dimanche 31 décembre 2017

Prière à la sainte Famille, pape François


Jésus, Marie et Joseph, vers vous, Sainte Famille de Nazareth, aujourd’hui nous tournons le regard avec admiration et confiance; en vous nous contemplons la beauté de la communion dans l’amour véritable; à vous nous confions toutes nos familles, afin que se renouvellent en elles les merveilles de la grâce.
Sainte Famille de Nazareth, école séduisante du saint Évangile: apprends-nous à imiter tes vertus avec une sage discipline spirituelle, donne-nous un regard limpide qui sache reconnaître l’œuvre de la Providence dans les réalités quotidiennes de la vie.
Sainte Famille de Nazareth, gardienne fidèle du mystère du salut: fais renaître en nous l’estime du silence, rends nos familles cénacles de prière, et transforme-les en de petites églises domestiques, renouvelle le désir de la sainteté, soutiens la noble peine du travail, de l’éducation, de l’écoute, de la compréhension réciproque et du pardon.
Sainte Famille de Nazareth, réveille dans notre société la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, bien inestimable et irremplaçable. Que chaque famille soit une demeure accueillante de bonté et de paix pour les enfants et pour les personnes âgées, pour qui est malade et seul, pour qui est pauvre et dans le besoin.

Jésus, Marie et Joseph, nous vous prions avec confiance, nous nous remettons à vous avec joie. Amen.
Pape François

dimanche 24 décembre 2017

Joyeux Noël !


Homélie pour la naissance du Sauveur St Basile le Grd

Dieu sur terre, Dieu parmi les hommes ! Ce n'est plus celui qui donne sa loi au milieu des éclairs, au son de la trompette sur la montagne fumante, au sein de l'obscurité d'un orage terrifiant, mais celui qui s'entretient avec douceur et bonté dans un corps humain avec ses frères de race. Dieu dans la chair ! Ce n'est plus celui qui n'agit que par moments, comme chez les prophètes, mais celui qui assume pleinement la nature humaine et, par sa chair qui est celle de notre race, élève à lui toute l'humanité.
Comment donc, diras-tu, la lumière est-elle venue en tous par un seul ? De quelle manière la divinité est dans la chair ? Comme le feu dans le fer : non pas en se déplaçant, mais en se communiquant. Le feu en effet ne s'élance pas vers le fer, mais demeurant à sa place, il lui communique sa propre force. En cela il n'est nullement diminué mais il remplit entièrement le fer auquel il se communique. De la même manière, Dieu, le Verbe, qui a demeuré parmi nous (Jn 1,14), n'est pas sorti hors de lui-même ; le Verbe qui s'est fait chair ne fut pas soumis au changement ; le ciel ne fut pas privé de celui qui le contenait et la terre accueillit en son propre sein celui qui est dans les cieux...

Pénètre-toi de ce mystère : Dieu est venu dans la chair afin de tuer la mort qui s'y cache. De même en effet que les remèdes et les médicaments triomphent des facteurs de corruption lorsqu'ils sont assimilés par le corps, et de même que l'obscurité qui règne dans une maison est dissipée par l'entrée de la lumière, ainsi la mort qui tenait en son pouvoir la nature humaine fut anéantie par l'avènement de la divinité. De même que dans l'eau la glace l'emporte sur l'élément liquide tant qu'il fait nuit et que s'étend l'obscurité, mais se dissout quand vient le soleil, sous la chaleur de ses rayons : ainsi la mort a régné jusqu'à l'avènement du Christ, mais lorsqu'apparut la grâce salvatrice de Dieu et que s'est levé le Soleil de justice, la mort fut engloutie en cette victoire (cf 1 Cor. 15,54), n'ayant pu supporter le séjour de la vraie vie. O profondeur de la bonté de Dieu et de son amour pour les hommes ! (cf. Rom. 11,33 ; Tite 3,4)...

Rendons gloire avec les bergers, dansons en choeur avec les anges, car un sauveur est né aujourd'hui, qui est le Christ Seigneur (Lc 2,11). Il est le Seigneur qui nous est apparu, non dans sa condition divine, afin de ne pas épouvanter notre faiblesse, mais dans la condition d'un esclave (cf. Phil. 2,6-7), afin de libérer ce qui était réduit en servitude. Qui aurait le coeur assez lâche et ingrat pour ne pas se réjouir et exulter d'allégresse devant ce qui nous arrive ? C'est une fête commune à toute la création... Nous aussi, crions notre joie ; donnons à notre fête le nom de théophanie. Fêtons le salut du monde, le jour de la naissance de l'humanité. Aujourd'hui la condamnation d'Adam est levée. On ne dira plus : Tu es terre et tu retourneras à la terre (Gen. 3,19), mais : "Uni à celui qui est dans les cieux, tu seras élevé au ciel ".
 St Basile

dimanche 17 décembre 2017

Pas étonnant, dit Dieu

Pas étonnant, dit Dieu.

que notre histoire soit tissée de rendez-vous manqués !
Vous m'attendez dans la toute-puissance,

et je vous espère dans la fragilité d'une naissance !
Vous me cherchez dans les étoiles du ciel,

et je vous rencontre dans les visages qui peuplent la terre !
Vous me rangez au vestiaire des idées reçues

et je viens à vous dans la fraîcheur de la grâce !
Vous me voulez comme une réponse,

et je me tiens dans le bruissement de vos questions !
Vous m'espérez comme un pain

et je creuse en vous la faim !
Vous me façonnez à votre image,

et je vous surprends dans le dénuement d'un regard d'enfant !
Mais, dit Dieu, sous le pavé de vos errances,

un Avent de tendresse se prépare,
où je vous attends comme la nuit attend le jour.



