dimanche 3 décembre 2023

Avent... 1er dimanche

Sa louange sans cesse à ma bouche. Le prophète semble bien faire là une promesse impossible. Comment en effet la louange de Dieu pourrait-elle être toujours dans la bouche de l'homme ? 

Quand il parle, lors de ses conversations habituelles qui ont trait à sa vie, il n'a pas la louange de Dieu à la bouche. Quand il dort, il se tait complétement. Quand il mange ou boit, comment sa bouche louerait-elle ?

Nous répondons à cela qu'il y a aussi une bouche spirituelle de l'homme intérieur, qui est nourrie quand elle reçoit la Parole de vie qui est le Pain descendu du ciel. De cette bouche parle aussi le prophète : J'ai ouvert la bouche et j'ai attiré l'Esprit. Le Seigneur nous invite également à tenir notre bouche grande ouverte pour accueillir plus abondamment les aliments de la Vérité : Ouvre largement ta bouche et je la remplirai.

La pensée de Dieu, une fois gravée et comme scellée au plus profond de l'âme, peut donc être appelée louange de Dieu, résidant toujours dans l'âme. L'homme vertueux est alors en mesure de tout faire pour la gloire de Dieu, selon le conseil de l'Apôtre, de sorte que toute action, toute parole, toute activité intellectuelle a force de louange. En effet, qu'il mange ou qu'il boive, le juste fait tout pour la gloire de Dieu.

 Basile de Césarée Homélie sur le Psaume 33

samedi 25 novembre 2023

Black Friday...

Manger, boire, se marier, acheter et vendre, planter et bâtir, tout cela qui remplit la vie et qui peut être noble, ne doit pas cacher l’avenir que Dieu fera, ni boucher l’horizon du Royaume. Puisque tout cela doit finir, la sagesse de l’Évangile dissuade de s’y attarder au point de perdre toute liberté et toute vigilance. Le chrétien vit les joies saines du monde sans cesser d’attendre celles que Dieu promet, tout comme il vit les détresses du monde sans cesser d’espérer la victoire du Dieu qui est amour. Et nous-mêmes qui essayons de vivre, au nom de l’Église, une existence vouée à la prière, il nous faut renoncer constamment à mettre notre joie et notre sécurité dans l’œuvre de nos mains ou de notre esprit, dans ces idoles qui enchaînent le cœur. Nous ne saurions adhérer aux choses, aux choses à faire et à posséder, alors que Dieu est là, le Maître des choses, qui attend notre amour.

Dieu qui est et qui était, ne cesse pas d’être le Dieu qui vient. Dieu qui s’est donné et se donne demeure toujours le Dieu qui se promet. Car dès maintenant nous sommes fils de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté (1 Jn 3, 2).

Dieu, qui nous a mis en route et qui nous accompagne, reste encore tous les jours, dans le mystère, celui qui vient au-devant de nous.

Jean-Lévêque, O.C.D.


lundi 16 octobre 2023

Espérer...

 Il faut se savoir perdu pour vouloir être sauvé, il faut avoir plongé dans l’universelle fragilité pour qu’une telle horreur du noir la rende plus nécessaire que le pain quotidien, la Lumière, pour le découvrir comme la seule piste déchiffrable.

Ce sont nos misères sur terre qui le rendent indispensable, le Livre cachant le mystère à nos pauvres vies humaines ne se reçoit pour en devenir une expression nouvelle que dans les profondeurs vertigineuses de l’espérance.

Il faut, pour qu’elles opèrent en nous la divine transformation, ces paroles faites pour atteindre en nous des racines de corruption, un cœur dépouillé de toute confiance en l’homme. Tout don de Dieu ne se reçoit en somme que dans les profondeurs vertigineuses de l’espérance.

Il ne faut pas nous étonner de nos bouleversements intimes mais nous cramponner à elle comme à une corde au-dessus du double abîme, il ne faut pas arrêter sa chute au fond de nous-mêmes mais la laisser agir. La Parole de Dieu ne sème que dans les profondeurs vertigineuses de l’espérance

 Espérer d’une espérance totale, indescriptible, espérer même à plat ventre, à terre ou immobile, espérer même broyé par la souffrance d’homme, espérer et croire qu’elle a fait ce que nous sommes,

Les profondeurs vertigineuses de l’espérance.

Textes de Madeleine Delbrêl unis et adaptés Stéphanie Lefebvre

Extraits du CD « Missionnaire sans bateau » ADF-Bayard musique

dimanche 1 octobre 2023

Carmel...

Quelques mots posés comme des flocons dans un blanc silence…

 Le mystère du Carmel, la douceur et la profondeur de Marie… indissociables.

Le silence de l'Esprit couvre le Carmel de son ombre, le garde au creux du vivant secrètement…

 Mystère de silence, mystère d'un sourire de Dieu en sa Bien-Aimée, mystère d'Épouse…

 Secrètes noces de Lumière en la Ténèbre, non pas ténèbres d'obscurs maléfices qui noient le monde, mais promesse au ventre de la Mère, Ténèbre sainte où éclot l'Enfance…

Promesse d'Enfance qui met au monde Thérèse la petite, fait éclore la Madre, épouse Elisabeth, crucifie Jean et Thérèse Bénédicte…

 Vous en savez tellement plus que moi, frères et sœurs aimés, je ne fais qu'effleurer le silence, ce vertigineux silence qui nous appelle tous, qui nous respire peut-être, chacun de nous est un peu de ce souffle, ici, sur notre terre, inhalé et expiré par le Souffle, bercé par le pas tranquille de Marie, regardé par le Christ de la Crèche à la Croix, conduit par l'indicible, l'invisible lumière de la Résurrection…

Mystère des noces où la nuit devient lumière, simplement, discrètement…

L'humble Carmel délicatement voilé par l'amour de Marie…

Humble, pauvre, chaste, malgré les travers de notre humanité…

Chaque mot comme un flocon s'efface en un instant, humblement.

 

Juste le silence.

Le profond silence…

 

Nous le partageons.