vendredi 10 avril 2020

Vendredi saint, Impropères


Ecce Homo, Caravage


Ô mon peuple, que t'ai-je fait ?
En quoi t'ai-je contristé ? Réponds-moi

            



Peuple égaré par l’amertume 
Peuple au coeur fermé,
            souviens-toi !
            Le Maître t’a libéré.
            Tant d’amour serait-il sans réponse,
            tant d’amour d’un Dieu crucifié ?






Moi, depuis l’aurore des mondes, 
j’ai préparé ton aujourd’hui;
Caravage, la flagellation du Christ
toi, tu rejettes la vraie Vie
qui peut donner la joie sans ombre,
ô mon peuple, réponds-moi !
Moi, j’ai brisé tes liens d’esclave,
J’ai fait sombrer tes ennemis ;
Toi, tu me livres à l’Ennemi,
tu me prépares une autre Pâque, 

ô mon peuple, réponds-moi !
Moi, j’ai pris part à ton exode,
Par la nuée je t’ai conduit ;
toi, tu m’enfermes dans ta nuit,
tu ne sais plus où va ma gloire,

ô mon peuple, réponds-moi !
Moi, j’ai envoyé mes prophètes,
Ils ont crié dans ton exil ;
Toi, tu ne veux pas revenir,
tu deviens sourd quand je t’appelle,

ô mon peuple, réponds-moi !
Moi, j’ai voulu, vivante Sève,
jeter l’espoir de fruits nouveaux ;
toi, tu te coupes de mes eaux
mais pour aller vers quelle sève ?

ô mon peuple, réponds-moi !
               Vigne aux raisins d’amertume,
               Vigne aux sarments desséchés,
               Souviens-toi !
               La Grappe fut vendangée ;
               ce Fruit mûr serait-il sans partage,
               ce Fruit mûr que Dieu a pressé ?

 Caravage, la déposition du Christ

Moi, j’ai porté le poids des chaînes,
j’ai courbé le dos sous les fouets ;
toi, tu me blesses en l’opprimé,
l’innocent tombé sous la haine,

ô mon frère, réponds-moi !
Moi, j’ai porté sceptre et couronne
Et manteau royal empourpré ;
toi, tu rougis de confesser
le Fils de Dieu parmi les hommes,

ô mon frère, réponds-moi !  
Moi, j’ai marché vers le Calvaire
Où mes deux bras furent cloués ;
Toi, tu refuses la montée
Quand meurt en croix l’un de mes frères,

ô mon frère, réponds-moi !
Moi, je revis depuis l’Aurore
Où le Vivant m’a réveillé ;
Toi, le témoin de ma clarté,
es-tu vivant parmi les hommes ?

ô mon frère, réponds-moi !
               
Frère sevré d’amertume,
               Frère au coeur desséché, 
Souviens-toi !
               Ton frère t’a relevé,
               Jésus-christ, le Verbe et la Réponse,
               Jésus-Christ, l’Amour révélé.

Au cours de la Liturgie de l’Adoration de la Croix, le Vendredi Saint, l’Eglise nous offre cette belle méditation à travers ce chant des Impropères




jeudi 9 avril 2020

En communion avec les bénédictines de Martigné-Briand


Les soeurs bénédictines de Martigné-Briand retransmettent tous les jours sur leur page Facebook l’office des laudes à 7 h 45 et l’office des vêpres à 17 h 30.





Le lavement des pieds...

"L'homme est au centre des préoccupations de Jésus. La religion de Jésus, c'est la religion de l'homme parce que justement, le royaume de Dieu est au-dedans de nous et jamais cette religion de l'homme n'éclate de manière plus émouvante et plus tragique qu'au lavement des pieds. C'est un des derniers gestes de Jésus et c'est là que nous pouvons lire l'éternel et nouveau Testament: Jésus est à genoux devant ses disciples, à genoux devant Judas qui l'a vendu, à genoux devant Pierre qui va le trahir, à genoux devant Jean qui va s'endormir au jardin de l'Agonie, à genoux devant tous les autres qui vont s'enfuir quand ils verront la partie perdue.
Pourquoi est-il à genoux ? Justement parce qu'il veut dans un dernier élan d'amour, il veut mettre ses disciples du côté de l'amour, du côté de la rédemption. Il veut les associer au mystère qui va s'accomplir et où il va s'enfoncer tout seul dans la nuit effroyable qui fera jaillir de ses lèvres un cri de désespoir. Il tente une dernière fois de bousculer les idoles et de les mettre en face d'un Dieu intérieur à eux-mêmes - il n'y en a pas d'autre -, un Dieu au-dedans de nous, un Dieu dont la caractéristique est justement d'être un pur dedans. Il n'a pas de dehors. Il est là, comme une musique silencieuse, au plus profond de nos coeurs. Il ne cesse de nous attendre pour nous transformer en lui.

C'est à ce Dieu-là que Jésus veut conduire l'homme mais, pour que l'homme découvre ce Dieu, il faut que l'homme se transforme, qu'il naisse de nouveau, qu'il consente à l'amour, qu'il se donne à dieu comme Dieu se donne à lui."
Maurice Zundel

dimanche 5 avril 2020

Rameaux... Père Franz de Boer


Le père Franz célèbre la messe des Rameaux...


    à l'image de frère François... d'Assise!
                      !