 Francine Carillo

mardi 12 décembre 2017

St Macaire le Grand : par la prière, veiller dans l’attente de Dieu...

Il ne faut pour prier ni gestes, ni cris, ni silence, ni agenouillements. Notre prière, à la fois sage et fervente, doit être attente de Dieu, jusqu’à ce que Dieu vienne et visite notre âme par toutes ses voies d’accès, tous ses sentiers, tous ses sens. Trêve de nos silences, de nos gémissements et de nos sanglots : ne cherchons dans la prière que l’étreinte de Dieu.
 Dans le travail, n’employons-nous pas tout notre corps à l’effort ? Tous nos membres n’y collaborent-ils pas ? Que notre âme elle aussi se consacre tout entière à sa prière et à l’amour du Seigneur ; qu’elle ne se laisse pas distraire ni tirailler par ses pensées ; qu’elle se fasse pleine attente du Christ. Alors le Christ l’illuminera, il lui enseignera la prière véritable, il lui donnera la supplique pure et spirituelle qui est selon Dieu, l’adoration « en esprit et en vérité » (Jn 4,24).
 Celui qui exerce un commerce ne cherche pas simplement à réaliser un gain. Il s’efforce aussi par tous les moyens de le grossir et de l’accroître. Il entreprend de nouveaux voyages et renonce à ceux qui lui semblent sans profit ; il ne part qu’avec l’espérance d’une affaire. Comme lui, sachons conduire notre âme sur les voies les plus diverses et les plus opportunes, et nous acquerrons, ô gain suprême et véritable, ce Dieu qui nous apprend à prier dans la vérité.
 Le Seigneur se pose dans une âme fervente, il en fait son trône de gloire, il s’y assied et y demeure.
Saint Macaire le Grand (IVe siècle)

Homélies spirituelles, n° 33

dimanche 3 décembre 2017

Avent 2017

Il y avait là un jeune Anglais catholique qui m'a donné pour la première fois l'idée d'une vertu surnaturelle des sacrements, par l'éclat véritablement angélique dont il paraissait avoir été revêtu après avoir communié. Le hasard -car j'aime toujours mieux dire hasard que Providence- a fait de lui, pour moi, vraiment un messager. Car il m'a fait connaître l'existence de ces poètes anglais du XVIIème siècle qu'on nomme métaphysiques. Plus tard en les lisant, j'y ai découvert le poème dont je vous ai lu une traduction malheureusement bien insuffisante, celui qui est intitulé Amour (*). Je l'ai appris par cœur. Souvent, au moment culminant des crises violentes de maux de tête, je me suis exercée à le réciter en y appliquant toute mon attention et en adhérant de toute mon âme à la tendresse qu'il renferme. Je croyais le réciter seulement comme un beau poème, mais à mon insu cette récitation avait la vertu d'une prière.
C'est au cours d'une de ces récitations que, comme je vous l'ai écrit, le Christ lui-même est descendu et m'a prise.

Voici le texte de ce poème dans une traduction qu'on a bien voulu me faire :


                                                                                                                              Simone Weil, "Attente de Dieu"

* AMOUR

L'Amour m'accueillit ; pourtant mon âme recula
Coupable de poussière et de péché.
Mais l'Amour clairvoyant, me voyant hésiter
Dès ma première entrée,
Se rapprocha, demandant doucement
S'il me manquait quelque chose.

"Un invité, répondis-je, digne d'être ici."
L'Amour dit  : "Tu seras lui."
Moi, le méchant, l'ingrat  ? Ah mon aimé
L'Amour prit ma main et répondit en souriant :
"Qui a fait ces yeux, sinon moi ?

— C'est vrai Seigneur, mais je les ai souillés ; que ma honte aille où elle mérite.
— Et ne sais-tu pas, dit l'Amour, qui a pris sur lui le blâme ?
— Mon aimé, alors je servirai.
— Il faut t'asseoir, dit l'Amour, et goûter à mes mets. "
Ainsi je m'assis et je mangeai.



dimanche 26 novembre 2017

Quel Royauté ?

