lundi 1 novembre 2021

Béatitude...

Voici comment le Seigneur me donna à moi, frère François, la grâce de me convertir : au temps où j’étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m’était insupportable.
Mais, le Seigneur lui-même me conduisit au milieux d’eux. Je les soignais de tout mon coeur. Et au retour, ce qui m’avait semblé si amer, fut changé pour moi, en douceur pour l’esprit et pour le corps. Ensuite, j’attendis peu et je dis adieu à la vie mondaine.
du Testament de Saint François


Ainsi, par la fréquentation des lépreux, François polissait aussi son miroir intérieur, comme dit Saint Bonaventure, pour devenir capable de voir le monde autrement.
Ce qu’il exprime avec les mots classiques de la spiritualité de son temps, c’est un passage qui concerne le goût : le passage de l’amer au doux, pour l’âme et le corps. Ce n’est pas pour rien que cette expérience touche son corps : non seulement François n’est pas un intellectuel, mais surtout il n’est pas d’expérience spirituelle qui ne transforme le corps -et l’âme, qui ne rénove les sens extérieurs et intérieurs.
Ainsi François fut libéré du regard d’emprise et de calcul, hérité du marchand, il devint capable d’entendre le chant de la création, il ne cherchait plus à séduire, il n’avait plus rien à perdre, il n’avait plus peur de quiconque, de toucher le lépreux, de serrer la main du brigand, de recevoir l’accolade du sultan d’Égypte, il goûtait la moindre aumône en nourriture comme un festin de roi. Et surtout, il fut rendu capable de reconnaître en toute chose et en tout être, en particulier des plus humbles, l’empreinte de son Créateur, et la présence symbolique, discrète mais vivifiante, du Christ. C’est peut-être la deuxième révélation qu’il reçut chez les lépreux. 
La découverte du Christ pauvre et nu, défiguré et sans attrait et l’union avec Lui
Isaïe 53 « Nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié... »
Frère Pascal Aude  

jeudi 7 octobre 2021

Notre Dame de tous les jours...


Il y eut, c’est vrai, Notre Dame, la visite de l’ange, la joie d’Elisabeth, les bergers, les mages et le vin de Cana. Mais il y eut, Notre Dame, et durant tant d’années, la vie de tous les jours, les soucis de toutes les mamans, les travaux de toutes les épouses, dans un petit village méprisé… Mais il y eut, Notre Dame, tant d’amour: en tant d’humbles services, en tant de psaumes sans cesse répétés, en tant de gestes toujours à refaire: la vraie vie, Notre Dame… Une vie qui préparait ton offrande au Calvaire et ta présence à l’Eglise naissante: ces grands moments de ton amour, Notre Dame, avant la gloire et le repos près de ton Fils… Prie pour nous, Notre Dame, au jour le jour de nos petits quotidiens, jusqu’au grand jour de notre rencontre!
Soeur Emmanuelle

lundi 4 octobre 2021

Lettre à tous les fidèles, St François

 
Au nom du Seigneur !

Tous ceux qui aiment le Seigneur de tout leur cœur, de toute leur âme, de tout leur esprit et de toute leur force, et qui aiment leur prochain comme eux-mêmes ; [...] Oh ! que tous ces hommes et ces femmes sont heureux et bénis d’agir ainsi et de persévérer, car l’Esprit du Seigneur reposera sur eux et fera en eux son habitation et sa demeure ; et ils sont fils du Père céleste dont ils font les œuvres, et ils sont époux, frères et mères de notre Seigneur Jésus-Christ. Ses époux, lorsque, par l’Esprit-Saint, l’âme fidèle est unie à notre Seigneur Jésus-Christ. Ses frères, lorsque nous faisons la volonté du Père qui est dans les cieux. Ses mères, lorsque nous le portons dans notre cœur et notre corps par l’amour, par la loyauté et la pureté de notre conscience, et que nous l’enfantons par nos bonnes actions qui doivent être pour autrui une lumière et un exemple. Oh! qu’il est glorieux et saint et grand d’avoir un Père dans les cieux ! Oh ! qu’il est saint et beau, magnifique et admirable d’avoir un tel époux ! Oh ! que c’est chose sainte et chère, plaisante et humble, apaisante et douce, aimable et désirable plus que tout d’avoir un tel frère et un tel fils : notre Seigneur Jésus-Christ, qui a donné sa vie pour ses brebis et qui a prié son Père en disant : “Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés dans le monde ; ils étaient à toi et tu me les as donnés. Les paroles que tu m’as données, je les leur ai dites et ils les ont reçues ; ils ont vraiment cru que je suis venu de toi, et ils ont reconnu que c’est toi qui m’as envoyé. Je prie pour eux, non pour le monde. Bénis-les et sanctifie-les, et pour eux moi-même je me sanctifie. Je te le demande, et pas pour eux seulement mais aussi pour ceux qui, par leur parole, croiront en moi : qu’ils soient sanctifiés tous ensemble, comme nous. Et je veux, Père, que là où je suis, eux aussi soient avec moi pour qu’ils voient ma splendeur dans ton royaume. Amen. “.....

St François d'Assise , 
"Lettre à tous les fidèles,  1 : à ceux qui ont choisi la vie de pénitents"