lundi 4 février 2019

"Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ"

 "Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ"


Voilà la règle du christianisme dans toute sa perfection, voilà la définition la plus exacte, la cime la plus haute, rechercher l'intérêt de tous. Ce que l'apôtre déclare en ajoutant : "comme je le suis moi-même du Christ". En effet rien ne peut nous rendre des imitateurs du Christ comme notre zèle pour le bien du prochain. Vous aurez beau jeûner, coucher par terre, vous étrangler, si vous n'avez pas un regard pour votre prochain, vous n'avez rien fait de grand, et quoi que vous ayez pu faire, vous demeurez encore bien loin de ce modèle... c'est qu'il ne peut pas être de vertu parfaite, si l'on ne recherche pas l'utilité d'autrui ; et c'est ce qui résulte de l'histoire de celui qui rapporta le talent intact et fut livré au supplice, parce qu'il ne l'avait pas fait fructifier. Toi donc, mon frère, même si tu t'abstiens de nourriture, que tu couches par terre, que tu manges de la cendre et ne cesses de gémir, si tu es inutile au prochain, tu n'as rien fait de grand. C'était là en effet autrefois la première préoccupation des hommes grands et généreux. Considérez attentivement leur vie, et vous verrez clairement qu'aucun d'eux ne considérait son intérêt propre, que chacun d'eux au contraire ne voyait que l'intérêt du prochain : ce qui a rehaussé leur gloire.


St Jean Chrysostome  
Homélies sur la 1ère épître aux Corinthiens, 

mardi 15 janvier 2019

Bénédiction du nouveau tabernacle

Le tabernacle écrit pour l'oratoire a pris sa place...

A droite : Saint François d'Assise, 
les trois boules d'or*
A gauche : Sainte Claire
Au centre : Saint François reçoit les stigmates*.
(*Extraits des textes en fin d'article)



Le tabernacle a été installé dans l'oratoire et béni par monseigneur Camiade, au cours d'une belle messe toute simple, le 10 janvier 2019..



Les trois boules d'or


« ...Pourquoi es-tu venu ici, petit frère brebis ? Ne t’ai-je pas dit de ne pas venir m’observer ? […]»
Frère Léon répondit : «  Père, je t’ai entendu parler et répéter plusieurs fois : « qui es-tu, ô mon très doux Dieu ? […]»
Alors frère Léon s’agenouilla devant saint François, se déclara coupable de la désobéissance qu’il avait commise contre son ordre et lui demanda pardon avec beaucoup de larmes. Ensuite, il le pria dévotement de lui expliquer ces paroles qu’il avait entendues et de lui dire celle qu’il n’avait pas comprises. [...]
Alors saint François, voyant que Dieu avait révélé ou concédé de voir certaines choses à frère Léon à cause de sa simplicité et de sa pureté, consentit à lui révéler ce qu’il demandait. […] « Quand je disais : « Qui es-tu, ô mon très doux Dieu ?», j’étais alors dans une lumière de contemplation […] et parmi les choses qu’il me dit, il me demanda de lui faire trois dons, et je lui répondais : » Mon Seigneur, je suis tout à toi, tu sais bien que je n’ai rien d’autre que la tunique et la corde et les braies, et ces trois choses aussi sont à toi : que puis-je donc offrir ou donner à ta majesté ? » Alors Dieu me dit : Cherche dans ton sein et offre-moi ce que tu y trouveras. » Je cherchai et j’y trouvai une boule d’or, et je l’offris à Dieu ; et je fis ainsi trois fois, selon que trois fois Dieu me le commanda; puis je m’agenouillai trois fois, et bénis et remerciai Dieu qui m’avait donné quelque chose à lui offrir. Et aussitôt, il me fut donné de comprendre que ces trois offrandes signifiaient la sainte obéissance, la très haute pauvreté et la très splendide chasteté, que Dieu, par sa grâce, m’a concédé d’observer si parfaitement que ma conscience ne me fait aucun reproche…
Tradition franciscaine