Bourdichon 
Longtemps, la plupart des chrétiens ont confondu le règne du Christ, le Royaume dont parlent les évangiles, avec l'extension planétaire du christianisme. Soumission de tous les hommes à l'emprise de la religion. Cela passait par la religion d'État, les pouvoirs civils n'étant que le « bras séculier » de l'autorité ecclésiastique. L'Histoire nous a obligés à revoir cela et à nous demander ce que pouvait bien signifier le thème de la Royauté universelle du Christ. On s'est alors souvenu que Jésus avait dit à Pilate que sa royauté n'était pas de ce monde, qu'il avait refusé de régler les questions d'héritage et prescrit de rendre à César ce qui était à César. On en est venu à penser que la royauté du Christ s'exerce sur les consciences : ceux qui croient en lui adoptent la Loi d'amour qu'il est venu proposer au monde. Jésus répète que personne ne peut venir à lui s'il n'est attiré par le Père. Toujours à Pilate, il dit: «Quiconque est de la vérité écoute ma voix.» C'est l'attraction, l'attrait, de ce qui nous fait vraiment hommes qui fonde le pouvoir du Christ sur nous : l'appel à être qui vient de la création. C'est par un choix libre que chacun le place au-dessus de tout. Fort bien! Mais la foi religieuse peut-elle se réduire à la sphère du privé pris au sens d'individuel? Parce que la Loi du Royaume est l'amour, cela dépasse la conscience individuelle pour passer dans le domaine de la relation, où nous rencontrons le social, l'économique, le politique.
Sur qui s'exerce ce pouvoir ?
Paul répète que le Christ s'est élevé au-dessus de toute «puissance, domination, principautés». On le sait, il désigne par ces termes non seulement les pouvoirs humains mais aussi les puissances astrales, les «armées célestes», c'est-à-dire les lois de la nature. Tout ce qui pèse sur notre liberté et l'entrave. La Royauté du Christ, la soumission à la vérité sont libération. «La vérité vous rendra libres.» Et la vérité, l'homme totalement vrai et parachevé, c'est lui. Il prend le pouvoir sur «tout ce qui nous est contraire». Non que ces « contraires » et contraintes disparaissent de nos vies mais, comme la Croix représentative de tout mal, ils sont asservis à produire leur contraire : la liberté et la vie. Le «monde» nous en veut d'étaler aux yeux de tous cette vérité que l'on préfère ne pas voir. Les disciples du Christ, quand ils le suivent vraiment, sont intolérables à tous ceux qui ont le culte de la puissance, de l'excellence, de l'argent, de la domination. D'une certaine façon, nous sommes la mauvaise conscience du monde dans ses pratiques perverses. Comment ne pas haïr ceux qui prétendent que le plus grand est celui qui sert, que le roi prend la place de l'esclave ; et que c'est par cet abaissement qu'il devient «le Seigneur» (Philippiens 2,5-11)? Tel est le roi que nous célébrons aujourd'hui. Les maîtres de ce monde doivent lui être soumis, c'est-à-dire exercer leur fonction comme un service. Sinon ils ne sont rien.
Où trouver le Roi ?
Il faudrait parler du roi berger, ce chef du troupeau qui est au service de la vie de ses brebis. Du roi juge, pour dire qu'en réalité c'est nous qui nous jugeons et déjugeons quand nous rompons le lien de l'amour. Il faudrait aussi parler du temps de l'instauration du Royaume, pour souligner qu'il n'est ni dans un temps ni dans un espace particuliers mais qu'il les surplombe et les pénètre à travers ceux qui l'accueillent ici et maintenant : «Le Royaume de Dieu est parmi vous» ou «au milieu de vous». Dès que quelque part un être humain se met d'une façon ou d'une autre au service de ses frères, donc dès qu'il se laisse gouverner par l'amour, le Royaume est là. Même s'il n'a pas reçu le Baptême, même s'il n'a jamais entendu parler du Christ, il est enfant de Dieu, fils du Roi. C'est bien ce que nous dit l'évangile du jour: quand tout ce qui est caché viendra au grand jour, ces hommes et ces femmes découvriront dans l'émerveillement d'une joie indicible qu'ils s'étaient mis au service de celui par lequel existe tout ce qui existe. Quant à nous qui avons reçu l'Évangile, nous sommes le peuple des témoins de cette grandiose œuvre de Dieu. Ayant lu ou entendu Matthieu 25, nous savons, nous, que le plus grand prend le visage du plus petit, et même du plus minable. Tous nos frères, même «les publicains et les pécheurs», sont épiphanie, révélation, du visage de Dieu. Effigie royale.
Père Marcel Domergue, sj


L’attendons-nous ?



[...]   Nous savons que le Christ doit revenir. Mais l’attendons-nous ? Ou, mieux, qu’attendons-nous de Lui ? Qu’il résolve nos problèmes, arrange nos petits et grands tracas ?
Il est vrai que l’attente d’un hypothétique retour du Christ, sans cesse remis à plus tard, s’est essoufflée, au point qu’il nous arrive peut-être de douter qu’Il revienne jamais… Mais peut-être nous trompons-nous quant à son retour. C’est justement ce que nous apprend la parabole de ce dimanche : le Christ ne cesse de venir, il ne cesse de venir jusqu’à nous, certes de manière incognito, mais pourtant tout à fait reconnaissable puisqu’il vient à nous sous la figure de l’homme et de la femme en détresse. Et il nous indique que la juste manière, non seulement de l’attendre, mais aussi de le rencontrer, consiste à faire miséricorde à ceux qui ont en besoin.

