samedi 1 octobre 2016

Mon chant d'Aujourd'hui, Thérèse de Lisieux.

Ma vie n'est qu'un instant, une heure passagère,
Ma vie n'est qu'un seul jour qui m'échappe et qui fuit
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t'aimer sur la terre
Je n'ai rien qu'aujourd'hui !... [...]


Que m'importe Seigneur, si l'avenir est sombre ?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis !...
Conserve mon coeur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd'hui.

Si je songe à demain je crains mon inconstance
Je sens naître en mon coeur la tristesse et l'ennui.
Mais je veux bien, mon Dieu, l'épreuve, la souffrance
rien que pour aujourd'hui. [...]


Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face. 
Là je n'entendrai plus du monde le vain bruit
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd'hui. [...]



Je volerai bientôt, pour dire tes louanges
Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui
Alors je chanterai sur la lyre des Anges
L'Eternel Aujourd'hui !



mercredi 28 septembre 2016

Ô femmes...

Ô femmes, ô mères, vous savez le frisson de la vie imprimée dans la chair:
par vos larmes, par vos chants, par vos vies, offertes et vulnérables,
faites en force et faiblesse inextricablement jointes pour un secret de la mise à l'existence, don et réponse nouées en forme de oui,
ô femmes, vous êtes mères dans l'éternelle paternité de Dieu
-mères pour être au monde les entrailles de Dieu, frémissantes de compassion,
et savoir que la vie en Dieu est féminine.

Soeur Marie Ricard, "Les trois nuits d'Abraham"

dimanche 18 septembre 2016

De la prière du Seigneur, extraits, Cyprien de Carthage.






Frères et sœurs bien aimés, quand nous nous mettons debout pour prier, nous devons veiller à nous appliquer à la prière de tout notre cœur.



Chassons toute pensée concernant les soucis et les affaires de ce monde, ne pensons qu'à prier. C'est pourquoi le prêtre, avant la prière eucharistique, prépare le cœur des frères et sœurs chrétiens, par ce dialogue :
"Elevons notre cœur !"
Le peuple répond :
"Nous le tournons vers le Seigneur !"
Par là, nous sommes avertis que nous devons penser seulement au Seigneur. Que la porte de notre cœur soit fermée à l'adversaire et ouverte à Dieu seul, pour ne pas laisser l'ennemi entrer en nous au moment de la prière.


Souvent en effet, il se glisse doucement et pénètre en nous, plein de ruse il nous trompe, il éloigne nos prières de Dieu. Alors nous avons une chose dans la bouche et une autre dans le cœur.
Oui, nous devons nous adresser à Dieu avec une intention pure : le bruit des paroles ne suffit pas, ce sont notre esprit et notre cœur qui doivent prier.

Quand tu pries le Seigneur, tu manques vraiment de ferveur  si tu te laisses emporter et prendre par des pensées stupides et inutiles !
Est-ce que tu as quelque chose de plus important à penser que de parler avec Dieu ? Comment peux-tu demander à Dieu de t'écouter quand toi, tu ne t'écoutes pas toi-même ? Tu veux que Dieu se souvienne de toi quand tu pries, alors que toi, tu ne te souviens même pas de toi-même !

En agissant ainsi, tu ne te protèges pas complètement contre l'ennemi.
En agissant ainsi, au moment même où tu pries, tu offenses le Dieu très grand par ta négligence dans la prière.
En agissant ainsi, tes yeux veillent mais ton cœur dort.
Or un chrétien doit garder son cœur éveillé, même quand il dort.
Il est écrit dans le Cantique des cantiques, et c'est l'Eglise qui parle : je dors mais mon cœur veille. (Ct 5,2) Voilà pourquoi l'Apôtre donne ce conseil plein de sagesse et de prudence : soyez fidèles à la prière et veillez en priant (Col 4,2).

Par là, il nous enseigne et nous montre ceci : nous pouvons obtenir de Dieu ce que nous lui demandons si Dieu nous voit veiller dans la prière.
 

Cyprien de Carthage, "de la prière du Seigneur".





samedi 10 septembre 2016

Soeur Emmanuelle: nous aimer vivants !


A l'affamé appartient le pain que tu gardes,
A l'homme nu le manteau que recèlent tes coffres,
Au va-nu-pieds la chaussure qui pourrit chez toi,
Au miséreux l'argent que tu tiens enfoui…
Ainsi opprimes-tu autant de gens que tu en pourrais aider.
                                                                St Basile

Si l'on pousse plus loin l'analyse, on arrive à saisir l'essentiel de ces cris, de cette révolte : elle est un torrent aux sources divines qui dévale des montagnes éternelles; elle ne comporte pas une once de haine contre la richesse, mais des tonnes de compassion pour la pauvreté, pour la pauvre humanité. Ce n'est pas facile d'être homme, ni frère d'un autre homme ! La virulence des apostrophes des prophètes et du Christ n'a d'autre but que de nous extraire de notre indifférence, de nous pousser vers le chemin d'éternité qui n'est autre qu'un chemin de justice.
Je garde la fierté d'avoir collaboré avec les révoltés, ceux qui ont su, dans notre siècle, être la "voix des hommes sans voix", ceux qui ont bataillé sans répit, la main tendue vers les gisants pour qu'ils se mettent debout et marchent en hommes libres dans un monde où, enfin, la fière maxime de la révolution ne s'inscrira plus seulement sur la pierre de nos monuments mais dans la chair des citoyens :
Liberté, égalité, fraternité !
Yalla, en avant, luttons tous contre nos terrifiants égoïsmes : ils sont eux, semences de mort.
Lançons-nous dans le partage : il est lui, semence de vie, car il inaugure l'authentique fraternité.

Il faut nous aimer, mes frères, il faut nous aimer vivants !