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dimanche 26 mars 2023

Présence de Dieu...



La présence de Dieu qui sanctifie nos âmes est cette habitation de la Trinité qui s'écoule au fond de nos cœurs, lorsqu'ils se soumettent à la divine volonté... 
Jeanne Marie Guyon, L'abandon à la divine providence, 
(longtemps attribué au père J.P. de Caussade) 

dimanche 19 mars 2023

De la braise sous nos cendres...


L'estime de nous-mêmes vient à manquer ? Plutôt que de nous lamenter et de nous enrouler dans la culpabilité ou le sentiment stérile d'être des pécheurs incorrigibles, repérer les petits pas que nous pourrions faire pour mieux habiter avec nous-mêmes et laisser le Seigneur nous dire : "Je t'aime tel que tu es : quand tu l'auras compris, tente d'accorder ta vie à l'amour que j'ai pour toi." C'est de la braise sous nos cendres...

Raphaël Buyse La Chronique, la Vie 16/02/2023

dimanche 12 mars 2023

Cendres... De la braise sous nos cendres...


Nos relations sont compliquées ? Plutôt que de nous lamenter de ne pas savoir aimer le monde entier, de ne plus supporter untel, descendre vers ce qui nous est possible, écouter notre désir d'aller plus loin dans la rencontre des autres, et entendre les voix silencieuses qui nous disent : "Tu sais, je ne suis pas tout à fait celui que tu crois : viens donc me rencontrer." C'est de la braise sous nos cendres...

Raphaël Buyse La Chronique,
la Vie 16/02/2023

dimanche 5 mars 2023

Cendres... descendre, suite.

Le carême n'a rien d'un ramonage de cheminée. C'est un temps pour descendre sous la cendre et y trouver l'incandescence enfouie en nous. Alors, dans la nuit de Pâques qui ne se réduit jamais à la case d'un calendrier, un feu nouveau naîtra au cœur de ces ténèbres que nous appelons communément la mort. Le Christ ne nous laissera jamais nous éteindre : sous la cendre, sa promesse...  

Alors ? Changer de vie en décidant à la force des poignets de prendre de bonnes résolutions ? Nous ne saurions les tenir ! Plus simplement, repérer les désirs enfouis et demander au grand Vivant de souffler sur eux pour les remettre en vie et nous donner au monde. Notre Prière est difficile ? Plutôt que de nous lamenter de ne pas savoir tenir, descendre vers ce qui est possible, écouter notre désir et la voix du Seigneur qui -doucement- murmure en nous :"Reviens !" C'est de la braise sous nos cendres...


Raphaël Buyse La Chronique, (la Vie, 16 février 2023)
 

dimanche 26 février 2023

Cendres... Il faut descendre


Il va falloir descendre ! Lorsque le bois semble avoir tout donné, quand nos foyers semblent s'éteindre, subsistent, mais en dessous, quelques braises ardentes. Sous la cendre elles rougeoient encore, bien plus longtemps qu'on ne le pense ! Quand la nuit et le froid semblent gagner la partie, il est toujours possible, à partir d'elles, d'allumer un feu nouveau qui réchauffera toute la maison. Les cœurs aussi y prendront leur lumière. 
Magnifique symbolique : sous la cendre qui marque nos fronts sommeille le feu qui n'attend qu'à reprendre. C'est l'heure de repérer le charbon incandescent qui dort en nous, de veiller sur lui et de le maintenir au chaud en nous. Et d'appeler sur nous le grand Souffle : pendant 40 jours, il fera son oeuvre. 

Cendres en nous, les vieux pastiches sur Dieu, les expressions désuètes de la foi, nos regards jaunis sur les autres et sur nous-mêmes. Cendres en nous, notre désespérance et nos tristesses. Il faut descendre. Là-dessous, quelques braises n'attendent qu'à faire renaître le feu d'une joie simple et profonde. 
Raphaël Byuse (la Vie 16 février 2023)

mercredi 22 février 2023

Cendres...


C'est l'hiver. Les vignerons sont déjà dans les vignes à retailler les ceps. Il fait froid. La terre est verglacée. Ici et là, des petits tas de cendres attendent que la nature refasse son oeuvre... 
Le mystère de Pâques commence par le Carême et conduit à la Pentecôte : quelques cendres nous préparent à des langues de feu! 
[...] 
Parce que c'est vrai que notre monde et nos vies ressemblent souvent à de vieux cendriers refroidis qui sentent la solitude et le tabac froid... Le carême est ce temps pour réactiver le feu... 
Raphaël Buyse 
Chronique, (la Vie 16 février 2023) 

dimanche 20 mars 2022

Chemin de Carême... la joie parfaite par les pères du désert.