C’est ainsi que la parabole nous détourne de l’attente vaine d’un messie ou d’un sauveur ; le Christ est venu il y a deux mille ans pour nous apprendre qu’il ne cesse de venir en s’identifiant à celles et ceux qui manquent de nourriture, d’attention et d’amour. Il est de coutume de dire que le Christ reviendra à la fin des temps ; mais cette conception est naïve et, pour tout dire, assez fausse… Le Christ est précisément venu pour changer la qualité du temps, pour transformer notre attente en présence à l’autre qui souffre. Le temps du Christ, c’est le temps offert pour nous rendre attentifs à nos frères et soeurs. Ne perd son temps que celui qui le gaspille tout en se préoccupant uniquement de lui-même. Certes, ce temps nouveau de la gratuité échappe à nos logiques marchandes, économiques, à la fatalité du « time is money » ; la rentabilité qui est maintenant exigée de tous n’a rien à voir avec la fécondité du temps ouvert à la rencontre. L’évangile se moque de la rentabilité ; il demande : toute cette fatigue… pour quoi ? Pour quoi faire ? Pour être qui ?

Ce que je n’ai pas le temps de faire, c’est souvent une occasion manquée, doublement faut-il préciser : on perd et le frère et Celui qui s’identifie avec lui : le Christ.

Il est temps, si j’ose dire, de remettre les pendules à l’heure !

La parabole de ce dimanche est à entendre comme le testament du Christ : il nous dit quoi faire pour être contemporains de sa venue maintenant. Il nous ne demande pas de l’attendre mais de le recevoir dans la personne de celui qui souffre. Ou, s’il convient de désirer la venue du Christ, son attente n’est pas autre chose que notre vigilance à le rencontrer tous les jours, lorsque nous acceptons de fendre la cuirasse de notre égoïsme. Il faut donc le dire avec force : il n’y a pas d’autre venue du Christ à espérer que celle-là, quotidienne, en quelque sorte ordinaire…

Cela signifie encore qu’il faille nous méfier de ce que nous appelons la spiritualité. On entend dire qu’il a un retour du spirituel. Soit, mais qu’est-ce qu’une spiritualité qui confinerait au repliement sur soi ? Alors que tout l’évangile nous enjoint à prendre soin de l’autre… Ceux qui disent : « Quand t’avons-nous vu malade, en prison… ? » n’étaient pas des êtres durs, mais des personnes pieuses et vertueuses qui pensaient que Dieu s’identifie avec ceux qui font ce qui est juste alors que le Christ nous révèle que Dieu s’identifie à ceux qui ont besoin de miséricorde…

Je termine alors par une autre histoire qui nous a été transmise par un saint belge, et oui, ça existe !, le bienheureux Jean Ruysbroeck l’Admirable : « Quand tu serais en extase au 7e ciel, si un malade te demande une tasse de bouillon, descends vite du 7e ciel et donne-le lui. Car le Dieu que tu trouves dans le malade est plus sûr que le Dieu que tu viens de quitter dans la prière. »


Alors, aujourd’hui, c’est le Christ qui nous demande : qu’attendez-vous pour me rencontrer ?
Fr. Dominique Collin
Homélie de la messe du 26 novembre 2017 à Malèves-Sainte-Marie

jeudi 16 novembre 2017

Sagesse 7 22 et s...



Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide; pénétrant, net, clair et intact; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, traversant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.

La Sagesse, en effet, peut se mouvoir d’un mouvement qui surpasse tous les autres, elle pénètre et traverse toute chose à cause de sa pureté. Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, le rayonnement limpide de la gloire du Maître souverain; aussi, rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est le reflet de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté. Comme elle est unique, elle peut tout; et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers. De génération en génération, elle se transmet à des âmes saintes, pour en faire des prophètes et des amis de Dieu. 

 Sagesse 7 22 et suivants

dimanche 12 novembre 2017

Les dix vierges...

