Le ciel est laiteux et baigne les cerisiers en fleurs. Le
temps se suspend ; il accroche aux ramilles des étincelles vertes. Le ras
du sol est en fleur.
Il y là quelque chose à comprendre… le ciel immense attend,
espère, de brise et de lait, frémissant peut-être, en peine peut-être, quand se
rejoue la douleur d’enfantement. Dieu revient en lui-même chaque année. Chaque
année il vient mourir d’amour, tout entier livré à l’erreur du monde, sous le
regard de tous, et pourtant personne encore ne le voit. Chacun danse la danse
d’accusation, frappant la terre en cadence, jusqu’à l’arrêt…
Il est mort.
Même l’Accusateur baissera les yeux.
Il verra sa pauvreté, enfin, il verra son visage dans la folie des hommes et il pleurera.
Il pleurera, l’Accusateur de nos frères, enfin. Il fléchira, enfin, au pied de la Croix. Il appellera les hommes, lui aussi tendra la main, tout brutalisé par la mort de l’Amour. Il ne le savait pas, mais lui aussi espérait, et menant sa danse d’adversaire, il aspirait à la liberté.
Il appellera les hommes qui ne l’entendent plus ; ivres de sang et de danse, ils martèlent le silence en cadence.
Enfin…
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