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vendredi 29 mars 2024

Semaine sainte, un aimé du Père

C’est après une célébration, quelque part en France. Un temps arrêté.
 
L’extrême douleur… les larmes d’un homme tant brûlé d’amour qu’il vacille et laisse couler ses mots.
J’en avais posé deux seulement, dans le cœur du Père par ses mains de prêtre.
 
Brûlure d’Église…
 
On ne laisse pas un aimé du Père seul à Gethsémani.
 
J’ai veillé, accompagné les larmes et le sang de son âme… Doucement.
 
Je l’ai vu plongé en agonie, secrètement, devant la Croix, et l’assemblée tout entière se tenait en silence sans savoir qu’il s’offrait pour eux tous.
Le sait-il, lui ?
Il le vit.
Il répond à cet appel trop grand pour lui sans hésiter.
Brisé.
Épuisé.
Renouvelé...

Silence. 

mardi 26 mars 2024

Mardi saint: vivons, mes soeurs

Le matin est en guerre, celle des hommes. La nature chante son innocence, les oiseaux interpellent le soleil en tressant leurs voix...
 
Ici, les hommes jouent à la guerre… ailleurs, ils la font.
Ailleurs, ils tuent. Ils ont peur et ils tuent.
 
Sueur de sang.
 
Le calice est dans nos mains, toujours, et dans nos mains de femmes, nos mains de mères, nous recueillons le sang de l’humanité en douleur.
 
Il est mêlé au Sien… devient offrande par nos mains et dans nos cœurs devient prière.
 
Nos cœurs calices, un jour, débordant des larmes et du sang des aimés. Du sang de Ses frères, les enfants de son Père…
 
Les mots se posent sans moi. Je ne sais ce qui se dit, mais, mes sœurs, j’en sais le dévoilement.
 
Tous le regardent…
« Et ils regarderont vers moi, qu'ils auront percé, et ils en mèneront deuil, comme quand on mène deuil d'un fils unique…» (Za 12, 10)
 
Tous le regardent.
 
 Aujourd’hui tous regardent et voient. On ne peut ignorer la douleur du monde.
 
Tous le regardent.
 
Le calice dans nos mains recueille chaque larme, chaque peine, chaque goutte d’eau et de sang, mes sœurs, chacun de nos cœurs peut accueillir la douleur, la baigner de douceur, et tout doucement pour n’en perdre rien, la verser dans le cœur de Marie : elle le portera au Fils qui l’offrira au Père d’un souffle…
 
Semaine sainte…
 
Vivons, mes sœurs… osons entrer dans le troublant mystère d’un Dieu
qui se donne… 

lundi 25 mars 2024

Lundi saint

Un jour étrange, de bleu et de larmes…
Un matin tout en bleu, trois petits canards sur la rivière en paix, la ville se mire sur sa peau.  Cathédrale… toujours belle. Une foule de prêtres comme un mur blanc, mouvant à peine, frémissant, plutôt.

Et puis la paix, celle du dedans, qui noie les sens, qui perd le sens, l’immense ciel et la pauvreté de l’homme, la chaleur aussi, étrange, mais le gel, ce froid des os qui fait trembler tout le corps et claquer les dents.

 
Le mystère est trop grand,
Il étire l’âme au vide,
Et elle ploie et se perd,
Et se rencontre,
Et devient…

 La raison est une larme.

L’âme sourit enfin en son Dieu, parce qu’elle sait. Elle sait…
 
Tous le regardent.
L’amour se dévoile et il est violenté. Cloué. Abandonné. Mon âme soupire et se plaint, mais sa plainte est louange. Parce qu’en Lui elle est.

L’huile sainte coule et panse les plaies vives…
Douleur de femme…
Douceur de femme…
En silence. 
 

dimanche 9 avril 2023

Humblement... Le Ressuscité !

 « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! » La joie nous atteint en ce jour nouveau que fit le Créateur et Sauveur de l’humanité : le motif en est clair, comme nous l’avons entendu dans la séquence pascale, « nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. » Pourtant, nous sommes dans un climat assez différent de celui de la vigile pascale : à la différence du récit de l’évangile de Matthieu entendu dans la nuit, dans celui de Jean, il n’est plus question de tremblement de terre, d’apparition d’ange et pour l’instant, de manifestation du Ressuscité. Il n’y a aucun fait miraculeux ou extraordinaire quand Marie-Madeleine, Pierre et le disciple bien-aimé arrivent au tombeau. Le seul objet de l’étonnement est la pierre enlevée et l’absence du corps de Jésus. « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » La nouveauté de ce jour réside donc en un vide, une absence inattendue. Que peut-on en conclure ? Le seul détail relevé par l’évangéliste est un suaire, roulé à part, à sa place, comme pour souligner que le corps n’a pas été enlevé précipitamment mais avec calme.
Avouons frères et sœurs que ce récit de Pâques est assez décevant pour nos attentes trop humaines. Nous aurions aimé peut-être un signe éclatant, une preuve irréfutable, un coup d’éclat. Non c’est le silence et l’absence : ils nous empêchent donc de verser dans le triomphalisme ; nous ne pouvons pas célébrer la Résurrection comme une évidence qui saute aux yeux et qui s’impose à tous. Nous sommes ramenés au fond à l’humilité. L’humilité : mais n’est-ce pas là une caractéristique typique de la présence du Seigneur Jésus, doux et humble de cœur ? Le Ressuscité demeure l’Agneau qui ne s’impose pas mais qui vient à nous humblement. Et c’est donc humblement que nous devons nous-mêmes nous approcher du tombeau vide.

C’est ce que dit saint Paul, à sa manière, en évoquant le rituel juif de la pâque avec l’agneau pascal et les pains azymes non fermentés. « Célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité. » Ce n’est pas le moment de nous enfler d’orgueil, de faire gonfler nos prétentions. La Pâque du Seigneur se célèbre avec des pains qui n’ont pas fermenté, signes d’humilité et de simplicité. « Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté. » Nous allons recevoir la présence du Ressuscité dans le signe du pain qui n’a pas fermenté, dans l’Eucharistie. Mais ce signe indique pour saint Paul ce que nous devons être. « Devenez ce que vous recevez. » (Saint Augustin) Il nous faut être humbles pour accueillir la présence du Ressuscité dans le signe de son absence du tombeau, comme dans celui de sa présence dans le pain et le vin.
Frère Jean Alexandre de l'Agneau OCD

dimanche 17 avril 2022

Christ est ressuscité !

 


Il est vraiment ressuscité !
Bonne fête de Pâque à tous !

Notre Dame de la Résurrection...

Sanctuaire de N D de Livron, (Caylus)
Nous ne savons pas ce qu’a été la rencontre entre Marie et Jésus ressuscité. L’Évangile ne nous en dit rien. Elle ne cherche pas parmi les morts celui qu’elle sait vivant.

Marie est la première créature à avoir été revêtue par la Résurrection de Jésus, à être fille de la Résurrection et à pénétrer dans le Royaume en son corps même, vivant parce que totalement livré à la puissance de l’Esprit Saint. Il n’est pas indifférent que cette première créature soit ici encore une femme, en qui éclate le salut de Dieu et la promesse, pour chacun de nous, de ce qui nous attend.

Notre-Dame de la Résurrection, Notre-Dame de l’Assomption, c’est-à-dire Notre-Dame de l’Apocalypse, est cette femme dont Dieu, dans les premières pages de la Genèse, avait donné la promesse :

             Alors Yahvé Dieu dit au serpent : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton  lignage et le sien, elle t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon » (Gn 3,15).

 Marie a affronté le serpent, le dragon qui avait séduit Eve et elle l’a vaincu par la protection et la grâce de Dieu même.

 Notre-Dame de Résurrection

Notre-Dame de Livron

Notre-Dame de délivrance

Notre-Dame couronnée d’étoiles et revêtue de soleil intercède pour nous :

            pour que soit libéré la femme de ce temps,

            pour qu’elle soit libérée de tout ce qui l’opprime et l’empêche d’être debout

            et libre devant Dieu.

            Pour qu’elle soit libérée de ses propres phantasmes et de ses propres tentations.

Montre à chaque femme de ce temps, la splendeur du don de Dieu en elle et par elle à l’homme, à l’Église et au monde.

Viens rendre à chaque femme sa transparence originelle

            afin qu’elle soit signe de vie, mère de vie,

            Eve libre et vivante.

Viens délivrer son regard, son corps et son cœur,

viens délivrer la gloire de Dieu en elle.