Nous méditons en ce dimanche sur la parabole des dix vierges. Jésus propose ce récit afin de nous faire percevoir la réalité du Royaume des cieux présent au milieu de nous. Voyons ce qu’il nous enseigne.
Tout d’abord, il est dit que les dix vierges prennent leur lampe mais seulement cinq d’entre elles emportent aussi de l’huile en réserve. Pour être porteur de lumière au jour de la venue du Messie, il est donc nécessaire d’avoir une lampe et de l’huile en quantité suffisante. Porter haut cette lumière dans notre société, c’est, bien sûr, répondre à l’invitation que nous fait le Seigneur : « Vous êtes la lumière du monde (…) Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5,14-15). L’image que prend Jésus dans cette parabole nous révèle la profondeur du mystère du don de Dieu. La lampe est donnée sans mérite aux vierges. Elle représente la grâce que le Seigneur accorde gratuitement le jour de notre baptême. Nous ne la méritons pas, mais le Seigneur nous la donne. L’huile, c’est la réponse que nous apportons librement à ce don de Dieu. Le Seigneur a sauvé tous les hommes sur la Croix, mais faut-il encore que les hommes accueillent ce salut. Accueillir le Salut, c’est préparer notre huile. Ce qui est premier c’est donc la lampe, c’est-à-dire la grâce que Dieu nous fait. Et ce don est fait à tous, aux vierges folles comme aux vierges sages. Mais pour briller, nous devons aussi répondre à cet appel, nous investir, c’est à dire apporter notre huile.
Il est dit ensuite que l’époux arrive au milieu de la nuit : « Un cri se fait entendre : ‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25,6). Toutes les vierges, les sages comme les folles, se sont endormies. La venue du Christ a lieu alors que plus personne ne l’attend. Jésus dira par ailleurs : « Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître » (Mt 24,42). Cette parabole résonne donc comme un appel à la vigilance. Ce qui est plus surprenant, c’est de voir les vierges sages s’endormir aussi. Ne devraient-elles pas demeurer éveillées dans l’attente de l’époux ? Cette particularité de la parabole nous montre que tous les hommes ont besoin de la Miséricorde de Dieu. Nul n’est parfait. Ce qui est important, c’est de donner notre bonne volonté au Seigneur, tout comme les vierges sages ont pris de l’huile en réserve. Le reste appartient à l’Amour Miséricordieux de Jésus.
Enfin, vient peut-être le passage le plus étonnant de ce récit. Les vierges sages refusent de partager leur huile. Comment comprendre cela ? Tout simplement par le fait que nous ne pouvons répondre à la place des autres. Nous pouvons bien sûr prier et intercéder pour eux, mais nous ne pouvons pas choisir à leur place. C’est aussi une dure réalité de notre vie. Combien nous aimerions que tous nos proches, nos amis découvrent l’Amour de Dieu. Mais chacun est libre de sa réponse. Il nous revient juste d’être témoins de cette folie de Dieu pour les hommes.
En ce jour, nous sommes appelés à prendre de nouveau conscience du don que Dieu nous fait en nous donnant une lampe. Nous sommes aussi appelés à renouveler notre oui à Jésus afin que nous ayons toujours de l’huile en réserve pour le jour où nous le rencontrerons.  
Père Pascal Montavit

jeudi 2 novembre 2017

Toussaint !

Fra Angelico, détail du jugement...
Pourquoi notre louange à l'égard des saints, pourquoi notre chant à leur gloire, pourquoi cette fête même que nous célébrons ? Que leur font ces honneurs terrestres, alors que le Père du ciel, en réalisant la promesse du Fils, les honore lui-même ? De nos honneurs les saints n'ont pas besoin, et rien dans notre culte ne peut leur être utile. De fait, si nous vénérons leur mémoire, c'est pour nous que cela importe, non pour eux. [...] Pour ma part, je l'avoue, je sens que leur souvenir allume en moi un violent désir [...]

Le premier désir, en effet, que la mémoire des saints éveille, ou plus encore stimule en nous, le voici : nous réjouir dans leur communion tellement désirable et obtenir d'être concitoyens et compagnons des esprits bienheureux, d'être mêlés à l'assemblée des patriarches, à la troupe des prophètes, au groupe des Apôtres, à la foule immense des martyrs, à la communauté des confesseurs, au choeur des vierges, bref d'être associés à la joie et à la communion de tous les saints. [...] Cette Eglise des premiers-nés nous attend, et nous n'en aurions cure ! Les saints nous désirent et nous n'en ferions aucun cas ! Les justes nous espèrent et nous nous déroberions !
     
Réveillons-nous enfin, frères ; ressuscitons avec le Christ, cherchons les réalités d'en haut ; ces réalités, savourons-les. Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu'ils comptent sur nous, acourrons avec nos désirs spirituels. {...] Ce qu'il nous faut souhaiter, ce n'est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu'en désirant leur présence, nous ayons l'ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l'ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n'a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire. [...]
     
Et voici le second désir dont la commémoration des saints nous embrase : voir, comme eux, le Christ nous apparaître, lui qui est notre vie, et paraître, nous aussi, avec lui dans la gloire. Jusque-là, il ne se présente pas à nous comme il est en lui-même, mais tel qu'il s'est fait pour nous : notre Tête, non pas couronnée de gloire, mais ceinte par les épines de nos péchés [...] Il serait honteux que, sous cette tête couronnée d'épines, un membre choisisse une vie facile, car toute la pourpre qui le couvre doit être encore non pas tant celle de l'honneur que celle de la dérision. [...] Viendra le jour de l'avènement du Christ : alors on n'annoncera plus sa mort de manière à nous faire savoir que nous aussi sommes morts et que notre vie est cachée avec lui. La Tête apparaîtra dans la gloire, et avec elle les membres resplendiront de gloire, lorsque le Christ restaurera notre corps d'humilité pour le configurer à la gloire de la Tête, puisque c'est lui la Tête.
     
Cette gloire, il nous faut la convoiter d'une absolue et ferme ambition. [...] Et vraiment, pour qu'il nous soit permis de l'espérer, et d'aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher de tout coeur l'aide et la prière des saints : ce qui est au-dessus de nos forces puisse-t-il nous être donné par leur intercession !
St Bernard 

mercredi 4 octobre 2017

Saint François, l'humble joie...