Abba inconnu : 

Un frère demande à un ancien : «  Dis-moi : Comment me sauver ? ».

L'ancien lui répond : 

« Si tu peux être injurié et le supporter, c'est une grande chose, plus grande que toutes les vertus ».

Chemin de Carême... la joie parfaite par St François.

 

Comment Saint François, cheminant avec frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite.

Comme saint François allait une fois de Pérouse à Sainte Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela frère Léon qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : » O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n'est pas point la joie parfaite. »

Et saint François allant plus loin l'appela une seconde fois : » O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, la parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

Marchant encore un peu, saint François s'écria d'une voix forte : » O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait prophétiser et révéler non seulement les choses futures, mais même les secrets des consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

Allant un peu plus loin, saint François appela encore d'une voix forte : » O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre, et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

Et faisant encore un peu de chemin, saint François appela d'une voix forte : » O frère Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris que là n'est point la joie parfaite. »

Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : » Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : » Quand nous arriverons à Sainte Marie des Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : » Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : » Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : » Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : » Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus irrité encore : » ceux-ci sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous roule dans la neige, et nous frappe de tous les noeuds de ce bâton, si tout cela nous le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite...



dimanche 13 mars 2022

Chemin de Carême... l'humilité.

Un disciple trouve un ancien en train de pleurer dans sa cellule et lui demande : "Père que pleures-tu?". Et l’ancien lui répond: "Mes fautes, mon fils."
Le frère s'étonne: "Tu n’as pas de faute, père". Et l’ancien de répondre: "En vérité, s’il était permis de voir mes fautes, quatre autres avec moi ne suffiraient pas à les pleurer" 

On demanda à un vieillard : "Comment l’âme acquiert-elle l’humilité?" Et il répondit: "Lorsqu’elle ne se soucie que de ses propres fautes." 
Apophtegmes des Pères, 

dimanche 6 mars 2022

Chemin de Carême... se laisser aimer


Le Seigneur nous aime avec tendresse. Le Seigneur connaît cette belle science de la caresse. La tendresse de Dieu : il ne nous aime pas en paroles ; il s’approche et, en étant proche de nous, il nous donne son amour avec toute la tendresse possible . Proximité et tendresse sont donc les deux aspects de l’amour du Seigneur, qui se fait proche et donne tout son amour également dans les plus petites choses, avec tendresse . Toutefois, il s’agit d’un amour fort. Car proximité et tendresse nous font voir la force de l’amour de Dieu .

Cela peut sembler une hérésie, mais la vérité est plus grande : il est plus difficile de se laisser aimer par Dieu que de l’aimer ! Voilà quelle est la manière de lui redonner tant d’amour : ouvrir notre cœur et nous laisser aimer. Le laisser s’approcher de nous, et le sentir proche. Le laisser être tendre, nous caresser . Cela est très difficile : nous laisser aimer par lui. Et cela est peut-être ce que nous devons demander aujourd’hui : Seigneur je veux t’aimer, mais enseigne-moi la science difficile, l’habitude difficile de me laisser aimer par toi, de te sentir proche et de te sentir tendre.  
Pape François, 
homélie à la chapelle de la maison Ste Marthe en la fête du Sacré Coeur 

samedi 26 février 2022

Le jeune homme et l'ermite...

Sant Aniol d'Aguja
Un jeune homme vint un jour chez un ermite et lui dit :

"Je suis déçu de mon église et je cherche une communauté parfaite. 

Alors le vieillard le conduisit vers sa vieille chapelle et lui dit :

"Que vois-tu sur ces vieux murs ?

- De la mousse et de mauvaises herbes, répondit le jeune homme surpris.

- Tu vois, continua l'ermite, Dieu habite pourtant cet endroit. Il en est ainsi de l'église. Elle ne peut être ni parfaite ni pure, car elle est faite d'hommes. 

Toi aussi tu es un homme, et même si tu découvres la communauté parfaite, elle ne le sera plus dès l'instant où tu y entreras."


mercredi 17 février 2021

Mots... Les Cendres

 Le Carême 2021... 

