lundi 24 janvier 2022

Sainte Claire, la servante des Pauvres Dames de San Damiano.


Sainte Claire : 
11 juillet 1194. Ortolana, sa mère, est sur le point de mettre au monde une petite fille qu'on prénommera Claire. Soudain, elle entend une voix : "Ne crains rien. Tu vas donner avec bonheur à la terre une lumière brillante qui en dissipera les ténèbres".


 

jeudi 20 janvier 2022

Heureux les coeurs purs... St Isaac le Syrien

Quand l'homme reconnaît-il que son cœur atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et souillé. Alors en vérité il est pur de cœur… 
Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ? C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes... pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l'image de Dieu. 
                                                                        St Isaac le Syrien , 
Discours ascétique, § 81

dimanche 2 janvier 2022

Epiphanie...

 
Les mages ont vu une étoile qui se levait à l'Orient.
Tous, nous la voyons cette étoile, se lever tous les jours à l'est:
C'est le soleil.
Mais nous avons tellement l'habitude du jour qui se lève chaque jour
Que nous n'y faisons même plus attention.
Et pourtant...
Chaque matin qui se lève est une épiphanie.

Chaque matin, Dieu nous manifeste son Amour
En nous offrant, à notre réveil, le présent d'un jour neuf
Unique au monde.
Chaque jour, une étoile vient de l'Orient pour me le dire.
Jean Debruyn

dimanche 26 décembre 2021

La Sainte Famille...

Mais comme c’est aujourd’hui Noël, vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche. 
La voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. L’artiste a mis tout son amour dans ce dessin, vous le trouverez peut-être naïf, mais écoutez. 
Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi.

La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : « Mon petit » !

Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense : « Dieu est là », et elle se sent prise d’une crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant, parce que toutes les mères sont ainsi arrêtées par moment, par ce fragment de leur chair qu’est leur enfant, et elles se sentent en exil devant cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie et qu’habitent les pensées étrangères. Mais aucun n’a été plus cruellement et plus rapidement arraché à sa mère, car Il est Dieu et Il dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer. Et c’est une rude épreuve pour une mère d’avoir crainte de soi et de sa condition humaine devant son fils. Mais je pense qu’il y a aussi d’autres moments rapides et glissants où elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle et qu’il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant ! Cette chair divine est ma chair, Il est fait de moi, Il a mes yeux et cette forme de bouche, c’est la forme de la mienne. Il me ressemble, Il est Dieu et Il me ressemble ».
 
Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essaierais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie. "

 

Et Joseph. Joseph? Je ne le peindrais pas. Je ne montrerais qu’une ombre au fond de la grange et aux yeux brillants, car je ne sais que dire de Joseph. Et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorer. Il se sent un peu en exil. Je crois qu’il souffre sans se l’avouer. Il souffre parce qu’il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu. Combien déjà elle est du côté de Dieu. Car Dieu a éclaté comme une bombe dans l’intimité de cette famille. Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté. Et toute la vie de Joseph, j’imagine, sera d’apprendre à accepter. Joseph ne sait que dire de lui-même : il adore et il est heureux d’adorer. 
Jean-Paul Sartre