François reçoit les stigmates


"...Saint François commença à contempler avec une très grande dévotion la Passion du Christ et son infinie charité. Et la ferveur de la dévotion croissait tellement en lui qu'il se transformait tout entier en Jésus, par amour et par compassion. Comme il était en cet état et qu'il s'enflammait dans cette contemplation, il vit, en cette même matinée, venir du ciel un séraphin avec six ailes de feu resplendissante; comme ce séraphin, dans son vol rapide, s'approchait tellement de saint François qu'il pouvait le bien voir, il reconnut clairement qu'il avait en lui l'image d'un homme crucifié et que les ailes étaient disposées de telles sorte que deux se déployaient sur sa tête, deux se déployaient pour voler, et les deux autres couvraient tout son corps. [...]

Pendant cette merveilleuse apparition, tout le mont Alverne semblait brûler d'une flamme très éclatante qui resplendissait et qui illuminait toutes les montagnes et vallées des environs, comme si le soleil avait brillé sur la terre... [...]. Certaines muletiers, croyant que le soleil était levé, sellèrent et chargèrent leurs bêtes, puis quand ils furent en chemin, ils virent disparaître la dite lumière et se lever le soleil matériel..."
Considérations sur les stigmates, tradition franciscaine





lundi 14 janvier 2019

Epiphanie : le baptême du Seigneur


Jean remplit aujourd’hui sa charge: par lui, plongé dans le Jourdain, Le Créateur de toutes choses lave les eaux en s’y lavant.

 Celui qui est né de la Vierge ne vient pas être purifié, Mais enlever par son baptême les péchés de tous les humains.

Tandis que le Père proclame: "Voici mon Fils, mon bien-aimé", que l’Esprit Saint descend du ciel sous la forme d’une colombe,

En l’expression de ce mystère brille le salut de l’Église, et les trois personnes demeurent un seul Dieu par tout l’univers.

O Christ, ô Vie, ô Vérité, Toute gloire te soit rendue: du haut des cieux, Père et Esprit te font briller de leur splendeur !
"Implente munus debitum Ioanne"

dimanche 6 janvier 2019

Epiphanie, l'espérance...

Après que l'étoile eut guidé les rois mages jusqu'à la crèche, le concierge du ciel se demanda :
« Que faire de cette nouvelle étoile ? Où la placer ? »
Il sillonna le ciel, fit le tour des constellations et demanda aux myriades d'étoiles si elles ne pouvaient pas se serrer un peu, laisser un peu d'espace, faire une petite place à cette nouvelle venue...
« Il n'en est pas question, répondirent-elles, nous sommes installées dans cet ordre depuis toujours, il est impossible de changer notre ordonnance ! »
Du côté de la Voie Lactée, même réponse de la Grande Ourse : » Pas de place! »
« Que faire ? », se demanda-t-il. » Cette étoile a un destin particulier, elle a guidé les mages jusqu'au Sauveur du monde. Elle a obéi à des lois particulières. Elle est très proche de la Terre... Elle est très proche de la Terre : mais oui, la voilà la solution ! Je vais la donner au monde. »
Alors, il alla dans son atelier, et là, il cassa l'étoile en mille morceaux, en mille éclats dont il remplit son tablier. Il sortit et, comme le semeur, à la volée, il lança les éclats d'étoile partout sur la Terre.
Mais ils n'allèrent pas n'importe où : certains se logèrent dans les chambres des hôpitaux et devinrent les veilleuses dont les malades ont tant besoin pour ne pas être angoissés la nuit. D'autres descendirent au fond des mines, là où les mineurs de fond ont besoin d'être guidés par une lampe frontale. D'autres encore se placèrent comme fanaux sur les barques, dans les phares sur la mer, pour éviter aux embarcations de s'échouer sur les rochers. Enfin, le plus grand nombre vint habiter le cœur des hommes.
Chacun de nous a reçu un éclat de l'étoile de Noël. À nous de le faire briller, de raviver sans cesse cet éclat de lumière dans notre cœur.
Conte paru dans la presse paroissiale du diocèse d'Annecy