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dimanche 31 décembre 2017

Prière à la sainte Famille, pape François


Jésus, Marie et Joseph, vers vous, Sainte Famille de Nazareth, aujourd’hui nous tournons le regard avec admiration et confiance; en vous nous contemplons la beauté de la communion dans l’amour véritable; à vous nous confions toutes nos familles, afin que se renouvellent en elles les merveilles de la grâce.
Sainte Famille de Nazareth, école séduisante du saint Évangile: apprends-nous à imiter tes vertus avec une sage discipline spirituelle, donne-nous un regard limpide qui sache reconnaître l’œuvre de la Providence dans les réalités quotidiennes de la vie.
Sainte Famille de Nazareth, gardienne fidèle du mystère du salut: fais renaître en nous l’estime du silence, rends nos familles cénacles de prière, et transforme-les en de petites églises domestiques, renouvelle le désir de la sainteté, soutiens la noble peine du travail, de l’éducation, de l’écoute, de la compréhension réciproque et du pardon.
Sainte Famille de Nazareth, réveille dans notre société la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, bien inestimable et irremplaçable. Que chaque famille soit une demeure accueillante de bonté et de paix pour les enfants et pour les personnes âgées, pour qui est malade et seul, pour qui est pauvre et dans le besoin.

Jésus, Marie et Joseph, nous vous prions avec confiance, nous nous remettons à vous avec joie. Amen.
Pape François

dimanche 3 décembre 2017

Avent 2017

Il y avait là un jeune Anglais catholique qui m'a donné pour la première fois l'idée d'une vertu surnaturelle des sacrements, par l'éclat véritablement angélique dont il paraissait avoir été revêtu après avoir communié. Le hasard -car j'aime toujours mieux dire hasard que Providence- a fait de lui, pour moi, vraiment un messager. Car il m'a fait connaître l'existence de ces poètes anglais du XVIIème siècle qu'on nomme métaphysiques. Plus tard en les lisant, j'y ai découvert le poème dont je vous ai lu une traduction malheureusement bien insuffisante, celui qui est intitulé Amour (*). Je l'ai appris par cœur. Souvent, au moment culminant des crises violentes de maux de tête, je me suis exercée à le réciter en y appliquant toute mon attention et en adhérant de toute mon âme à la tendresse qu'il renferme. Je croyais le réciter seulement comme un beau poème, mais à mon insu cette récitation avait la vertu d'une prière.
C'est au cours d'une de ces récitations que, comme je vous l'ai écrit, le Christ lui-même est descendu et m'a prise.

Voici le texte de ce poème dans une traduction qu'on a bien voulu me faire :


                                                                                                                              Simone Weil, "Attente de Dieu"

* AMOUR

L'Amour m'accueillit ; pourtant mon âme recula
Coupable de poussière et de péché.
Mais l'Amour clairvoyant, me voyant hésiter
Dès ma première entrée,
Se rapprocha, demandant doucement
S'il me manquait quelque chose.

"Un invité, répondis-je, digne d'être ici."
L'Amour dit  : "Tu seras lui."
Moi, le méchant, l'ingrat  ? Ah mon aimé
L'Amour prit ma main et répondit en souriant :
"Qui a fait ces yeux, sinon moi ?

— C'est vrai Seigneur, mais je les ai souillés ; que ma honte aille où elle mérite.
— Et ne sais-tu pas, dit l'Amour, qui a pris sur lui le blâme ?
— Mon aimé, alors je servirai.
— Il faut t'asseoir, dit l'Amour, et goûter à mes mets. "
Ainsi je m'assis et je mangeai.



dimanche 30 juillet 2017

Je te parle...

Dieu parle à l'homme.                                         


Je te parle
Sois en paix, 
Sache que je suis Dieu.



Je t'ai parlé quand tu es né,
Je t'ai parlé à ton premier regard
Je t'ai parlé à ton premier mot,
Je t'ai parlé à ta première pensée,
Je t'ai parlé à ton premier amour,
Je t'ai parlé à ton premier chant.