Une image et un mot... C'est tout. 

Notre coeur accueillant à l'Esprit fera le reste. 

But




dimanche 29 mars 2020

Carême, Lazare(s)...


…Si quelqu’un vient des morts vers eux, ils feront pénitence. Ce que le riche suppose du cœur de tous, ce qu’il attend des désirs de tous, ce qu’il attribue aux vœux de tous les humains, tous nous le susurrons : Oh! Si quelqu’un venait de chez les morts, et rapportait ici ce qui s’y passe, tout le monde le croirait ! Ce genre de discours est celui de personnes qui doutent ! Qui vient ici d’où personne ne vient ? Qui prouvera qu’après la mort on existe encore ?

Car comme le riche l’avait demandé, Dieu envoya Lazare dans un autre Lazare…

Et le Christ venu du ciel et revenu lui-même des enfers, a enseigné par la parole et a confirmé ce qui est réservé aux justes dans le ciel, et quels sont les maux que l’on doit s’attendre à trouver en enfer. Mais peut-être que nous ne croyons pas non plus en ces choses, et que nous ne voulons pas que le Christ revienne, parce que nous ne voulons pas que le monde passe, mais surtout parce que nous nous lamentons de la disparition des vices.
Le Christ n’est pas venu mettre en échec la vie mais la mort. Il est venu mettre la mort en échec, non la vie, rappeler le monde à Lui, non le détruire, anéantir les vices, non réduire à rien sa créature. Prions, mes frères, pour qu’à son retour le Christ nous trouve capables de participer à son règne, selon son désir et son commandement.
St Pierre Chrysologue, 66ème sermon 

dimanche 22 mars 2020

Carême, la lumière du monde...



Au début de son évangile Saint Jean nous dit dans le prologue: “Le Verbe était la lumière véritable qui éclaire tout homme; il venait dans le monde. Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu”...  
 ...Jésus vit un homme qui n’a pas de nom, qui ne demande rien et qui était aveugle depuis sa naissance. Dieu ne passe pas outre la misère de ses enfants: ”J’ai vu, oui j’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu ses cris; je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer, dit Dieu à Moise dans le livre de l'Exode. Nous sommes bien la seule religion qui ose prétendre que ce n’est pas l’homme qui cherche Dieu, mais Dieu qui inlassablement vient à la recherche de l’homme qui erre en exil loin de sa Terre Promise. Impossible d’imputer à ce malheureux aveugle la responsabilité de sa maladie: elle est de naissance. Cet homme ne fait que manifester dans sa chair l’état de cécité de notre humanité tout entière depuis qu’elle est privée de la grâce divine. En voyant l’aveugle, Jésus reconnaît pourtant celui en qui l’œuvre de Dieu devait se manifester. 
Quelle est cette œuvre de Dieu, cette œuvre du Père? Dans le discours du pain de Vie, Jésus nous donne la réponse: “L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’il a envoyé”. Son œuvre est de nous éclairer de la lumière de la foi. L’œuvre que Jésus réalise, et à laquelle il associe ses disciples quand il dit: “il nous faut réaliser”, c'est de manifester l’action de Dieu et révéler ainsi sa bienveillance paternelle envers les hommes. C’est bien le même Père qui aux origines façonna l’homme avec la glaise prise du sol, qui maintenant avec la salive et les mains de son Fils, fait  de la boue qu’il applique sur les yeux de l’aveugle. Autrement dit, en guérissant l’aveugle-né, Jésus pose un acte de révélation de sa vraie nature, il est l’Envoyé du Père, venu libérer les hommes de la nuit du péché et faire briller sur eux la lumière de Dieu. 
Lors de la fête des Tentes, on lavait l’autel du Temple avec de l’eau de Siloé pour signifier la purification du peuple et obtenir de Dieu la fécondité des terres. En demandant à l’aveugle-né de s’y laver: ”Va te laver à la piscine de Siloé”, Jésus l’introduit dans une vie nouvelle qui va se révéler féconde pour cet homme. Et soulignant la signification du nom de la source, Siloé, c’est-à-dire l'“Envoyé”, saint Jean affirme que par cette eau, d’une part, Jésus se révèle comme l”Envoyé” du Père, et, d’autre part, l’aveugle est constitué “envoyé” de Jésus, témoin fidèle de celui qui l’a guéri... ...Plongé avec le Christ dans les ténèbres de la mort, enseveli avec lui en terre, l’aveugle va être illuminé par l’Esprit, qui l’introduira dans la vie même du Christ ressuscité. 
Le contraste est impressionnant: celui qui ne voit pas au commencement croit en Jésus, et ceux qui voient ne croient pas. C’est tout un chemin de foi que parcourt l’aveugle et il est nous donné comme exemple et modèle. L’aveugle-né, en effet croit immédiatement à la parole de Jésus, avant même d’être guéri. Il connaît le nom de Jésus, mais ne sait rien de plus. Il lui faut passer de la lumière des yeux à la lumière de la foi. Autour de lui, la division apparaît et s’installe. 
Peut-être, pour l’aveugle comme pour nous, la foi doit-elle encore être éprouvée par la contradiction, purifiée par l’épreuve, fortifiée par le témoignage, jusqu’à ce qu’enfin le Seigneur se révèle dans une seconde rencontre qui nous conduise, lui comme nous, à choisir résolument et définitivement Jésus comme notre Seigneur et Sauveur adoré. “Je crois Seigneur”, et il se prosterne devant la divinité du Fils de Dieu. La guérison de l’aveugle-né l’a conduit à la plénitude de la foi en Jésus. L’ancien aveugle est ainsi la figure de l’illumination baptismale dans laquelle nous recevons Jésus, lumière du monde, qui vient conduire chaque homme vers le Père. 
Au commencement de notre évangile Jésus a dit: ”Il nous faut réaliser l’œuvre de Dieu”. Nous qui sommes devenus par le baptême “enfants de lumière”, nous devons transmettre aux autres cette lumière de la foi par le témoignage de notre vie...
P. Philippe Vanderheyden Monastère de Chevetogne




