vendredi 21 février 2020

Ce qui est humble, il le regarde...

Saint Augustin

Nous l’avons entendu, et rien n’est plus manifeste ; nous étions allés au dehors, et nous avons été renvoyés à l’intérieur. Oh, se dira quelqu’un, si je trouvais quelque montagne élevée et solitaire ! car je crois que Dieu habite les endroits élevés, et qu’il m’entend mieux du faîte de ces hauteurs. Pour être sur une montagne, tu te crois proche de Dieu ; tu te considères comme plus à portée d’être entendu de lui, vu que tu t’adresses à lui de plus près. A la vérité, il habite les hauteurs, "mais il regarde les humbles. Dieu est proche". De qui ? Peut-être de ceux qui sont élevés ? De ceux qui ont brisé leur coeur (Ps. 33, 19).
Chose merveilleuse ! Il habite les hauteurs, et il est proche des humbles. Ce qui est humble, il le regarde ; ce qui est élevé, il ne le connaît que de loin (Ps 137, 6). Les orgueilleux, il les voit de loin, et ils lui sont d’autant moins proches qu’ils se jugent plus élevés. Tu cherchais donc une montagne ? Descends pour y parvenir. Mais veux-tu monter ? Monte, mais sans chercher une montagne. Il a placé dans son coeur les degrés par lesquels il s’élève (ainsi s’exprime le Psalmiste) au travers de cette vallée de larmes (Ps 83, 6, 7). Toute vallée est basse, c’est dans ton coeur que tout doit se passer. Que s’il te faut quelque lieu élevé, quelque lieu saint, fais de toi-même et intérieurement un temple au Seigneur. Car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple (1 Cor 3, 17). Veux-tu prier dans un temple ? Prie en toi-même ; mais auparavant, sois le temple de Dieu ; car c’est dans son temple qu’il écoute ceux qui le prient.
Saint Augustin, "homélies sur l'Evangile de Jean"

jeudi 13 février 2020

L'Ordre séculier franciscain...



Mathilde et Gilles de Baudus à Narbonne
"Vivre notre couple avec saint François d'Assise"

Tu es saint, Seigneur, seul Dieu, qui fais des merveilles.
Tu es fort, tu es grand, tu es très haut, 
Tu es tout puissant, toi, Père saint, roi du ciel et de la terre,
Tu es trine et un, Seigneur, Dieu des dieux.
Tu es le bien, tout bien, le souverain  bien,
Seigneur Dieu vivant et vrai.
Tu es amour, charité, tu es sagesse.
Tu es humilité, tu es patience.
Tu es beauté, tu es sécurité, tu es quiétude.
Tu es joie et allégresse.
Tu es notre espérance.
François d'Assise, Écrits

dimanche 2 février 2020

La Sainte Rencontre... Chandeleur


On nomme aussi la fête la Sainte Rencontre ou hypapanthe, du grec "aller au-devant". La fête est appelée également la chandeleur car elle se fêtait à la lumière des chandelles pour exprimer le témoignage de Siméon sur Jésus-Christ : "lumière pour la révélation aux nations".

On la nomme aussi la fête de la Purification parce que, quarante jours après la naissance du Seigneur, la Vierge vint au Temple se purifier, selon la loi de Moïse.

Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph, il rencontra le vieillard Siméon et la prophétesse Anne qui se trouvaient alors dans le Temple. La Sainte Rencontre est celle de Dieu et de son peuple, elle préfigure la rencontre liturgique.

Chaque âme devrait être un Temple de Dieu, où Marie apporte Jésus. Et chacun de nous, comme Siméon, devrait prendre l'enfant dans ses bras et dire au Père: "Mes yeux ont vu ton salut".

La prière de Siméon, "laisse ton serviteur s'en aller en paix", ne signifie pas seulement que celui qui a vu Jésus et l'a tenu dans ses bras peut maintenant quitter cette vie, mourir en paix. Elle signifie encore pour nous que, ayant vu et touché le Sauveur, nous sommes délivrés de la servitude du péché et nous pou­vons nous éloigner en paix du royaume du mal.

Père Lev Gillet "L'An de grâce du Seigneur"  


dimanche 26 janvier 2020

La prière, St Bernard de Clairvaux

 Mais quand je vous parle de la prière, il me semble entendre au fond de votre coeur, certaines réflexions inspirées par la sagesse humaine, que j'ai moi-même entendues, plusieurs fois dans le mien. A quoi tient-il, en effet, que, ne cessant presque jamais de prier, il soit si rare que nous recueillions quelques fruits de la prière ? Il semble que nous nous retrouvons après avoir prié, comme nous étions auparavant. Personne ne nous répond un mot, personne ne nous accorde rien, il semble vraiment que c'est en pure perte que nous prenons la peine de prier. 
Mais qu'est-ce que le Seigneur nous dit dans son Évangile? " Ne jugez point selon l'apparence, mais jugez selon la justice (Jean VII, 24). " Or qu'est-ce que juger selon la justice, si ce n'est juger selon la foi puisque le juste vit de la foi (Abac II, 4). Rapportez-vous-en donc au jugement de la foi, non à ce que vous éprouvez, puisque la foi ne trompe point et que l'expérience nous induit en erreur. Or où trouver la vérité de la foi, sinon dans les promesses du Fils de Dieu lui-même qui nous dit : " Tout ce que vous demanderez dans la prière, croyez que vous le recevrez, et qu'il vous sera fait selon que vous le désirerez, (Matth. XXI, 22).

Par conséquent, qu'aucun de vous , mes frères, ne regarde sa prière comme étant de peu de valeur, attendu que celui que nous prions, je puis vous l'affirmer, est loin d'en faire peu de cas. Elle n'est pas encore tombée de nos lèvres que déjà il l'a fait inscrire dans son livre, et nous pouvons être assurés d'une chose, c'est que s'il ne nous accorde pas ce que nous lui demandons, il nous donnera certainement quelque chose qu'il sait devoir nous être plus utile. Car nous ne savons point ce qu'il faut que nous demandions dans nos prières. Mais il aura pitié de notre ignorance, et, recevant notre prière avec bienveillance, s'il ne nous accorde point ce qui ne peut nous être d'aucun bien, ou ce dont nous n'avons point encore besoin, notre prière n'est point stérile pour cela.
Non, elle ne le sera, point, surtout si nous faisons ce qui nous est recommandé par le Psalmiste, c'est-à-dire si nous mettons nos délices dans le Seigneur.