Je te parle par l'herbe des prés,
Je te parle par les arbres de forêts,
Je te parle par les vallées et les collines,
Je te parle par les montagnes sacrées,
Je te parle par la pluie et la neige,
Je te parle par les vagues de la mer,
Je te parle par la rosée du matin,
Je te parle par la paix du soir,
Je te parle par la splendeur du soleil,
Je te parle par les étoiles brillantes,
Je te parle par l'orage et les nuages,
Je te parle par le tonnerre et la foudre,
Je te parle par le mystérieux arc-en-ciel.

                                                                                              Je te parlerai quand tu seras seul,
                                                                                              Je te parlerai par la sagesse des Anciens,
                                                                                              Je te parlerai à la fin des temps,
                                                                                              Je te parlerai quand tu auras vu mes anges,
                                                                                              Je te parlerai tout au long de l'éternité.

Je te parle, 
Sois en paix, 
Sache que je suis Dieu.
"Vision d'Enoch" E. Bordeaux Szekely



dimanche 16 avril 2017

Exultet !



Exultet !

Nous te louons, splendeur du Père. Jésus, Fils de Dieu.
Qu’éclate dans le ciel la joie des anges !
Qu’éclate de partout la joie du monde
Qu’éclate dans l’Eglise la joie des fils de Dieu
La lumière éclaire l’Eglise,
La lumière éclaire la terre, peuples, chantez !
Voici pour tous les temps l’unique Pâque,
Voici pour Israël le grand passage,
Voici la longue marche vers la terre de liberté !
Ta lumière éclaire la route,
Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici pour Israël le grand passage,
Voici la longue marche vers la terre de liberté !
Ta lumière éclaire la route,
Dans la nuit ton peuple s’avance, libre, vainqueur !
Voici maintenant la Victoire,
Voici la liberté pour tous les peuples,
Le Christ ressuscité triomphe de la mort.
Ô nuit qui nous rend la lumière,
Ô nuit qui vit dans sa Gloire le Christ Seigneur !
Amour infini de notre Père,
suprême témoignage de tendresse,
Pour libérer l’esclave, tu as livré le Fils !
Bienheureuse faute de l’homme,
Qui valut au monde en détresse le seul Sauveur !
Victoire qui rassemble ciel et terre,
Victoire où Dieu se donne un nouveau peuple
Victoire de l’Amour, victoire de la Vie.
Ô Père, accueille la flamme,
Qui vers toi s’élève en offrande, feu de nos cœurs !
Que brille devant toi cette lumière !
Demain se lèvera l’aube nouvelle
D’un monde rajeuni dans la Pâque de ton Fils !
Et que règnent la Paix, la Justice et l’Amour,
Et que passent tous les hommes
De cette terre à ta grande maison, par Jésus Christ !

lundi 10 avril 2017

Prière de Nicolas Cabasilas (XIVème siècle)

Prière de Nicolas Cabasilas à notre Seigneur Jésus Christ, Fils unique et Verbe de Dieu.




