lundi 14 janvier 2019

Epiphanie : le baptême du Seigneur


Jean remplit aujourd’hui sa charge: par lui, plongé dans le Jourdain, Le Créateur de toutes choses lave les eaux en s’y lavant.

 Celui qui est né de la Vierge ne vient pas être purifié, Mais enlever par son baptême les péchés de tous les humains.

Tandis que le Père proclame: "Voici mon Fils, mon bien-aimé", que l’Esprit Saint descend du ciel sous la forme d’une colombe,

En l’expression de ce mystère brille le salut de l’Église, et les trois personnes demeurent un seul Dieu par tout l’univers.

O Christ, ô Vie, ô Vérité, Toute gloire te soit rendue: du haut des cieux, Père et Esprit te font briller de leur splendeur !
"Implente munus debitum Ioanne"

dimanche 6 janvier 2019

Epiphanie, l'espérance...

Après que l'étoile eut guidé les rois mages jusqu'à la crèche, le concierge du ciel se demanda :
« Que faire de cette nouvelle étoile ? Où la placer ? »
Il sillonna le ciel, fit le tour des constellations et demanda aux myriades d'étoiles si elles ne pouvaient pas se serrer un peu, laisser un peu d'espace, faire une petite place à cette nouvelle venue...
« Il n'en est pas question, répondirent-elles, nous sommes installées dans cet ordre depuis toujours, il est impossible de changer notre ordonnance ! »
Du côté de la Voie Lactée, même réponse de la Grande Ourse : » Pas de place! »
« Que faire ? », se demanda-t-il. » Cette étoile a un destin particulier, elle a guidé les mages jusqu'au Sauveur du monde. Elle a obéi à des lois particulières. Elle est très proche de la Terre... Elle est très proche de la Terre : mais oui, la voilà la solution ! Je vais la donner au monde. »
Alors, il alla dans son atelier, et là, il cassa l'étoile en mille morceaux, en mille éclats dont il remplit son tablier. Il sortit et, comme le semeur, à la volée, il lança les éclats d'étoile partout sur la Terre.
Mais ils n'allèrent pas n'importe où : certains se logèrent dans les chambres des hôpitaux et devinrent les veilleuses dont les malades ont tant besoin pour ne pas être angoissés la nuit. D'autres descendirent au fond des mines, là où les mineurs de fond ont besoin d'être guidés par une lampe frontale. D'autres encore se placèrent comme fanaux sur les barques, dans les phares sur la mer, pour éviter aux embarcations de s'échouer sur les rochers. Enfin, le plus grand nombre vint habiter le cœur des hommes.
Chacun de nous a reçu un éclat de l'étoile de Noël. À nous de le faire briller, de raviver sans cesse cet éclat de lumière dans notre cœur.
Conte paru dans la presse paroissiale du diocèse d'Annecy

vendredi 28 décembre 2018

Noël... Toutes les femmes du monde.


Soir froid, tout en glace retenue…
Tout à l'heure, une célébration de silence, une action de grâce pleine et douce, au creux de l'oratoire. Des mots, bien sûr, paroles offertes, de celles qui habitent le silence et l'épousent sans trouble…
C'est un temps de Noël, tout en tendresse. Les bougies inventent sur les murs chaulés d'improbables crèches que la chaleur du poêle fait danser, tout est enclos d'amour, les mains se joignent et prient, le mystère s'accomplit encore une fois dans le pain et le vin…

Et le silence dévoile l'offrande : un enfant nouveau-né, une femme rit et baise les petits pieds nus… instant de joie pure… et toutes les femmes du monde jouent avec les petits pieds doux comme des pattes de chat, les baisent et rient, et rient tous les enfants du monde dans les yeux de l'Enfant… instant de joie !

Et le silence ploie au pied du Fils dans une femme en pleurs, pleurs de pure joie, et les cheveux de soie, les cheveux de laine, toutes les femmes du monde lavent la poussière, baignent de larmes claires les plaies écrites, déjà, qu'elles seules voient… pleurs de pure joie sous le voile de laine… pleurs de pure douleur déjà, "une épée te transpercera l'âme", déjà.

Et le silence s'émerveille : assise aux pieds du Fils, une femme attentive. Elle a tout laissé, même son désir de le servir. Elle écoute son silence, elle écoute sa voix, elle écoute ses gestes. Eternité de joie… Et toutes les femmes du monde veillent devant la Vie, l'écoutent, la reçoivent dans leurs mains, dans leur ventre, puis la donnent… et doucement, silencieusement, aiment.

Eternité de joie.

M. F. "Noël 2011"