"Plus il aime et plus il se connaît indigne d'aimer. 
C'est qu'il n'y a pas de progrès en amour, pas de perfection que l'on pourrait un jour atteindre. 
Il n'y a pas d'amour adulte, mûr et raisonnable. 
Il n'y a devant l'amour aucun adulte, que des enfants, que cet esprit d'enfance qui est abandon, insouciance, esprit de la perte d'esprit. L'âge additionne. L'expérience accumule. La raison construit. L'esprit d'enfance est toujours neuf, repart toujours aux débuts du monde, aux premiers pas de l'amour."
..............................
"D'ailleurs il n'y a pas de saints. 
Il n'y a que de la sainteté. 
La sainteté c'est la joie"
Christian Bobin, "Le Très Bas"


Que l'humble joie du Poverello nous accompagne sur le chemin de nos vies...





mardi 19 septembre 2017

Le pardon


"doux et humble de coeur..."
Nous savons aujourd'hui que pour pouvoir pardonner, il nous faut passer par l'expérience libératrice de nous comprendre et de nous pardonner à nous-mêmes. Souvent nos erreurs, ou le regard critique des personnes que nous aimons, nous ont conduit à perdre l'amour de nous-mêmes. Cela fait que nous finissons par nous méfier des autres, fuyant l'affection, nous remplissant de peur dans les relations interpersonnelles. Alors, pouvoir accuser les autres devient un faux soulagement. Il faut prier avec sa propre histoire, s'accepter soi-même, savoir cohabiter avec ses propres limites, y compris se pardonner, pour pouvoir avoir cette même attitude envers les autres.
Mais cela suppose l'expérience d'être pardonné par Dieu, justifié gratuitement et non pour nos mérites. Nous avons été touchés par un amour précédant toute oeuvre de notre part, qui donne toujours une nouvelle chance, promeut et stimule. Si nous acceptons que l'amour de Dieu est inconditionnel, que la tendresse du Père n'est ni à acheter ni à payer, alors nous pourrons aimer par dessus tout, pardonner aux autres, même quand ils ont été injustes avec nous. 
Pape François.  

mercredi 9 août 2017

Théophane le Grec, transfiguration
Que signifie : « il fut transfiguré » ? demande le théologien saint Jean Chrysostome. Il laissa entrevoir, comme il le jugea bon, un peu de sa divinité et il montra aux initiés Dieu habitant en lui. En effet, « tandis qu’il priait, son aspect devint différent », comme dit Luc, « brillant comme le soleil », comme l’écrit Matthieu. Il dit : « comme le soleil », non pour que quelqu’un imagine que cette lumière soit sensible, (loin de nous l’aveuglement d’esprit de ceux qui ne peuvent rien imaginer  de plus élevé que ce qui apparaît aux sens !) mais pour que nous comprenions ceci : ce qu’est le soleil pour ceux qui vivent selon les sens et qui voient par les sens, cela, le Christ l’est en tant que Dieu pour ceux qui vivent selon l’Esprit et voient dans l’Esprit. Et il n’est pas besoin, pour ceux qui sont semblables à Dieu, d’une autre lumière dans la vision divine ; car pour ceux qui sont dans l’éternité, Il est lui-même lumière, Lui, et non une autre lumière. Quel besoin y aurait-il en effet d’une seconde lumière pour ceux qui ont la plus élevée ?
Or « tandis qu’il priait, il resplendit ainsi » et révéla cette lumière mystérieuse à ceux des disciples qu’il avait choisis, en présence des prophètes les plus éminents, afin de montrer que c’est la prière qui procure cette bienheureuse contemplation, et pour que nous apprenions que c’est en étant proche de Dieu par la vertu et uni avec lui par l’Esprit que l’on obtient la manifestation de cet éclat. Celui-ci s’offre aux regards de tous ceux qui tendent sans cesse vers Dieu, grâce à l’exacte pratique des bonnes œuvres et à une prière sincère. « Seul, dit en effet saint Jean Chrysostome, celui dont l’esprit a été purifié peut contempler la beauté véritable et très désirable, celle qui entoure la divine et bienheureuse nature ». Celui qui fixe du regard ses rayons et ses grâces participe à elle dans une certaine mesure, en se servant de son brillant éclat pour la contempler elle-même…
C’est pourquoi le visage de Moïse fut aussi glorifié tandis qu’il s’entretenait avec Dieu. […….]

Notre Seigneur Jésus-Christ avait en lui-même cette splendeur ; c’est pourquoi il n’avait pas lui-même besoin de prier pour faire resplendir son corps de la lumière divine, mais il indique par quel moyen serait offerte aux saints la splendeur de Dieu et comment ils la verraient. En effet, « les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père »... 

Grégoire Palamas "Homélie sur la Transfiguration du Seigneur"




dimanche 30 juillet 2017

Je te parle...

Dieu parle à l'homme.                                         


Je te parle
Sois en paix, 
Sache que je suis Dieu.



Je t'ai parlé quand tu es né,
Je t'ai parlé à ton premier regard
Je t'ai parlé à ton premier mot,
Je t'ai parlé à ta première pensée,
Je t'ai parlé à ton premier amour,
Je t'ai parlé à ton premier chant.





Je te parle par l'herbe des prés,
Je te parle par les arbres de forêts,
Je te parle par les vallées et les collines,
Je te parle par les montagnes sacrées,
Je te parle par la pluie et la neige,
Je te parle par les vagues de la mer,
Je te parle par la rosée du matin,
Je te parle par la paix du soir,
Je te parle par la splendeur du soleil,
Je te parle par les étoiles brillantes,
Je te parle par l'orage et les nuages,
Je te parle par le tonnerre et la foudre,
Je te parle par le mystérieux arc-en-ciel.