Nous Te chantons, à Toi notre louange !
Nous Te glorifions et nous te rendons grâces,
Seigneur, ô Père des miséricordes,
Jésus Christ, notre Dieu !
Car Tu nous as comblés de bienfaits et tu nous traites, à tout moment,
Avec une particulière bonté et une tendresse toute personnelle.
C’est Toi qui nous as créés et sur nous tu as posé ta main.
Tu as joint ton image à notre argile.
Selon ta mystérieuse Sagesse,
Tu nous avais accordé une vie sans souffrance dans un Paradis de délices.
Par notre fidélité à ta volonté,
Tu nous menais comme par la main vers la vie meilleure et le complet bonheur.
Puis nous avons été trompés par le Mauvais
Et nous avons transgressé ce que tu ordonnais.
Nous avons fui la vie et la béatitude qui sont en toi.
Nous avons abandonné ces biens que nous serrions alors entre nos mains
Et nous avons méprisé les biens à venir.
Ainsi nous sommes devenus esclaves de la corruption et du péché.
Là encore, dans notre perdition volontaire, tu nous as regardés avec tendresse et sans mépris.
Après avoir eu recours à de nombreux remèdes,
C’est toi-même à la fin, qui t’es donné pour guérir nos infirmités.
De ta gloire, Tu n’as pas vidé le ciel en rejoignant notre extrême humiliation
Tu as revêtu notre nature déchue et tu es devenu pour nous Résurrection,
Renaissance, délivrance et vie.
Par ta chair, Tu purifies notre chair,
Par ton âme, Tu sanctifies notre âme,
Par ta mort, Tu détruis notre mort,
Et ta sépulture implante même ton incorruptibilité dans notre corruption.
Tu nous dégages de nos liens, Tu nous ressuscites de la mort et tu nous arraches au péché.
Mieux encore : grâce à toi nous devenons enfants de Dieu et Tu fais de nous des frères.
Avec ceux qui ont affectionné ton indicible tendresse,
Avec ceux qui sont demeurés en communion avec Toi,
Avec ceux qui ont gardé tes commandements,
Avec ceux qui ont vécu en ton amour, avec tous,
Tu T’es uni Toi-même comme la tête aux membres;
Tu es devenu un seul esprit avec eux.
Tu t’es coulé en leur âme et en leur corps, et Tu T’es mêlé à eux.
Non seulement de leur vivant, mais aussi après leur mort,
Tu ne quittes pas leurs cadavres.
Même leurs cendres et leurs ossements sont saturés de tes grâces,
Comme en la mort admirable et vivifiante ta divinité est restée inséparable de ton corps immaculé
Alors que ton âme l’avait quitté.
Toi cependant, coéternel au Père, tu demeurais toujours en son sein.
Ta divinité accompagnait ton âme aux enfers et ton corps dans le sépulcre.
Ainsi en est-il pour les corps de tes saints ;
Disjoints de leur âme, ils n’ont point été séparés de Toi.
Leur corps à l’écart de leur âme, continue cependant de t’abriter en eux, Toi la vie véritable.
Leurs âmes se blottissent entre tes mains tandis que tu habites en leur corps.
Même après leur mort, ils n’ont rien perdu des dons de l’Esprit
Et de tout le dynamisme que Tu leur avais accordé de leur vivant.
Leur active intercession prouve qu’ils vivent encore.
Ainsi confirment-ils la constante parole que Tu as proclamée :
« Qui croit en moi ne verra jamais la mort » Jn 6 40-47, 8 51, 11 25-26)
S’ils ont l’aspect de la cendre et de la glèbe,
Ils dominent cependant notre terre et le monde visible.
En effet, bien qu’issus de cette terre, ils Te sont unis, à Toi, le Maître des cieux.
Leur image terrestre s’est effacée, mais ils portent et gardent toujours ton image, ô Toi, le Très-Haut !
Aussi convient-il qu’on les dépose dans les trésors du ciel.
C’est ta tendresse pour nous qui les laisse encore enfouis aux profondeurs de la terre.
Ne sont-ils pas les bienfaiteurs des habitants de notre monde ?
Ils nous guérissent aussi de nos maladies,
Et par eux nous sommes entraînés à T’aimer.
Pour tout cela, nous te rendons grâce.
Nous te supplions, Toi qui nous aimes passionnément,
Laisse-Toi toucher par leurs efforts et leurs fatigues !
Massacrés, ils ont versé leur sang pour ton Nom.
Jusqu’où ils t’aimaient, ils T’en ont donné la preuve,
Plus que leurs parents, plus que leurs enfants et plus que tout au monde.
Plus que leur âme singulière ils ont désiré ta gloire.
Tourne ton regard vers ton peuple, ton héritage.
Accorde la paix à ta nation, rends sainte ton Église et revêts tes prêtres de justice.
Donne ton discernement à ceux qui nous gouvernent.
Libère-nous des conflits civils et arrête la tempête qui nous emporte.
Fais cesser les guerres -qu’elles soient nationales ou locales- ce sont les démons qui les attisent en nous.
Viens au secours de tous ceux qui invoquent ton Nom.
Dans la vie à venir, assemble-nous avec ceux qui t’ont aimé
Et que nous héritions avec eux de ton Royaume.
Par l’intercession de notre Souveraine immaculée la Mère de Dieu,
Du vénérable et glorieux prophète Jean-Baptiste et de tes saints Apôtres admirables et glorieux
Et des saints de partout et de tous les temps qui t’ont été agréables.
Amen !






dimanche 19 mars 2017

Carême : la nostalgie de Dieu


Mon âme languit après le Seigneur, et je Le cherche avec des larmes.