                                                Amen ! 

Georgette Blaquière, "La grâce d'être femme" 

lundi 5 avril 2021

Resucito !



Comme le coquelicot déchire l'étoffe trop riche des blés, 
 tu brûles le linge, brodé à nos initiales, de notre trépas.

Christian Bobin, le Christ aux coquelicots

dimanche 12 avril 2020

Entrons dans la joie du Ressuscité !

Quand le soleil chante "Christ est ressuscité !" pendant les laudes... (monastère de Martigné)

Belle fête de Pâque à tous !


La Pâque du Seigneur...


Bien des choses ont été annoncées par de nombreux prophètes en vue du mystère de Pâques qui est le Christ : A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

C'est lui qui est venu des cieux sur la terre en faveur de l'homme qui souffre ; il a revêtu cette nature dans le sein de la Vierge et, quand il en est sorti, il était devenu homme ; il a pris sur lui les souffrances de l'homme qui souffre, avec un corps capable de souffrir, et il a détruit les souffrances de la chair ; par l'esprit incapable de mourir, il a tué la mort homicide.

Conduit comme un agneau et immolé comme une brebis, il nous a délivrés de l'idolâtrie du monde comme de la terre d'Egypte ; il nous a libérés de l'esclavage du démon comme de la puissance de Pharaon ; il a marqué nos âmes de son propre Esprit, et de son sang les membres de notre corps.

C'est lui qui a plongé la mort dans la honte et qui a mis le démon dans le deuil, comme Moïse a vaincu Pharaon. C'est lui qui a frappé le péché et a condamné l'injustice à la stérilité, comme Moïse a condamné l'Egypte.

C'est lui qui nous a fait passer de l'esclavage à la liberté, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, de la tyrannie à la royauté éternelle, lui qui a fait de nous un sacerdoce nouveau, un peuple choisi, pour toujours. C'est lui qui est la Pâque de notre salut.

C'est lui qui endura bien des épreuves en un grand nombre de personnages qui le préfiguraient ; en Abel il a été tué ; en Isaac il a été lié sur le bois ; en Jacob il a été exilé ; en Joseph il a été vendu ; en Moïse il a été exposé à la mort ; dans l'agneau il a été égorgé ; en David il a été en butte aux persécutions ; dans les prophètes il a été méprisé.

C'est lui qui s'est incarné dans une vierge, a été suspendu au bois, enseveli dans la terre, ressuscité d'entre les morts, élevé dans les hauteurs des cieux.

C'est lui, l'agneau muet ; c'est lui l'agneau égorgé ; c'est lui qui est né de Marie, la brebis sans tache ; c'est lui qui a été pris du troupeau, traîné à la boucherie, immolé sur le soir, mis au tombeau vers la nuit. Sur le bois, ses os n'ont pas été brisés ; dans la terre, il n'a pas connu la corruption ; il est ressuscité d'entre les morts et il a ressuscité l'humanité gisant au fond du tombeau.
Sermon de Méliton de Sardes sur la Pâque

samedi 11 avril 2020

Veillée pascale

Veillée pascale, à Limogne en Quercy !
L'Exultet Pascal  avec l'assemblée des anges...

Merci au père Franz !

samedi 4 mai 2019

M'aimes-tu ?

Nous voulons évoquer l’échange entre Jésus et Pierre après la Résurrection, où Jésus demande trois fois à Pierre s’il l’aime : Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui dit à nouveau, une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » - « Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime. « Jésus lui dit : « Pais mes brebis. » Il lui dit pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois : « M'aimes-tu ? », et il lui dit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Pais mes brebis. « (Jn 21, 15-17).

Avant d’être un échange qui aurait une incidence sur le rôle de Pierre dans le collège des apôtres, le récit souligne avant tout, encore une fois, l’exigence de l’amour : la vocation de l’homme est d’abord d’aimer Dieu, hier, aujourd’hui, demain. Si l’amour de Dieu envers les hommes est constant, il n’en n’est pas ainsi pour l’amour des humains : nous pouvons aimer aujourd’hui, mais pas demain. Chaque jour Jésus nous demande : M’aimes-tu ? Chacun jour, comme Pierre, il nous incombe de répondre : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.