                                                                                              Je te parlerai quand tu seras seul,
                                                                                              Je te parlerai par la sagesse des Anciens,
                                                                                              Je te parlerai à la fin des temps,
                                                                                              Je te parlerai quand tu auras vu mes anges,
                                                                                              Je te parlerai tout au long de l'éternité.

Je te parle, 
Sois en paix, 
Sache que je suis Dieu.
"Vision d'Enoch" E. Bordeaux Szekely



dimanche 9 juillet 2017

Quel pouvoir a l'humilité !

… Ecoutez ce que dit Notre Seigneur lui-même : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Mt 29) Voici que brièvement, d’une seule parole, il nous montre la racine de tous les maux avec son remède, source de tous les biens ; il nous montre que c’est l’élèvement qui nous a fait tomber, et qu’il est impossible d’obtenir miséricorde sinon par la disposition contraire, qui est humilité. De fait l’élèvement engendre le mépris et la funeste désobéissance, tandis que l’humilité produit l’obéissance et le salut des âmes, j’entends l’humilité véritable, non pas un abaissement tout en paroles et en attitudes, mais une disposition vraiment humble, dans l’intime du cœur et de l’esprit. C’est pourquoi le Seigneur dit : « que je suis doux et humble de cœur ».
Que celui qui veut trouver le vrai repos pour son âme apprenne donc l’humilité ! Puisse-t-il voir qu’en elle se trouvent toute la joie, toute la gloire et tout le repos, comme dans l’orgueil se trouve tout l’opposé !
[…] Oh mes frères, que ne fait pas l’orgueil ? Oh ! Quel pouvoir possède l’humilité ! ...

Doctrine spirituelle de Dorothée (Gaza, VIème siècle)

dimanche 4 juin 2017

A l'intérieur de l'âme

Jean Bourdichon


A la Pentecôte, les apôtres ont revêtu la grâce qui vient d’en haut, et ils ont été complètement baptisés par l’Esprit Saint. Lors du baptême, l’eau ne mouille que l’extérieur, mais l’Esprit Saint baptise aussi ce qui est à l’intérieur de l’âme. Les apôtres ont été baptisés de tout leur être, ils ont revêtu leurs âmes et leurs corps de la divinité et du vêtement du salut. Ils ont reçu le feu qui ne brûle pas mais qui sauve, et c’est un feu qui consume les épines du péché et qui sanctifie l’âme ; c’est ce feu que reçoivent tous ceux qui sont baptisés.


Cyrille de Jérusalem, Catéchèse 17, 14

jeudi 25 mai 2017

Rabbouni !

"Noli me tangere..." Atelier Marthe et Marie

Jésus lui dit : Mariam !
Celle-ci, s'étant retournée, lui dit en hébreu : Rabbouni !
Jésus lui dit : Ne me touche pas, μή μου άπτου,
car je ne suis pas encore monté vers le Père…
Jean 20 16-17

dimanche 16 avril 2017

Exultet !



Exultet !

Nous te louons, splendeur du Père. Jésus, Fils de Dieu.
Qu’éclate dans le ciel la joie des anges !
Qu’éclate de partout la joie du monde
Qu’éclate dans l’Eglise la joie des fils de Dieu
La lumière éclaire l’Eglise,
La lumière éclaire la terre, peuples, chantez !
Voici pour tous les temps l’unique Pâque,
Voici pour Israël le grand passage,
Voici la longue marche vers la terre de liberté !
Ta lumière éclaire la route,
Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici pour Israël le grand passage,
Voici la longue marche vers la terre de liberté !
Ta lumière éclaire la route,
Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici la liberté pour tous les peuples,
Le Christ ressuscité triomphe de la mort.
Ô nuit qui nous rend la lumière,
Ô nuit qui vit dans sa Gloire le Christ Seigneur !
Amour infini de notre Père,
suprême témoignage de tendresse,
Pour libérer l’esclave, tu as livré le Fils !
Bienheureuse faute de l’homme,
Qui valut au monde en détresse le seul Sauveur !
Victoire qui rassemble ciel et terre,
Victoire où Dieu se donne un nouveau peuple
Victoire de l’Amour, victoire de la Vie.
Ô Père, accueille la flamme,
Qui vers toi s’élève en offrande, feu de nos cœurs !
Que brille devant toi cette lumière !
Demain se lèvera l’aube nouvelle
D’un monde rajeuni dans la Pâque de ton Fils !
Et que règnent la Paix, la Justice et l’Amour,
Et que passent tous les hommes
De cette terre à ta grande maison, par Jésus Christ !

lundi 10 avril 2017

Prière de Nicolas Cabasilas (XIVème siècle)

Prière de Nicolas Cabasilas à notre Seigneur Jésus Christ, Fils unique et Verbe de Dieu.




