eau de la terre, purifiés par les flots du Christ. Le Sauveur a voulu être baptisé, mais pour purifier les eaux à notre profit...
Mes chers frères et sœurs, aujourd’hui l’Église nous propose de célébrer la fête de l’Épiphanie qui est la manifestation de Dieu à tous les peuples du monde. Les lectures de ce dimanche peuvent être organisées autour du thème « le chercheur de Dieu ». Les rois mages cherchent Dieu comme nous aussi nous le cherchons dans le quotidien de nos vies sur des chemins non tracés mais guidés par l’étoile de l’espérance de notre foi.
Mes frères et sœurs, hier comme aujourd’hui, malgré un monde changeant, le chrétien continue à marcher et à chercher son Seigneur et Dieu, car il est un pèlerin sur terre. Il n’a pas fini avec Dieu, il n’est pas tranquille, intérieurement, tant qu’il n’a pas rencontré son Dieu. Et cette rencontre l’invite toujours et souvent à une adoration et une conversion. Les mages quand ils arrivent devant le nouveau-né à Bethléem ils lui offrent leurs présents : or car il est roi, l’encens car il est Dieu et la myrrhe car il est un vrai homme mortel. Comme les mages, nous sommes tous appelés à la crèche de Noël pour y rencontrer le Seigneur, nouvellement né en ce monde, et l’adorer.
L’Évangile d’aujourd’hui nous montre que c’est par un autre chemin que les mages sont retournés dans leurs pays. Une rencontre vraie avec le Seigneur ne nous laisse pas indifférents ! Elle nous change et nous transforme. Nous ne pouvons plus emprunter le même chemin. La rencontre avec le Seigneur change notre manière d’être et de faire. La rencontre avec Jésus-Christ nous transforme et change notre vision du monde et des choses. La rencontre avec le Seigneur nous conduit sur ses chemins à Lui.
Mes chers frères et sœurs, que la célébration de l’Épiphanie dans le monde d’aujourd’hui en pleine crise sanitaire nous donne le courage de marcher sur le chemin de la foi. Puissions-nous être conduits à une vie pleine d'espoir et de joie en sachant que la puissance de Dieu a fait irruption dans le monde par le Christ notre Seigneur.
Amen
Père Martin Bahati, sources
Vatican-news