On peut voir dans le texte grec de cet échange une exigence d’amour encore plus élevée. La première et la deuxième fois que Jésus demande à Pierre : M’aimes-tu ?, le texte grec utilise le mot agapas, du substantif agapè, mot habituellement désigné pour exprimer l’Amour divin. Pierre répond avec le mot philo, du substantif philia, qui exprime l’amour humain. À la troisième échange, Jésus utilise le mot phileis et Pierre répond de nouveau avec le mot philo. On peut voir dans ce choix de verbes dans le texte grec un appel à un amour pour Jésus, pour Dieu, plus élevé que l’amour entre les hommes : Jésus nous invite à l’aimer, à aimer Dieu, avec le même amour que Dieu nous aime – Jésus nous avait déjà invité, dans le sermon sur la montagne, à être parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5,48).
Paul Ladouceur

dimanche 28 avril 2019

Ouvre la porte de ton ciel... Bx G. de Saint Thierry

Bourdichon, "gdes heures d'Anne de Bretagne"
Les richesses infinies de ta Gloire, Seigneur, étaient profondément cachées dans le ciel de ton Secret, jusqu'à ce que, par la lance du soldat, les Sacrements de notre rédemption se répandent du côté ouvert de ton Fils, notre Seigneur et notre Rédempteur ; de telle sorte que nous ne mettions plus, comme Thomas, nos doigts en Son côté, mais que nous entrions tout entiers jusqu'à ton Cœur, Jésus, par cette porte ouverte, là où la miséricorde est certaine, jusqu'à ton âme sainte, pleine de toute la plénitude de Dieu, pleine de grâce et de vérité, de notre salut et de notre consolation.

Ouvre-nous, Seigneur, la porte de l'arche de Ton côté, pour qu'entrent tous ceux que Tu sauveras de la venue de ce déluge qui inonde la terre ; ouvre-nous le Côté de ton Corps, pour qu'entrent ceux qui désirent voir les secrets du Fils, et qu'ils reçoivent les Sacrements qui en débordent et le prix de leur rédemption. 
Ouvre la porte de ton Ciel, pour que ceux que Tu as rachetés voient les biens du Seigneur sur la terre des vivants, eux qui peinent encore sur la terre des mourants ; qu'ils les voient et qu'ils les désirent, qu'ils brûlent et qu'ils courent, eux pour qui Tu as été fait la Voie par laquelle on va jusque-là, la Vérité à laquelle on va, la Vie pour laquelle on va : la Voie, exemple d'humilité ; la Vérité, exemple de pureté ; la Vie, celle qui est éternelle. 
Bienheureux Guillaume de Saint-Thierry

dimanche 21 avril 2019

"Qu’est-ce que le Printemps" Marie Noël










Alléluia ! Fais, ô soleil, la maison neuve ! 
Mes sœurs, que chacune se meuve
Avec des mains de ménagère et des doigts gais…
C’est Pâques ! Jetons hors les poussières obscures, 
Frottons de sable fin les clefs et les serrures, 
Pour que la porte s’ouvre en paix. 

Cirons doux, cirons vif les battants des armoires, 
La fenêtre en rit dans leurs moires ! 
Frottons ! Qu’elle se mire au luisant du parquet. 
Vêtons-lui ses rideaux de fraîche mousseline…
Quel ouvrage ! A-t-on cuit le gâteau d’avelines
Et mis sur la table un bouquet ? 

Alléluia ! Nous avons fini d’être mortes, 
De jeûner, de fermer nos portes, 
Le cœur clos et gardé par les effrois pieux. 
Le Prêtre a délivré la flamme et les eaux folles, 
Notre âme sort et s’amuse dans nos paroles
Et notre jeunesse en nos yeux.

Ouvre tout grand la porte à la Semaine Sainte. 
Mon cœur en moi sautille et tinte
Ainsi qu’une clochette en or vif qui se tut
Et s’en revient de Rome après les temps mystiques
Me donner l’envolée et le ton des cantiques
Pour l’allégresse du salut. 

Mais avec ma corbeille il faut que je m’en aille
Chercher les œufs frais dans la paille…
Aux vignes d’alentour ont fleuri les crocus
En rondes d’or et tenant leurs mains verdelettes
J’ai vu dans les fossés des nids de violettes
Et des coucous sur les talus. 