Comment pourrais-je ne pas Te chercher ? Toi le premier, Tu m'as trouvé. Tu m'as donné de vivre la douceur de ton Saint-Esprit, et mon âme T'a aimé.

Tu vois, Seigneur, ma peine et mes larmes... Si Tu ne m'avais pas attiré par ton amour, je ne Te chercherais pas, comme Je Te cherche. Mais ton Esprit m'a donné de Te connaître, et mon âme se réjouit que, Toi, Tu sois mon Dieu et mon Seigneur, et, jusqu'aux larmes, je languis après Toi.

Mon âme languit après Dieu, et elle Le cherche avec des larmes.
Seigneur miséricordieux, Tu vois ma chute et ma douleur ; mais, humblement, j'implore ta clémence : répands sur le pécheur que je suis la grâce de ton Saint-Esprit, Son souvenir porte mon esprit à trouver de nouveau ta miséricorde.
Seigneur, donne-moi ton humble Esprit pour que je ne perde pas à nouveau ta grâce, et que je ne me lamente pas comme Adam qui pleurait Dieu et le Paradis perdu.

Saint Silouane de l'Athos

dimanche 5 mars 2017

Carême : prière

Seigneur Jésus-Christ, mon Dieu, donne-moi le repentir, mon cœur est en peine, pour que de toute mon âme j'aille à ta recherche, car sans toi je suis privé de tout bien. O Dieu bon, donne-moi ta grâce.

Je t'ai abandonné, ne m'abandonne pas; je me suis éloigné de toi, sors à ma recherche. Conduis-moi dans ton pâturage, parmi les brebis de ton troupeau.

Nourris-moi de l'herbe fraîche de tes mystères dont tout cœur pur est la demeure, ce cœur qui porte en lui la splendeur de tes révélations...

Puissions-nous être dignes d'une telle splendeur, par ta grâce et ton amour de l'homme, ô Jésus-Christ, notre Sauveur, dans les siècles des siècles.

Isaac le Syrien (VII° siècle)


samedi 15 octobre 2016

Notre Père, Thérèse d'Avila

Toi, tu es notre Père; et toi, Christ, le fils de Dieu. Comment nous fais-tu le don merveilleux de ces premiers mots de notre prière.


Notre Père qui es aux cieux. Ô mon Seigneur, comme on voit bien que vous êtes le Père d'un tel Fils et que votre Fils est bien le fils d'un tel Père ! Soyez-en béni à tout jamais. Une aussi grande faveur ne devrait-elle pas être exprimée plutôt à la fin de notre prière ? Mais c'est dès le début que vous emplissez nos mains et nous accordez une telle grâce ! Notre entendement devrait en être rempli et notre volonté si bien s'en pénétrer qu'il ne soit plus possible d'articuler une seule parole.

Oh mes filles, que la contemplation parfaite viendrait ici bien à propos !

Oh ! Que l'âme aurait raison de rentrer en elle-même afin de pouvoir mieux se dépasser : Ce Fils béni lui ferait alors comprendre ce qu'est ce séjour où réside son Père qui est dans les cieux ! Quittons la terre, mes filles ! Il n'est pas juste qu'après avoir saisi le prix inouï d'une telle faveur, nous en fassions si peu de cas et demeurions sur la terre.
Ô Fils de Dieu, Seigneur de mon âme, pourquoi donnez-vous tout à la fois dès le premier mot. Alors que vous vous humiliez au point de vous unir à nos demandes, de vous faire le frère de si pauvres, si misérables créatures, comment nous donnez-vous, au nom de votre Père, tout ce qui peut se donner, puisque vous voulez qu'il nous considère comme ses enfants ! Et votre parole ne peut rester inefficace. Vous l'obligez donc à accomplir quelque chose qui n'est pas peu : s'il est notre Père, il est obligé de nous supporter, si graves que soient nos offenses. Si, comme l'Enfant Prodigue, nous nous tournons vers lui, il doit nous pardonner, il doit nous consoler dans nos peines, nous nourrir comme il convient à un tel Père, contraint d'être le meilleur de tous les pères puisqu'en lui tout est parfait, et il doit en outre nous rendre avec vous participants de sa vie et héritiers…