dimanche 15 mars 2020

Carême, rencontre...


"Jésus donc, fatigué par la route, s'était assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure. Déjà commencent les mystères. Car ce n'est pas sans raison que Jésus est fatigué ; car ce n'est pas sans raison qu'est fatiguée la Force de Dieu : car ce n'est pas sans raison qu'est fatigué celui qui refait les forces des fatigués ; car ce n'est pas sans raison qu'est fatigué celui dont l'abandon cause nos fatigues, dont la présence nous réconforte. Jésus cependant est fatigué, et il est fatigué par la route ; il s'assied, et il s'assied au bord du puits, et c'est à la sixième heure qu'il s'assied, fatigué. Tous ces détails signifient quelque chose, ils veulent indiquer quelque chose ; ils nous rendent attentifs, ils nous exhortent à frapper. Qu'il nous ouvre donc lui-même, et à nous comme à vous, celui qui a daigné nous exhorter en disant : Frappez et l'on vous ouvrira. C'est pour toi que Jésus est fatigué par la route. Nous trouvons Jésus qui est la Force même, et nous trouvons Jésus qui est faible. Jésus fort et faible, fort car au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu ; il était au commencement auprès de Dieu. Veux-tu voir à quel point ce Fils de Dieu est fort ? Tout par lui a été fait et sans lui rien n'a été fait, et sans peine il a tout fait. Qu'y a-t-il donc de plus fort que celui par qui, sans peine, tout a été fait ? Veux-tu connaître sa faiblesse ? Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous. La force du Christ t'a créé, la faiblesse du Christ t'a recréé. La force du Christ a donné l'existence à ce qui n'était pas, la faiblesse du Christ a préservé de la mort ce qui était. Il nous a créés par sa force, il nous a recherchés par sa faiblesse.

[...] Vient une femme. Figure de l'Eglise qui n'était pas encore justifiée, mais qui allait bientôt le devenir, car telle sera l'œuvre de la parole. Elle vient sans rien savoir, elle le rencontre, et il s'entretient avec elle. [...] Ecoutons-nous donc en elle, reconnaissons-nous en elle et en elle rendons grâce à Dieu pour nous. Elle était une figure en effet, et non pas la réalité ; et parce qu'elle-même offrait par avance une figure, elle est aussi devenue réalité. Car elle a cru en celui qui nous la proposait comme figure. Elle vient donc puiser de l'eau. Elle était venue simplement puiser de l'eau, comme les hommes ou les femmes ont coutume de le faire...."

Saint Augustin, Homélie XV sur l'Evangile de Jean