lundi 31 mai 2021

Visitation... Ch. de Foucauld

 Ô ma Mère, c'est à la fois une de vos fêtes, et une des fêtes de Jésus, aujourd'hui. Mais c'est plus encore la fête de Notre Seigneur, car c'est Lui qui agit en vous et par vous.

La Visitation, c'est la charité du Christ vous pressant. C'est Jésus qui, à peine est-Il entré en vous, a soif de faire d'autres saints et d'autres heureux... 
Par l'Annonciation, II S'est manifesté et donné à vous. Il vous a sanctifiée merveilleusement.
 
Cela ne Lui suffit pas ; dans son amour pour les hommes, II veut tout de suite Se manifester, et Se donner par vous à d'autres.

Il veut en sanctifier d'autres. Et il se fait porter par vous chez Jean. C'est donc votre fête, ô ma Mère... la fête des communautés contemplatives et silencieuses (...).
 
Ce que va faire, en effet, la Vierge dans sa Visitation, ce n'est pas une visite à sa cousine pour se consoler mutuellement par le récit des merveilles de Dieu en elles. C'est encore moins une visite de charité matérielle pour aider sa cousine dans les derniers mois de sa grossesse et dans ses couches. C'est bien plus que cela. Marie part pour sanctifier saint Jean, pour lui annoncer  la Bonne Nouvelle, pour l'évangéliser et le sanctifier, non par ses paroles, mais en portant Jésus en silence, auprès de lui, au milieu de sa demeure. Ainsi font les religieux qui sont voués à la contemplation...
 
Sans paroles, ils portent Jésus, au milieu des hommes, en silence.
 
En Le portant parmi eux dans la sainte Eucharistie, en Le portant dans leur vie, dans la vie évangélique dont ils donnent l'exemple, dont ils sont les vivantes images.
 
Ô ma Mère, faites que nous soyons fidèles, comme vous, à notre mission !
Charles de Foucauld "Nouveaux écrits spirituels"
 

dimanche 23 mai 2021

Pentecôte...

 

«Quand, tout à coup, vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent... ».

Le Saint-Esprit est un souffle, un vent. Ce qui importe pour nous, ce n'est pas de nous émerveiller devant la puissance de ce souffle, mais de nous soumettre entièrement à lui et de nous laisser «pousser» par l'Esprit comme Jésus aux jours de sa vie terrestre.

Que ce souffle nous dirige où il veut.

Rappelons-nous aussi que ce souffle est lui-même "dirigé". Il n'est pas une force indépendante et incohérente. Jésus a soufflé le Saint-Esprit sur ses disciples. Mais ce souffle procède d'abord de la bouche du Père. Il est une obéissance à Dieu.

En obéissant aux impulsions de l'Esprit (le vent bruyant n'est qu'un symbole extérieur et rare, l'impulsion intérieure est la réalité), nous participons à l'obéissance de l'Esprit lui-même, procédant du Père, envoyé par le Fils.

Père Lev Gillet

jeudi 13 mai 2021

Ascension...


Il est significatif et efficace, le texte qui dit que tandis qu'il les bénissait, il fut séparé d'eux et fut enlevé au ciel. (Luc 24,51). Nous ne pouvons, mes frères, entrer dans cette attitude d'ascension spirituelle, ni même la goûter, si ce n'est en bénissant. Il nous est indispensable de prier pour tout homme, de les bénir tous, même ceux qui nous persécutent, nous offensent, nous maudissent, nous humilient ou disent faussement toute sorte de mal de nous. Notre coeur doit demeurer plein de pardon, de paix et d'affection sincère pour tout homme, afin que nous puissions nous libérer de la pesanteur terrestre et goûter l'Ascension, la vivre en esprit et en vérité. 

Père Matta el Maskîne, la communion d'amour.  

mercredi 28 avril 2021

Le Fils, Prêtre éternel...

La réciprocité d'amour du Père et du Fils fait que le Fils, se recevant tout entier du Père, se rend tout entier au Père, s'offre tout entier au Père. C'est son offrande éternelle au Père dans l'amour, son action de grâce éternelle, ce qu'on peut appeler l'eucharistie éternelle du Fils dans la Sainte Trinité. En tant qu'il l'offre, le Fils exerce dans la Trinité un sacerdoce éternel. Le Fils éternel est éternellement prêtre. Tel est l’archétype de tout sacerdoce.
Ce qui précède signifie que créer un être, pour le Père, c’est identiquement le donner au Fils. Cela n’aurait aucun sens pour le Père de créer quelque chose à côté de son Fils.
Créer, pour le Père, c’est créer en son Fils, donner à son Fils, destiner à son Fils, unir à son Fils.
Créer, pour le Fils (car les trois personnes participent à l’acte de création), c’est rendre au Père en action de grâce, dans le même instant éternel, ce que le Père crée, c’est l’offrir au Père.
Créer, pour L’Esprit, c’est faire de toute chose créée, dans le même instant, un lien d’amour entre le Père et le Fils.

Jean Marie Hennaux, S.J.