dimanche 18 septembre 2016

De la prière du Seigneur, extraits, Cyprien de Carthage.






Frères et sœurs bien aimés, quand nous nous mettons debout pour prier, nous devons veiller à nous appliquer à la prière de tout notre cœur.



Chassons toute pensée concernant les soucis et les affaires de ce monde, ne pensons qu'à prier. C'est pourquoi le prêtre, avant la prière eucharistique, prépare le cœur des frères et sœurs chrétiens, par ce dialogue :
"Elevons notre cœur !"
Le peuple répond :
"Nous le tournons vers le Seigneur !"
Par là, nous sommes avertis que nous devons penser seulement au Seigneur. Que la porte de notre cœur soit fermée à l'adversaire et ouverte à Dieu seul, pour ne pas laisser l'ennemi entrer en nous au moment de la prière.


Souvent en effet, il se glisse doucement et pénètre en nous, plein de ruse il nous trompe, il éloigne nos prières de Dieu. Alors nous avons une chose dans la bouche et une autre dans le cœur.
Oui, nous devons nous adresser à Dieu avec une intention pure : le bruit des paroles ne suffit pas, ce sont notre esprit et notre cœur qui doivent prier.

Quand tu pries le Seigneur, tu manques vraiment de ferveur  si tu te laisses emporter et prendre par des pensées stupides et inutiles !
Est-ce que tu as quelque chose de plus important à penser que de parler avec Dieu ? Comment peux-tu demander à Dieu de t'écouter quand toi, tu ne t'écoutes pas toi-même ? Tu veux que Dieu se souvienne de toi quand tu pries, alors que toi, tu ne te souviens même pas de toi-même !

En agissant ainsi, tu ne te protèges pas complètement contre l'ennemi.
En agissant ainsi, au moment même où tu pries, tu offenses le Dieu très grand par ta négligence dans la prière.
En agissant ainsi, tes yeux veillent mais ton cœur dort.
Or un chrétien doit garder son cœur éveillé, même quand il dort.
Il est écrit dans le Cantique des cantiques, et c'est l'Eglise qui parle : je dors mais mon cœur veille. (Ct 5,2) Voilà pourquoi l'Apôtre donne ce conseil plein de sagesse et de prudence : soyez fidèles à la prière et veillez en priant (Col 4,2).

Par là, il nous enseigne et nous montre ceci : nous pouvons obtenir de Dieu ce que nous lui demandons si Dieu nous voit veiller dans la prière.
 

Cyprien de Carthage, "de la prière du Seigneur".





lundi 18 juillet 2016

Une femme couronnée d'étoiles





      Une femme couronnée d'étoiles. La douceur de Marie dans la femme de l'Apocalypse. La douleur de Marie. Douleur d'enfantement. Douleur devant la Croix du Bien-Aimé. Douceur de Marie devant les hommes, douleur par les hommes.

      Je ne sais pas pour quoi j'écris. Peut-être pour rien, parce que les mots s'appellent l'un l'autre, se puisent au silence quand la réflexion s'abîme dans la pure nuit, celle qui est inondée d'indicible lumière. Pure lumière.
Je vois cette pureté-là, lumière et nuit  une, ce lieu où tout se tait, où la pensée se perd et se trouve tout ensemble, hors d'elle-même. Silence inaltérable et sublime. Au delà, la tendresse de son sourire. La pureté de ses larmes. Les deux ensembles.

Marie, toute pure, prie pour nous, pécheurs.