Nous Te chantons, à Toi notre louange !
Nous Te glorifions et nous te rendons grâces,
Seigneur, ô Père des miséricordes,
Jésus Christ, notre Dieu !
Car Tu nous as comblés de bienfaits et tu nous traites, à tout moment,
Avec une particulière bonté et une tendresse toute personnelle.
C’est Toi qui nous as créés et sur nous tu as posé ta main.
Tu as joint ton image à notre argile.
Selon ta mystérieuse Sagesse,
Tu nous avais accordé une vie sans souffrance dans un Paradis de délices.
Par notre fidélité à ta volonté,
Tu nous menais comme par la main vers la vie meilleure et le complet bonheur.
Puis nous avons été trompés par le Mauvais
Et nous avons transgressé ce que tu ordonnais.
Nous avons fui la vie et la béatitude qui sont en toi.
Nous avons abandonné ces biens que nous serrions alors entre nos mains
Et nous avons méprisé les biens à venir.
Ainsi nous sommes devenus esclaves de la corruption et du péché.
Là encore, dans notre perdition volontaire, tu nous as regardés avec tendresse et sans mépris.
Après avoir eu recours à de nombreux remèdes,
C’est toi-même à la fin, qui t’es donné pour guérir nos infirmités.
De ta gloire, Tu n’as pas vidé le ciel en rejoignant notre extrême humiliation
Tu as revêtu notre nature déchue et tu es devenu pour nous Résurrection,
Renaissance, délivrance et vie.
Par ta chair, Tu purifies notre chair,
Par ton âme, Tu sanctifies notre âme,
Par ta mort, Tu détruis notre mort,
Et ta sépulture implante même ton incorruptibilité dans notre corruption.
Tu nous dégages de nos liens, Tu nous ressuscites de la mort et tu nous arraches au péché.
Mieux encore : grâce à toi nous devenons enfants de Dieu et Tu fais de nous des frères.
Avec ceux qui ont affectionné ton indicible tendresse,
Avec ceux qui sont demeurés en communion avec Toi,
Avec ceux qui ont gardé tes commandements,
Avec ceux qui ont vécu en ton amour, avec tous,
Tu T’es uni Toi-même comme la tête aux membres;
Tu es devenu un seul esprit avec eux.
Tu t’es coulé en leur âme et en leur corps, et Tu T’es mêlé à eux.
Non seulement de leur vivant, mais aussi après leur mort,
Tu ne quittes pas leurs cadavres.
Même leurs cendres et leurs ossements sont saturés de tes grâces,
Comme en la mort admirable et vivifiante ta divinité est restée inséparable de ton corps immaculé
Alors que ton âme l’avait quitté.
Toi cependant, coéternel au Père, tu demeurais toujours en son sein.
Ta divinité accompagnait ton âme aux enfers et ton corps dans le sépulcre.
Ainsi en est-il pour les corps de tes saints ;
Disjoints de leur âme, ils n’ont point été séparés de Toi.
Leur corps à l’écart de leur âme, continue cependant de t’abriter en eux, Toi la vie véritable.
Leurs âmes se blottissent entre tes mains tandis que tu habites en leur corps.
Même après leur mort, ils n’ont rien perdu des dons de l’Esprit
Et de tout le dynamisme que Tu leur avais accordé de leur vivant.
Leur active intercession prouve qu’ils vivent encore.
Ainsi confirment-ils la constante parole que Tu as proclamée :
« Qui croit en moi ne verra jamais la mort » Jn 6 40-47, 8 51, 11 25-26)
S’ils ont l’aspect de la cendre et de la glèbe,
Ils dominent cependant notre terre et le monde visible.
En effet, bien qu’issus de cette terre, ils Te sont unis, à Toi, le Maître des cieux.
Leur image terrestre s’est effacée, mais ils portent et gardent toujours ton image, ô Toi, le Très-Haut !
Aussi convient-il qu’on les dépose dans les trésors du ciel.
C’est ta tendresse pour nous qui les laisse encore enfouis aux profondeurs de la terre.
Ne sont-ils pas les bienfaiteurs des habitants de notre monde ?
Ils nous guérissent aussi de nos maladies,
Et par eux nous sommes entraînés à T’aimer.
Pour tout cela, nous te rendons grâce.
Nous te supplions, Toi qui nous aimes passionnément,
Laisse-Toi toucher par leurs efforts et leurs fatigues !
Massacrés, ils ont versé leur sang pour ton Nom.
Jusqu’où ils t’aimaient, ils T’en ont donné la preuve,
Plus que leurs parents, plus que leurs enfants et plus que tout au monde.
Plus que leur âme singulière ils ont désiré ta gloire.
Tourne ton regard vers ton peuple, ton héritage.
Accorde la paix à ta nation, rends sainte ton Église et revêts tes prêtres de justice.
Donne ton discernement à ceux qui nous gouvernent.
Libère-nous des conflits civils et arrête la tempête qui nous emporte.
Fais cesser les guerres -qu’elles soient nationales ou locales- ce sont les démons qui les attisent en nous.
Viens au secours de tous ceux qui invoquent ton Nom.
Dans la vie à venir, assemble-nous avec ceux qui t’ont aimé
Et que nous héritions avec eux de ton Royaume.
Par l’intercession de notre Souveraine immaculée la Mère de Dieu,
Du vénérable et glorieux prophète Jean-Baptiste et de tes saints Apôtres admirables et glorieux
Et des saints de partout et de tous les temps qui t’ont été agréables.
Amen !