dimanche 25 décembre 2022

Noël...


Seigneur, voici que la Paix n'est plus promise mais envoyée. 
Un petit enfant nous est donné. En Lui habite la plénitude de la Divinité. 
Quelle grande preuve de Ton Amour Tu nous donnes, en ajoutant à l'humanité le nom de Dieu. 
Ainsi soit-il.

Saint Bernard de Clairvaux

dimanche 4 décembre 2022

Avent... Préparez le chemin du Seigneur

"Préparez le chemin du Seigneur." Le chemin du Seigneur, frères, qu'il nous est demandé de préparer se prépare en marchant. On y marche dans la mesure où on le prépare. Même si vous vous êtes beaucoup avancés sur ce chemin, il vous reste toujours à le préparer, afin que, du point où vous êtes parvenus, vous soyez toujours tendus au-delà. Voilà comment, à chaque pas que vous faites, le Seigneur à qui vous préparez les voies vient au-devant de vous, toujours nouveau, toujours plus grand. Aussi est-ce avec raison que le juste prie ainsi : "Enseigne-moi le chemin de tes volontés et je le chercherai toujours." On donne à ce chemin le nom de vie éternelle, peut-être parce que bien que la providence ait examiné le chemin de chacun et lui ait fixé un terme jusqu'où il puisse aller, cependant la bonté de celui vers lequel vous vous avancez n'a pas de terme. C'est pourquoi le voyageur sage et décidé pensera commencer lorsqu'il arrivera. Il oubliera alors ce qui est derrière lui pour se dire chaque jour : "Maintenant, je commence." [...]

Si tu es déjà sur le chemin, ne perds pas ta route ; tu offenserais le Seigneur qui lui-même t'a conduit. Alors il te laisserait errer dans les voies de ton cœur. Si ce chemin te paraît dur, regarde le terme auquel il te conduit. Si tu vois ainsi le bout de toute perfection, tu diras : "Comme ils sont larges tes ordres." Si ton regard ne va pas jusque-là, crois au moins Isaïe le Voyant qui est l'oeil de ton corps. Il voyait bien ce terme lorsqu'il disait : "Ils marcheront par ce chemin, ceux qui ont été libérés et rachetés par le Seigneur, et ils viendront dans Sion avec des cris de joie. Un bonheur éternel transfigurera leur visage, allégresse et joie les accompagneront, douleur et plainte auront pris fin." Celui qui pense à ce terme, non seulement trouve le chemin court, mais encore a des ailes, de sorte qu'il ne marche plus, il vole vers le but. Que par là vous conduise et vous accompagne celui qui est le chemin de ceux qui courent et la récompense de ceux qui arrivent au but : Jésus-Christ."

Bienheureux Guerric D'Igny, abbé, sermon V pour l'Avent

samedi 26 novembre 2022

Avent 2022

Avent…
 
Qu'attends-tu dans le frais de cette nuit… Le vent chante à la lyre, il pleut des perles froides, de clairs nuages voilent la lune.
Qu'attendons-nous ?
La rumeur du monde crie à l'Apocalypse en en perdant le sens. Les mots sans racines flottent comme chimères au gré du net et agglomèrent les peurs. Oublié le Dévoilement, plus de Révélation, juste une survie à tous les prix, pour un an, deux peut-être, et puis… et puis ?
 
Qu'attends-tu…
Que faisons-nous de la promesse…
La vie offerte, la joie profonde, tellement autre, dont toute joie d'ici est l'image, la liberté toute entière née de la vérité, qu'en faisons-nous… ce chemin de tendresse, de partage, "un seul cœur et une seule âme", non pas en rêve mais en vie, non pas envie mais espérance…
Dévoilement… "Nous serons semblable à lui parce que nous le verrons tel qu'il est" (I Jean). Est-ce là ton attente ? Est-ce la mienne ?
En ce temps de Noël, quelle humble splendeur verrons-nous venir à nous ?
Quelqu'enfance renouvelée ? Quelqu'amour plus doux, plus fort ? Un peu plus de confiance offerte par la menotte d'un tout-petit ?
 
Et peut-être, enfin, comme une réponse à l'ardent désir de nos âmes, l'inestimable présent d'humanité… la nôtre et celle de notre "prochain"… Le Tout autre vient nous révéler toute la beauté de notre humanité en la faisant sienne, et c'est un enfant qui nous tend la main…
 
Où y a-t-il place pour la peur ? 
M.F. Les nuits de feu

dimanche 23 octobre 2022

L'Eglise toute entière...

L'Eglise tout entière, dans la mesure où elle est vraiment le corps du Christ (par l'eucharistie), doit être crucifiée avec sa Tête, et cela d'abord sans considération de la souffrance subjective des chrétiens, mais par le simple fait de son existence et la logique de la foi elle-même. Car le contenu de cette foi est que le pécheur en tant que pécheur est attaché à la croix du Christ, réellement et pas seulement selon une vague représentation, et qu'ainsi le Christ meurt "de ma mort de péché", pendant que moi, au-delà de moi-même, j'obtiens par cette mort la vie de l'amour de Dieu. Paul exprime donc avec la plus grande précision la situation de l'Eglise totale quand il déclare : Je vis, mais ce n'est plus moi [en tant que moi demeurant centré sur lui-même], c'est le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20), ce qui signifie : "Je suis crucifié avec le Christ. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est livré pour moi. Je n'annule pas le don de Dieu." C'est l'expression de la constitution essentielle de l'existence ecclésiale. Devenir chrétien signifie venir à la croix.

Hans Urs von Balthasar, 
"Pâques, le mystère" Foi vivante