samedi 25 décembre 2021

Noël...

 Dans le berceau rose, la petite fille ouvre ses yeux bleus. Elle est grave et son silence semble chargé de pensées. Il y a trois semaines, déjà, qu’elle est entrée dans l’histoire du monde dont sa vie doit être un moment. Le soir descend sur la ville, lentement aspiré par le jour qui meurt. La mère tire les rideaux, gardiens de l’intimité, en éveillant les lampes dont la clarté discrète se confond avec l’ombre qu’elle anime. Le feu se recueille dans l’âtre qui rougeoie, et, sur le manteau de la cheminée, un vieux bréviaire choral offre au regard le vermillon doré de ses lettres capitales.
 
 
Je m’approche et je lis : « Rex pacificus magnificatus est, cujus desiderat universa terra » – « Le Roi qui donne la Paix a manifesté sa gloire, la terre entière désire contempler son Visage. » C’est la première antienne de Noël, qui chante la magnificence divine de la crèche où Marie adore son enfant. Le salut du monde repose dans cet être fragile que ses parents devront bientôt soustraire à la fureur d’Hérode. Car le salut du monde est de retrouver le sens de l’amour et rien ne l’éveille plus sûrement que la majesté sans défense qui cherche un refuge dans notre tendresse.
 
Est-ce vous, Seigneur, dans la vie fragile de ce nouveau-né ?
Je me retourne vers le berceau. La petite fille s’est endormie. Mais son âme nous regarde à travers la chair diaphane, vêtue de la lumière intérieure dont elle est le reposoir. Nous retenons notre souffle pour écouter la voix silencieuse qui nous parle en ce verbe vivant :
 
« Est-ce vous, Seigneur ? »
 
La question se pose à peine, tellement il est clair que le mystère qui nous tient agenouillés devant cette enfant est Dieu même, dont son âme est le sanctuaire. La mère se lève et, sans bruit, prend dans ses bras le petit être qui respire, blotti contre son cœur, la paix divine de son sommeil.
 
C’est son bréviaire de maman, son plus beau livre d’heures, son offrande silencieuse, et son vivant Noël. Le Christ va renaître, cette nuit, dans le mystère toujours nouveau de la divine liturgie. Les cloches et la neige épandent sur les toits, leurs nocturnes sonores et veloutés. Mais quel Te Deum d’action de grâces peut se comparer à cette petite fille que sa mère, à cette heure, devant le vieil antiphonaire, consacre à Dieu, au Roi source de paix, dont la terre entière aspire à contempler le visage.
 
Et je me souviens de la parole qu’elle m’avait dite durant les mois de mon attente, dans la période recluse de son Avent : « J’espère qu’à Noël prochain, Dieu me donnera un petit enfant que je puisse lui offrir pour le remercier de s’être fait enfant ! »
 
Notre vie peut toujours recommencer
Notre vie peut toujours recommencer… Tout est sauvé à chaque instant si Dieu est sauvé. Noël peut encore être notre naissance, car tout ce qu’il y a d’humain dans l’homme, et par suite, d’existence réelle, est générosité, comme le dialogue avec Dieu… est échange de générosité… En Lui, tout se renoue…
 
Noël est, en un sens, l’offertoire de la Croix, puisque c’est Dieu livré dans sa fragilité la plus désarmée. Cela demeure comme l’étoile dans notre nuit. Au-delà de tous nos déchirements et de toutes nos impuissances, il y a cet appel irrésistible à notre générosité. C’est par-là que notre vie peut toujours recommencer et obtenir sa justification. Tout est sauvé à chaque instant si Dieu est sauvé. Sous cet aspect, Noël peut encore être notre naissance, car tout ce qu’il y a d’humain dans l’homme, et, par suite, d’existence réelle, est générosité, comme le dialogue avec Dieu, où l’homme et Dieu se trouvent à la fois, est échange de générosité. Nous pouvons donc encore rendre grâce, sans rien forcer, en nous, pour cette lumière qui est notre unique espérance, comme elle est le seul fondement de notre dignité, ferment du don que nous avons à être. Dieu reste, qui est la respiration de notre âme. En lui, tout se renoue, tous les liens se reforment, et toutes les présences se joignent et deviennent réelles.


Maurice Zundel
Retranscription d’une page isolée et incomplète sur Noël

dimanche 19 décembre 2021

Les anges de Noël, c'est toi...

 Noël est habituellement une fête bruyante:
un peu de silence nous ferait du bien pour écouter la voix de l'Amour.
Noël c’est toi,
lorsque tu décides de naître à nouveau chaque jour et de laisser entrer Dieu dans ton cœur.
Le sapin de Noël, c’est toi
quand tu résistes vigoureusement aux vents et aux difficultés de la vie.
Les guirlandes de Noël, c’est toi
quand tes vertus sont les couleurs dont tu ornes ta vie.

La cloche qui sonne Noël, c’est toi quand tu appelles et essaies d’unir.
Tu es la lumière de Noël
quand tu illumines avec ta vie le chemin des autres, avec la bonté, la patience,
la joie et la générosité.
Les anges de Noël, c’est toi
quand tu chantes au monde un message de paix, de justice et d’amour.
L’étoile de Noël, c’est toi 
quand tu conduits à la rencontre du Seigneur.
Les rois mages, c’est aussi toi
quand tu donnes le meilleur que tu as sans tenir compte de à qui tu le donnes.
La musique de Noël, c’est toi
quand tu conquiers l’harmonie en dedans de toi.
Le cadeau de Noël, c’est toi
quand tu vois un ami et un frère en tous les êtres humains.
Les vœux de Noël, c’est toi
quand tu pardonnes et rétablis la paix, même si tu souffres.
Le réveillon de Noël, c’est toi
quand tu rassasies de pain et d’espérance le pauvre qui est à tes côtés.
Tu es la nuit de Noël quand,
humble et conscient, tu reçois
dans le silence de la nuit le sauveur du monde, sans bruit ni grandes célébrations.
Tu es le sourire de confiance et de tendresse dans la paix intérieure d’un Noël
qui enracine le Royaume en toi.
Heureux Noël à tous ceux
qui ressemblent à Noël.
 Pape François

dimanche 12 décembre 2021

dimanche 5 décembre 2021

Avent... 2ème dimanche


Voici l'Avent qui vient, sans crier gare, bousculer notre temps, secouer nos torpeurs, tenter, vaille que vaille, de nous remettre en marche sous l'éclat d'une étoile.