      Il n'y a pas d'images. Il y a son visage penché et ses larmes claires. Il y a ce geste si tendre, cette main tendue vers nous, ce sourire, cet appel comme un soupir. Il y a la plainte de notre douce Mère. Il n'y a pas d'images dans mon cœur, mais ces larmes et ce sourire sont et demeurent.
Notre Dame de la Salette, notre Dame de Livron, notre Dame du Bel Amour...

      Les mots éclosent comme des fleurs pâles. Ils se marient et s'effacent, ils peignent devant moi la beauté de Marie, et l'infinie souffrance d'une mère pour ses enfants. Pour son Fils. Toute adorante, toute offerte, toute transparente, toute rayonnante.
On imagine souvent une gloire de Dieu tonitruante. Mais sa gloire au profond du silence, l'éclat vertigineux de la douceur de Marie... nulle ombre n'y subsiste, nulle obscurité n'y trouve refuge, et elle, pourtant, accueille toute humanité comme elle a accueilli l'Esprit...  nul combat en Marie si pure, inaliénable douceur offerte à son Seigneur, celle de l'enfance, l'innocence fragile et veloutée d'un nouveau-né.
Nul combat en Marie. Le sourire et les larmes ensemble, la ténèbre qui se dissout, disparaît en elle comme brouillard au matin. C'est le soleil de justice, le grand feu de l'amour qui arde et s'apaise en elle, qui s'offre en elle à notre humanité et s'y révèle sans bruit. 

Marie Porte du Ciel, prie pour nous, pécheurs.


      Bernadette n'a pas reconnu le visage de la Dame de Massabielle dans cette grande statue qui se voulait fidèle.
Marie que je ne vois pas mais qui est, par l'amour de Dieu, ne faudrait-il pas la contempler au travers de la transparence de l'eau, de l'air frais au matin, des larmes qui perlent comme rosée à la joue d'une enfance qu'elle met au monde chaque jour ?
Elle que je ne vois pas mais qui est, par la grâce de Dieu, ne s'offre-t-elle pas comme un lieu de rencontre, toute oublieuse d'elle-même, toute Mère ? 
Il le savait, le Bien-Aimé en Croix, qu'il nous offrait sa mère non seulement pour qu'elle nous prenne par la main et nous conduise à lui, mais bien pour qu'elle nous accueille et nous fasse renaître, non pas d'elle telle qu'en elle-même, mais d'elle telle qu'elle est dans la gloire de Dieu, tant donnée que la Sainte Trinité peut transparaître et, par sa maternité, nous recréer d'eau et d'Esprit.

Marie comblée de grâce, mère de l'Eglise, prie pour nous, pécheurs.


      Il n'y a plus devant moi, autour de moi, que la douceur des larmes de Marie, la douleur de son sourire, cette attente qu'elle a de nous, non pas pour elle, mais pour Lui, le Tout Autre, le Tout Proche, en Croix. Elle qui est toute entière habitée de la splendeur de la Résurrection, elle qui pleure l'enfantement du monde, elle nous présente à chaque instant l'amour de son Fils crucifié en nous et par nous sans remords...
Mystère de Marie. Mystère d'une Femme, couronnée d'étoiles, qui souffre dans les douleurs de l'enfantement.

Marie de la rencontre, Notre Dame des Béatitudes, prie pour nous pécheurs.


      La claire nuit s'est refermée sur la pureté transparente de ma Mère. Elle m'a fait cadeau de ses larmes. Je pensais plus tôt à ce grand combat qui se joue bien au delà du monde et qui pourtant menace de le submerger. Nul combat en Marie. Juste la Croix pleine, simple, tellement simple dans la lumière de la Résurrection, juste les Béatitudes offertes toutes entières, avec la souffrance et la joie une.

Marie, Mère de Dieu, prie pour nous pécheurs. 


       Marie, ma Mère, tu m'as dévoilé ce soir les larmes de Dieu. Qui d'autre que toi peut nous les révéler, qui d'autre qu'une femme toute entière femme.

Marie, ma mère, prie pour moi pécheur... 

M.Felix, "Les nuits de feu"