Les poules ont pondu très loin dans la campagne. 
Dans le matin qui m’accompagne ? 
Venez-Vous-en seul avec moi, mon Bien-Aimé…
Quelle parole avant d’y penser ai-je dite ? 
Où donc est ce Bien-Aimé-là, dis, ma petite ? 
Qui d’un tel Nom as-tu nommé ? 

Est-ce Jésus, ô moi qui ne connais point d’homme ? 
Le Dieu martyr que dans Son somme
Hier nous avons veillé toute la nuit au cœur, 
Pleurant d’amour sur Son tombeau, de deuil voilées ? 
Est-ce le Printemps doux et ses graines ailées
Qui nous a soufflé dans le cœur ? 

Mon bien-aimé, ce n’est qu’un mot, ce n’est personne. 
Mais de l’avoir dit je frissonne
Et je suis parfumée et je suis en rumeur
Comme une fiancée au roi qui l’aime offerte, 
Je frémis et me sens comme la terre, ouverte
Toute grande aux pieds du semeur. 

Quel germe au loin flottant va me voler dans l’âme ? 
Quel est le grain qu’elle réclame
Pour être avec les fleurs une fleur de l’été
Et pour porter des fruits quand passera l’automne ?… 
Il est doux, invisible et léger, il chantonne
A travers le vent enchanté.

Qu’est-ce que le Printemps, ô Jésus, mon doux Maître ? 
L’Ange des révoltes peut-être
Qui change d’un regard et la terre et les eaux
Pour me séduire et m’agite neuve et rebelle, 
Moi qui devrais vous être une calme chapelle
Ainsi que l’herbe et les rameaux. 

Ah ! De lui maintenant pourras-tu me défendre ? 
Ô Christ, il Te fallait l’attendre
Sur ta Croix de salut tous les jours sans guérir
Et me faire couler sur le cœur, de Tes plaies, 
Ton sang, pour que cherchant Tes épines aux haies, 
A Tes pieds j’adore mourir. 

Mais ce matin que l’Ange a remué la pierre, 
Ô Toi debout dans la lumière, 
Ressuscité de l’aube aux pieds couleur du temps, 
Toi qui dans le jardin as rencontré Marie
Que feras-Tu, jardinier de Pâques fleuries, 
Pour me défendre du Printemps ? 

 Marie Noël

jeudi 25 mai 2017

Rabbouni !

"Noli me tangere..." Atelier Marthe et Marie

Jésus lui dit : Mariam !
Celle-ci, s'étant retournée, lui dit en hébreu : Rabbouni !
Jésus lui dit : Ne me touche pas, μή μου άπτου,
car je ne suis pas encore monté vers le Père…
Jean 20 16-17

dimanche 16 avril 2017

Exultet !



Exultet !

Nous te louons, splendeur du Père. Jésus, Fils de Dieu.
Qu’éclate dans le ciel la joie des anges !
Qu’éclate de partout la joie du monde
Qu’éclate dans l’Eglise la joie des fils de Dieu
La lumière éclaire l’Eglise,
La lumière éclaire la terre, peuples, chantez !
Voici pour tous les temps l’unique Pâque,
Voici pour Israël le grand passage,
Voici la longue marche vers la terre de liberté !
Ta lumière éclaire la route,
Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici pour Israël le grand passage,
Voici la longue marche vers la terre de liberté !
Ta lumière éclaire la route,
Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici la liberté pour tous les peuples,
Le Christ ressuscité triomphe de la mort.
Ô nuit qui nous rend la lumière,
Ô nuit qui vit dans sa Gloire le Christ Seigneur !
Amour infini de notre Père,
suprême témoignage de tendresse,
Pour libérer l’esclave, tu as livré le Fils !
Bienheureuse faute de l’homme,
Qui valut au monde en détresse le seul Sauveur !
Victoire qui rassemble ciel et terre,
Victoire où Dieu se donne un nouveau peuple
Victoire de l’Amour, victoire de la Vie.
Ô Père, accueille la flamme,
Qui vers toi s’élève en offrande, feu de nos cœurs !
Que brille devant toi cette lumière !
Demain se lèvera l’aube nouvelle
D’un monde rajeuni dans la Pâque de ton Fils !
Et que règnent la Paix, la Justice et l’Amour,
Et que passent tous les hommes
De cette terre à ta grande maison, par Jésus Christ !